Une députée conservatrice craint pour les musulmans britanniques après les «propos racistes» du ministre de l'Intérieur

La baronne Sayeeda Warsi est une avocate britannique, une femme politique et un membre de la Chambre des lords. (AFP)
La baronne Sayeeda Warsi est une avocate britannique, une femme politique et un membre de la Chambre des lords. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 avril 2023

Une députée conservatrice craint pour les musulmans britanniques après les «propos racistes» du ministre de l'Intérieur

  • La baronne Sayeeda Warsi a déclaré qu'elle avait demandé à son père de ne pas rentrer seul de la mosquée parce qu'elle craignait des attaques islamophobes
  • La ministre conservatrice a récemment déclaré que des «filles anglaises blanches et vulnérables» étaient «poursuivies, violées, droguées et blessées par des gangs d'hommes britanniques pakistanais»

LONDRES: La baronne Sayeeda Warsi, membre du parti conservateur, a exprimé son inquiétude pour la sécurité de sa famille. Elle redoute un retour de bâton contre les musulmans britanniques après la «rhétorique raciste» utilisée selon elle par la ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, a rapporté The Guardian jeudi.

Mme Warsi, fille d'immigrés pakistanais, première musulmane nommée au cabinet britannique et première Asiatique à présider le parti conservateur, a critiqué Mme Braverman pour ses commentaires racistes sur les «gangs» de pédophiles.

La ministre de l'Intérieur a récemment déclaré que des groupes de «jeunes filles anglaises blanches et vulnérables» étaient «poursuivies, violées, droguées et blessées par des gangs d'hommes britanniques pakistanais qui ont travaillé dans des réseaux de maltraitance d'enfants».

À une autre occasion, Mme Braverman a déclaré que les principaux auteurs de l'exploitation sexuelle en bande étaient des hommes anglo-pakistanais «dont les valeurs culturelles sont en totale contradiction avec les valeurs britanniques, car ils considèrent les femmes d'une manière dégradée et illégitime et adoptent une approche dépassée et franchement odieuse dans leur manière de se comporter».

Mme Warsi, qui a été nommée à la Chambre des lords par le Parti conservateur en 2007, a déclaré à The Guardian qu'elle avait demandé à son père de ne pas rentrer seul de la mosquée, car elle s'inquiétait des éventuelles conséquences des commentaires de Mme Braverman.

«J'ai dû avertir mon fils que si les gens commençaient à jurer et à crier, il devait se retirer pour éviter que cela ne dégénère en attaque», a-t-elle ajouté. «Pourquoi devrais-je avoir cette conversation avec mon fils? Si vous regardez les interviews que Mme Braverman a faites, elle n'a adressé aucune mise en garde; elle a essentiellement déclaré que l'exploitation sexuelle de groupe était un problème pakistanais britannique. Dans ces entretiens, à aucun moment elle n'a dit que c'étaient une petite minorité de Pakistanais britanniques qui commettaient ces crimes.»

«Suella Braverman doit comprendre que lorsqu'elle s’exprime, elle parle en tant que ministre de l'Intérieur. Elle ne peut pas utiliser un langage approximatif. Ce genre de langage choquant devient une habitude chez elle. On a l'impression qu'elle est plus intéressée par le tapage qui a pour effet de susciter une guerre culturelle que par le travail proprement dit.»

Mme Warsi a demandé au Premier ministre, le conservateur Rishi Sunak, dont la famille est originaire du Pendjab, de décourager ce genre de commentaires fondés sur la race.

«Je ne crois pas que M. Sunak partage les opinions extrêmes de Mme Braverman», a-t-elle confié à The Guardian. «Dans sa propre déclaration sur les projets du gouvernement en matière de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants, il n'a pas utilisé le même langage que Mme Braverman et a semblé mal à l'aise lorsqu'il a été interrogé à ce sujet. Cependant, comme il est chef du parti, la responsabilité lui incombe. En tant que premier Premier ministre issu d'une minorité ethnique, il ne devrait pas vouloir que l'on se souvienne de lui comme quelqu’un qui a présidé un gouvernement ayant proféré un discours raciste».

Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a déclaré à The Guardian: «La ministre de l'Intérieur a clairement indiqué que tous les abuseurs d'enfants méprisables devaient être traduits en justice. Elle n'hésitera pas à dire des vérités difficiles, en particulier lorsqu'il s'agit de la sollicitation de jeunes femmes et de jeunes filles dans les villes britanniques, qui ont été abandonnées par les autorités pendant des décennies.

«Comme l'a dit le ministre de l'Intérieur, la grande majorité des Pakistanais britanniques sont des citoyens honnêtes et respectueux des lois, mais des rapports indépendants ont montré sans équivoque que dans des villes comme Rochdale, Rotherham et Telford, les sensibilités culturelles ont permis à des milliers de jeunes filles d'être abusées au nez et à la barbe des conseils municipaux et de la police. C'est pourquoi nous avons annoncé une série de mesures, notamment la création d'une nouvelle force de police et l'obligation de signaler les abus afin de garantir que cet horrible scandale ne se reproduise jamais et de traduire en justice les membres des gangs pour le bien des victimes.»

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane: des démocrates soupçonnent Trump de possible délit d'initié

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
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  • Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER"
  • Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique

WASHINGTON: Donald Trump a-t-il commis un délit d'initié ? Plusieurs élus démocrates ont émis des soupçons, estimant que le président américain avait peut-être, en encourageant à acheter des actions juste avant son revirement spectaculaire sur les droits de douane, illégalement manipulé les marchés.

"Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d'initiés ?", a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi.  "Le Congrès doit savoir", a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire.

"Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde", ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER".

Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.

Après plusieurs jours d'effondrement, l'indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, et l'indice Nasdaq de 12,16%, du jamais-vu depuis 2001.

Un spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu'il y avait matière à enquête.

"Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement", a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l'éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. "Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché", a-t-il déclaré sur la chaîne NBC.

La Maison Blanche a assuré que Donald Trump ne voulait que "rassurer".

"Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l'alarmisme permanent des médias", a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche.

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%.

 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.