Un navire de prospection turc rentre au port après une enquête méditerranéenne

 Le navire de recherche Oruc Reis, qui est rentré au port après ses activités d'exploration gazière dans les eaux contestées de la Méditerranée orientale, est vu au large d'Antalya sur cette photo d'archive du 12 août 2020. (AFP)
Le navire de recherche Oruc Reis, qui est rentré au port après ses activités d'exploration gazière dans les eaux contestées de la Méditerranée orientale, est vu au large d'Antalya sur cette photo d'archive du 12 août 2020. (AFP)
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Publié le Mardi 01 décembre 2020

Un navire de prospection turc rentre au port après une enquête méditerranéenne

  • Ankara maintient toujours qu'elle a des droits dans la région en raison de son long littoral méditerranéen
  • La décision d'imposer ou non des sanctions à la Turquie dépend beaucoup de la position de l'Allemagne

ANKARA: Lundi matin, un navire turc de prospection sismique est rentré au port après avoir mené des activités d'exploration gazière dans les eaux contestées de la Méditerranée orientale, dans un «geste de bonne volonté» de dernière minute pour ouvrir la voie à des négociations avec la Grèce et Chypre dans les prochains jours.

La présence de l'Oruc Reis dans la région depuis le 10 août, où il a exploré des réserves potentielles de gaz naturel, a été au cœur d'un différend entre Ankara, l'Union européenne (UE) et les États-Unis.

Les dirigeants de l'UE décideront lors d'un sommet qui se tiendra du 10 au 11 décembre des sanctions potentielles contre les activités d'Ankara, que la Grèce a qualifiées de «menace directe à la paix».

Jeudi dernier, le navire a été repéré en train de naviguer à seulement 11 kilomètres au large des côtes de l'île grecque de Kastellorizo.

Cependant, Ankara maintient toujours qu'elle a des droits dans la région en raison de son long littoral méditerranéen. Les tensions se sont intensifiées en août lorsque la Turquie a envoyé le navire dans les eaux également revendiquées par la Grèce qui a, jusqu'à présent, rejeté toute discussion avec la Turquie sur ses revendications maritimes tant que l'Oruc Reis resterait dans la région.

Le ministère turc de l'Énergie a également annoncé que le navire avait recueilli «des données sismiques 2D sur 10 955 kilomètres» lors de son excursion.

Pour Gallia Lindenstrauss, chercheuse principale à l'Institute for National Security Studies (INSS), le retour de l'Oruc Reis au port est probablement lié à la prochaine réunion du Conseil européen, comme une tentative d’apaiser la situation et d'éviter les sanctions plutôt que comme le signe d’une véritable volonté de négocier.

«La décision d'imposer ou non des sanctions à la Turquie dépend beaucoup de la position de l'Allemagne. Comme il existe des liens économiques forts entre la Turquie et l'Allemagne et également une très grande diaspora turque en Allemagne, Berlin a tenté de servir de médiateur entre Ankara et Athènes», explique-t-elle à Arab News.

Gallia Lindenstrauss ajoute cependant que deux incidents pourraient avoir brisé une partie de la bonne volonté de Berlin vis-à-vis d’Ankara. 

«Le premier a été le renvoi en octobre de l'Oruc Reis dans ce que la Grèce considère comme ses eaux économiques, alors que les efforts de médiation allemands étaient en jeu. Le deuxième, à la fin du mois de novembre, a été la forte réaction négative d'Ankara à la fouille par un équipage de la marine allemande d’un cargo turc soupçonné de violer l'embargo sur les armes contre la Libye. Pour Berlin, la perquisition était tout à fait légale dans le cadre du mandat de l'opération Irini», explique-t-elle. 

La semaine dernière, le Parlement européen a appelé à des sanctions contre la Turquie en réaction à la visite du président Recep Tayyip Erdogan dans le nord de Chypre et à la poursuite des opérations de la Turquie en Méditerranée orientale, qui, selon Bruxelles, sont illégales.

Lors de sa conférence de presse quotidienne de lundi, Peter Stano, le principal porte-parole des affaires extérieures de l'UE, a déclaré que Bruxelles ne pouvait pas prendre de mesures sur la base d'une seule déclaration ou décision, et a ajouté que les manières et les déclarations données tout au long de la période seraient prises en considération lors du sommet.

«C'est un jeu du chat et de la souris», explique Fiona Mullen, directrice de Sapienta Economics, un cabinet de conseil basé à Chypre.

«Nous pouvons supposer que l'UE s'attendait à ce que l’Oruc Reis revienne au port avant le sommet. Mais il n'y a pas eu de changement concernant Varosha ou la zone économique exclusive de Chypre. L'UE devra donc rédiger soigneusement ses conclusions pour s'assurer que toute menace de sanctions reste crédible», ajoute-t-elle pour Arab News.

Selon Charles Ellinas, chercheur principal et expert en énergie au Conseil de l'Atlantique, compte tenu de ce qui s'est passé en septembre lorsque l’Oruc Reis était rentré au port pour repartir à la mi-octobre après la réunion spéciale du Conseil européen du 1er octobre, il est difficile de prendre ce nouveau développement des événements au pied de la lettre.

«Sur la base de l’expérience précédente, il semble que le retour de l’Oruc Reis à la base soit lié à la prochaine réunion du Conseil européen du 10 décembre, qui examinera les sanctions de l’UE contre la Turquie. Cette fois-ci, cependant, l'UE risque de ne pas se laisser prendre. Des sanctions sont toujours probables», explique-t-il à Arab News.

Selon les experts, des sanctions visant spécifiquement les domaines de l’économie turque liés aux hydrocarbures seront probablement prises lors du sommet. 

«L'UE exigera également des engagements plus fermes de la Turquie – d'arrêter, par exemple, les activités dans les zones contestées pour permettre la reprise des discussions avec la Grèce», poursuit Charles Ellinas.

Cependant, le retrait de l’Oruc Reis peut également être lié au changement de présidence aux États-Unis.

«Erdogan a déjà commencé à faire des remarques conciliantes à l’égard des États-Unis et de l’UE – comme “la Turquie fait partie de l’Europe” et “les relations entre la Turquie et les États-Unis sont de nature stratégique” – après l’élection de Joe Biden», ajoute M. Ellinas.

Mais, pour l'expert en énergie, les remarques à elles seules peuvent ne pas suffire: «Il y aura un besoin de réinitialisation et une volonté de la Turquie de cesser l'agression et de revenir à la diplomatie et aux négociations, sans intimidation.» 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.