RAMALLAH: L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a de nouveau critiqué jeudi l'Autorité palestinienne pour ses entraves au travail d'associations de la société civile palestinienne, notamment Avocats pour la justice.
Cette organisation, qui représente des Palestiniens détenus par l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée et lutte pour le droit de chacun à un procès équitable, s'est vue refuser le renouvellement de son agrément en mars.
Les services de renseignement palestiniens reprochent à l'organisation, pourtant enregistrée depuis plus de trois ans, de recevoir des fonds étrangers, d'après HRW.
Pour le directeur d'Avocats pour la justice, Mohannad Karaje, cela reflète une tendance plus large de l'Autorité palestinienne à "réduire l'espace pour les organisations de la société civile et à donner plus de pouvoir à ses services de sécurité".
L'association, proche partenaire de HRW, a saisi le tribunal administratif de la Haute cour de justice palestinienne. Sans agrément, l'association risque de ne plus pouvoir accéder à ses comptes bancaires et ses membres peuvent être arrêtés, d'après M. Karaje.
"Tant que l'Autorité palestinienne empêche des groupes de travailler sur ses abus, ses appels à protéger la société civile palestinienne et les droits palestiniens continueront à sonner creux", a déclaré Omar Shakir, responsable de HRW pour Israël et les Territoires palestiniens, dans un communiqué.
Un officiel au sein du ministère de l'Economie de l'Autorité palestinienne a déclaré que l'organisation a refusé de présenter son budget et ses dossiers de taxes d'où le refus du ministère de donner son agrément.
"Selon nos informations, cette organisation reçoit des fonds alors quelle est censée être une ONG", a affirmé cet officiel.
Interrogé par l'AFP, M.Karaje a nié ces accusations "contraires à la vérité" ajoutant qu'il s'agit "d'une campagne de harcèlement" contre son organisation.
Dans un rapport de 2018, HRW s'alarmait déjà des "arrestations arbitraires" d'opposants et de leur torture par l'Autorité palestinienne au pouvoir en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
En juin 2021, la mort d'un militant des droits humains, Nizar Banat, alors qu'il était en détention aux mains des forces palestiniennes, avait provoqué une vague de manifestations appelant notamment au départ du président Mahmoud Abbas, au pouvoir depuis 2005.