IVRY-SUR-SEINE, France : «Ce n'est pas le dernier jour de mobilisation, on va se revoir encore beaucoup», a déclaré jeudi matin la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, depuis l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine, près de Paris, à nouveau bloqué par des manifestants hostiles à la réforme des retraites.
Cette 12e journée de manifestations et de grèves à l'appel de l'intersyndicale n'est pas la dernière, «sauf si Macron retire» le texte, a assuré la nouvelle dirigeante de la CGT.
Mme Binet est venue soutenir les éboueurs de la ville de Paris, de nouveau en grève comme ceux de l'usine de traitement des déchets.
Selon elle, le président de la République «est complètement déconnecté des besoins de la population. Il a même réussi à nous expliquer qu'il allait réunir les organisations syndicales pour nous parler d'autre chose. Donc c'est qu'il n'a rien compris», a poursuivi Mme Binet.
«Il faut qu'il ne promulgue pas cette loi, sinon il ne pourra pas diriger le pays», a-t-elle encore dit, entourée par une centaine de manifestants venus renforcer le blocage en cours, sous présence policière, et s'assurer qu'aucun camion n'entre ou ne sorte du site.
Une trentaine d'éboueurs de la mairie de Paris participaient à ce piquet de grève, arborant pour certains des autocollants en forme d'avertissement, «pas sans nous!», sur fond d'anneaux olympiques.
Sophie Binet a souligné l'importance d'être sur le terrain auprès des grévistes, dont certains le sont depuis «plus de 40 jours», signe de leur «grande détermination».
Des métiers «impossibles à exercer après 60 ans», a-t-elle ajouté.
«On soulève des poids, on sort tous les jours, par tous les temps, c'est insalubre et le métier est vraiment pénible, alors travailler comme ça jusqu'à 64 ans (pour les agents du privé, NDLR) c'est hors de question !», a témoigné auprès de l'AFP Greg Fergé, 42 ans, syndiqué à la CGT.
La CGT de la filière déchets et assainissement de Paris a appelé à un deuxième mouvement de grève à partir de jeudi.
Outre Ivry, des actions ont été menées sur plusieurs sites de Seine-Saint-Denis.
Les garages de camions-bennes de Romainville et Aubervilliers ont été débloqués par les forces de l'ordre dans la matinée mais celui d'Aubervilliers était à l'arrêt en raison de la grève des agents, selon une source policière.
Des barrages filtrants ont été mis en place par des manifestants devant l'incinérateur de Saint-Ouen ainsi que sur le site de la déchèterie de Romainville, d'après la même source.