Sécheresse: le grenier à blé de la Tunisie à court de céréales

Cette photo prise le 6 avril 2023 montre une vue de la décrue des eaux du réservoir derrière le barrage de Sidi Salem, le plus grand barrage en remblai de Tunisie, au nord-ouest de Testour dans le nord du pays, en baisse à 22 % de sa capacité en raison d'une sécheresse (Photo, AFP).
Cette photo prise le 6 avril 2023 montre une vue de la décrue des eaux du réservoir derrière le barrage de Sidi Salem, le plus grand barrage en remblai de Tunisie, au nord-ouest de Testour dans le nord du pays, en baisse à 22 % de sa capacité en raison d'une sécheresse (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Sécheresse: le grenier à blé de la Tunisie à court de céréales

  • La Tunisie dépend principalement de la collecte de l'eau pluviale pour ses approvisionnements en eau potable
  • La Tunisie connaît sa quatrième année de sécheresse mais contrairement aux années précédentes, le manque de pluie touche aussi le nord-ouest fertile

MEDJEZ EL BAB, Tunisie: Tahar observe avec dépit les moutons broutant ses précieux semis d'orge et de blé désormais perdus: cette année, la récolte de céréales sera "catastrophique" en Tunisie à cause d'une sécheresse inédite pour le nord-ouest, son grenier à blé.

La Tunisie connaît sa quatrième année de sécheresse mais contrairement aux années précédentes, le manque de pluie touche aussi le nord-ouest fertile, qui fournit le pays en céréales. La dépendance du pays nord-africain aux importations va donc s'accroître dans un contexte de prix très élevés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, deux producteurs majeurs.

Ce matin de début avril, trois tracteurs labourent les champs ondulés de Tahar Chaouachi, à Medjez El Bab, à 55 km à l'ouest de Tunis. Désormais inutiles, la plupart des parcelles seront laissées en jachère.

Sur les 600 hectares que ce cultivateur de 65 ans avait plantés en blé, orge et légumineuses, seuls 70 hectares donneront cet été un peu de céréales, bonnes surtout pour la nourriture animale.

"Nous avons semé du blé ici mais les pousses sont mortes parce que c'est trop sec", explique-t-il à l'AFP en montrant le sol poussiéreux. Tout près, il extirpe quelques tiges de blé malingres.

"On dit ici que +la pluie de mars c'est de l'or pur+. Il n'y a pas eu de pluie ni en mars ni en avril. On a manqué de pluie toute l'année", déplore-t-il.

La Tunisie dépend principalement de la collecte de l'eau pluviale pour ses approvisionnements en eau potable, et les barrages de ce pays de 12 millions d'habitants sont actuellement à un tiers de leur capacité seulement.

Le réservoir de Sidi Salem, dans la pluvieuse région de Béja, proche de l'exploitation de Tahar Chaouachi, plafonne à seulement 16% du niveau maximum.

«Une menace»

La sécheresse a conduit le ministère de l'Agriculture à restreindre la consommation d'eau, interdisant jusqu'à fin septembre l'irrigation des cultures, des espaces verts et le nettoyage des rues avec l'eau potable.

Des quotas par quartiers et des coupures nocturnes ont en outre été imposés aux particuliers.

"La sécheresse est une menace pour notre pays. L'économie de l'eau est une garantie pour la continuité de la vie de nos enfants", clament de grands panneaux à l'entrée de Tunis.

L'an passé, M. Chaouachi était parvenu à produire 1 000 tonnes de céréales: "cette année ce sera zéro. On ne va rien produire, ni foin, ni blé ni légumineuses. Il n'y aura rien".

Cela représentera des pertes d'environ 180 000 euros pour le cultivateur: "on perd tout ce qu'on avait investi en semences, fertilisants, pesticides et salaires", dit-il.

Pour nourrir sa population, la Tunisie a besoin de trois millions de tonnes de blé dur (pour les pâtes et la semoule) et tendre (pour le pain) et d'orge par an, dont environ les deux tiers proviennent habituellement de l'étranger.

L'Etat qui subventionne la farine avait fixé des objectifs de forte progression de la production de céréales, afin de réduire sa dépendance aux importations et leur impact sur le budget.

«Catastrophique»

Mais "cette année, la récolte va être catastrophique", explique Anis Kharbèche, porte-parole du principal syndicat agricole Utap, qui prévoit de "collecter entre 1 et 1,5 million de quintaux de céréales" (100 000 à 150 000 tonnes) contre 7 millions l'an dernier.

Le pays "va devoir importer tous ses besoins en blé dur, tendre et d'orge", assène-t-il, en réclamant une "stratégie claire" pour accroître les réserves en eau et accorder des quotas pour un minimum d'irrigation agricole.

L'agriculture représente 10 à 12% du PIB mais "deux à trois pour cent des agriculteurs quittent le secteur chaque année", selon M. Kharbèche.

Raoudha Gafrej, experte en gestion de l'eau, appelle à "repenser le modèle agricole face aux changements climatiques". "Ce n'est plus logique d'utiliser 80% des ressources en eau (potable) pour 8% de terres agricoles utiles et laisser l'agriculture pluviale sans eau: avec la sécheresse, il n'y aura plus d'eau pour l'agriculture liée à la pluie".

Outre une "agriculture de précision", utilisant les données satellitaires et l'intelligence artificielle, elle préconise des techniques agricoles moins gourmandes en eau. Et réclame même un "arrêt de l'exportation de dattes" car les immenses plantations du sud de la Tunisie sont souvent irriguées par des eaux fossiles non renouvelables.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.