En Ukraine, la mort et la guerre hantent les célébrations de Pâques

Un prêtre bénit des soldats ukrainiens et des habitants dans une église pendant la Pâque orthodoxe de la ville de Kramatorsk (Photo, AFP).
Un prêtre bénit des soldats ukrainiens et des habitants dans une église pendant la Pâque orthodoxe de la ville de Kramatorsk (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 17 avril 2023

En Ukraine, la mort et la guerre hantent les célébrations de Pâques

  • «J'aimerais que tout s'arrête et que nous puissions avoir une vraie fête de Pâque»
  • Des secouristes continuent eux à déblayer les gravats pour retrouver les civils ensevelis après un tir de missile russe

TCHASSIV IAR: Lioudmila Gaïdaï a assisté l'année dernière aux célébrations orthodoxes de Pâques avec ses enfants. Cette année, les forces russes ont tant bombardé sa ville de Tchassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, que l'église a fermé et tout le monde a fui.

Dans sa cuisine sombre et encombrée, dont les fenêtres soufflées par les explosions sont couvertes par des bâches en plastique, cette femme de 80 ans a néanmoins posé sur la table un petit gâteau de Pâques traditionnel.

"J'aimerais que tout s'arrête et que nous puissions avoir une vraie fête de Pâques. Pour mettre fin à tout cela, à toutes ces explosions, à cette guerre", dit Lioudmila alors que les larmes lui montent aux yeux.

"Seul Dieu sait quand cela se produira", ajoute-t-elle, ses mots étant ponctués par le bruit des tirs d'artillerie tant russes qu'ukrainiens.

Les célébrations de Pâques, la fête chrétienne la plus importante qui commémore la résurrection du Christ, se déroulent dimanche selon le calendrier orthodoxe, après une année marquée par l'invasion russe de l'Ukraine.

À Sloviansk, une ville de la même région, des soldats ukrainiens déposent devant une petite église des paniers d'osier contenant des œufs décorés selon la tradition, et de la nourriture.

Des secouristes continuent eux à déblayer les gravats pour retrouver les civils ensevelis après un tir de missile russe ayant frappé vendredi un immeuble d'habitation, faisant au moins 12 morts.

Les sirènes d'alerte aérienne retentissent tandis qu'une vingtaine d'hommes et de femmes en uniforme se rassemblent en rang, un prêtre les aspergeant d'eau bénite et des femmes âgées chantant des hymnes religieux derrière lui.

«La bougie m'est tombée des mains»

"Les bombardements étaient si intenses que la bougie m'est tombée des mains. Nous l'avons ramassée et avons continué à prier", raconte le père Mykola, évoquant l'attaque survenue deux jours plus tôt.

"Si cela s'était produit l'année dernière, nous nous serions probablement cachés dans un abri", ajoute-t-il, signalant un certain fatalisme des habitants de la région orientale de Donetsk face aux combats.

Le président Volodymyr Zelensky a félicité les orthodoxes ukrainiens en leur souhaitant "une foi inébranlable en notre victoire". Mais certains soldats ukrainiens de Sloviansk rencontrés par l'AFP confient que la réalité et la brutalité de la guerre les ont ébranlés spirituellement.

"J'ai essayé", dit Natalia Melnyk, répondant à la question de savoir si elle croyait en Dieu. "Mon service envers Dieu et mon service militaire sont distincts. Je crois en l'homme", ajoute cette femme de 40 ans, originaire du centre du pays, qui sert dans l'armée ukrainienne depuis cinq ans.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a fait des dizaines de milliers de morts et blessés, déplacé des millions de personnes et dévasté villes et villages.

L'Institut de la liberté religieuse, une ONG, a récemment estimé que près de 500 édifices religieux avaient été endommagés au cours des hostilités.

Les autorités ont pour leur part conseillé aux habitants de Donetsk d'éviter les cimetières cette année, afin de donner aux équipes de déminage le temps de les vérifier.

Monastère détruit

Sur une colline, le hameau de Bogorodytchné est dominé par ce qui reste du monastère local. L'une de ses coupoles s'est effondrée, un mur a été éventré par un missile et les autres portent les impacts d'éclats d'obus.

Evgueni est l'un des seuls habitants à avoir regagné ce village, où les seuls bruits sont désormais le gazouillis des oiseaux et les aboiements des chiens errants.

Il raconte comment la laure et les bâtiments voisins ont été détruits en mai dernier : il était réfugié dans son sous-sol lorsque la frappe a eu lieu. L'explosion l'a même projeté en arrière sur plusieurs mètres.

"Nous sommes sortis et il y avait de la fumée provenant des briques et du béton. C'était effrayant, bien sûr. Tôt le lendemain, nous avons quitté le village. Nous avons traversé la forêt jusqu'au monastère voisin", explique cet homme de 37 ans.

"Chaque année, lorsque la paix régnait, nous y célébrions Pâques. Bien sûr, nous ne pouvons plus y aller maintenant", ajoute-t-il, désignant d'un signe de tête les vestiges détruits de l'église située derrière son jardin.

"Nous ne pouvons pas nous permettre d'aller à Sloviansk. Il y a des bombardements là-bas. Il vaut mieux rester à la maison", ajoute-t-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.