Avec le changement climatique, davantage de sécheresses éclair, selon une étude

Le concept de sécheresse éclair est apparu au début du 21e siècle (Photo, AFP).
Le concept de sécheresse éclair est apparu au début du 21e siècle (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 14 avril 2023

Avec le changement climatique, davantage de sécheresses éclair, selon une étude

  • Si l'on considère généralement les sécheresses comme un phénomène au long cours, certaines peuvent apparaître plus soudainement
  • Si les émissions sont modérées, la tendance à davantage de sécheresses éclair continuera malgré tout à se renforcer sur quasiment toutes les régions du globe

WASHINGTON: Avec le changement climatique causé par les activités humaines, la fréquence des "sécheresses éclair" s'est accélérée -- des sécheresses qui sont plus difficiles à prévoir et face auxquelles il est plus compliqué de s'adapter, a averti une nouvelle étude publiée jeudi.

Si l'on considère généralement les sécheresses comme un phénomène au long cours, certaines peuvent apparaître plus soudainement, en quelques semaines, quand les conditions sont réunies.

Or le réchauffement climatique favorise certaines de ces conditions: le déficit de précipitations sur certaines zones et une évaporation accrue, liée à des températures plus hautes, a tendance à assécher les sols plus rapidement.

Pour leurs travaux, publiés dans la revue Science, les chercheurs ont analysé une période de plus de soixante ans (1951-2014). Ils se sont appuyés sur des données combinant des observations satellites et au sol sur l'humidité des terres.

Les sécheresses éclair sont en augmentation, "notamment en Europe, dans le nord et l'est de l'Asie, le Sahel, et sur la côte ouest de l'Amérique du Sud", a déclaré à l'AFP Xing Yuan, auteur principal de l'étude et professeur en Chine à l'université des sciences de l'information et de technologie de Nankin.

Elles "sont dangereuses à cause de leur apparition rapide, ne laissant pas assez de temps pour se préparer", par exemple via des mesures de répartition des ressources en eau, a-t-il souligné.

Les sécheresses éclair mettent aussi les écosystèmes à rude épreuve: "la végétation n'a pas non plus assez de temps pour s'adapter", a-t-il ajouté.

L'étude montre en outre que la fréquence des sécheresses classiques s'est elle aussi accrue dans la plupart des régions, et qu'elles ont également tendance à se déclarer plus rapidement. Malgré cela, il existe une vraie "transition des sécheresses lentes vers les sécheresses éclair", selon Xing Yuan.

Sécheresse: quatre villages des Pyrénées-Orientales sans eau potable

Quatre villages des Pyrénées-Orientales sont privés d'eau potable à partir de vendredi, leur forage ayant atteint un niveau trop bas à cause de la sécheresse, a appris l'AFP auprès de l'organisme local de gestion de l'eau.

Les communes de Bouleternère, Corbère, Corbère-les-Cabanes et Saint-Michel-de-Llotes organisent donc des distributions d'eau en bouteille auprès de leurs 3 000 habitants, a indiqué à l'AFP le président du syndicat intercommunal d'alimentation en eau potable, Jean-Pierre Saurie, confirmant une information du quotidien L'Indépendant.

Situé à Bouleternère, le forage qui alimente ces villages "est au niveau le plus bas, à seulement 30 centimètres au dessus de la pompe", a-t-il expliqué.

Dans des lettres d'information à la population, les mairies concernées indiquent que le forage a atteint "un seuil de prélèvement".

"Avant d'arriver au stade où on n'a plus d'eau du tout, on a préféré faire un branchement sur un forage agricole mais cette eau n'est pour l'instant pas buvable", a poursuivi M.Saurie, indiquant que des prélèvements seront réalisés dans la journée pour déterminer "dans la semaine" si l'eau est potable.

Si elle ne l'est pas, les communes disposent de suffisamment de bouteilles "pour alimenter les habitants pendant dix jours" et elles se préparent à effectuer de nouvelles commandes, a assuré M. Saurie.

"C'est exceptionnel, on n'a jamais eu une sécheresse comme ça", a soutenu M. Saurie, qui compte sur la mise en service d'un nouveau forage fin juin pour éviter cette situation à l'avenir.

Le département, frontalier de l'Espagne, est l'un des plus affectés de France par la sécheresse: entre septembre et mars, le niveau de précipitations a été divisé par deux par rapport aux normales, selon Météo-France.

Face à la situation, les 226 maires du département ont annoncé mardi la mise en place d'une charte dans laquelle ils s'engagent à accroître les économies d'eau.

Avertissement

A l'avenir, les chercheurs ont calculé les répercussions qu'auraient différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre sur les sécheresses éclair, en s'appuyant sur des modèles climatiques.

Si les émissions sont modérées, la tendance à davantage de sécheresses éclair continuera malgré tout à se renforcer sur quasiment toutes les régions du globe. Si les niveaux d'émissions sont plus hauts, alors cette tendance sera encore accrue sur la plupart des régions.

"Nous pensons que la réduction des émissions peut ralentir cette transition" vers davantage de sécheresses éclair, a ainsi dit Xing Yuan.

Le concept de sécheresse éclair est apparu au début du 21e siècle, mais a reçu une plus grande attention depuis la sécheresse de l'été 2012 aux Etats-Unis, qui s'est installée particulièrement vite et a causé plus de 30 milliards de dollars de pertes économiques.

"L'avertissement" des auteurs de cette étude "doit être pris au sérieux", a déclaré David Walker, chercheur à l'université de Wageningue aux Pays-Bas, et qui n'a pas participé à ces travaux.

Les régions particulièrement touchées par les sécheresses éclair se trouvent pour beaucoup dans des pays à faibles revenus, où les ressources des populations manquent pour affronter ces événements climatiques extrêmes, pointe-t-il dans un commentaire également publié dans Science.

La sévérité de l'impact sur les cultures dépendra pour beaucoup du moment où la sécheresse intervient, notamment si c'est au moment de la floraison ou de la pollinisation, ou plus tard dans l'année.

La multiplication des sécheresses éclair pose enfin un défi pour leur prédiction.

Pour l'heure, les cartographies de sécheresses sont souvent publiées une fois par mois, a souligné David Walker. "Des méthodes de détection de sécheresses qui opèrent sur des échelles de temps plus courtes sont nécessaires", a-t-il ainsi plaidé.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.