En Egypte, les traditions se perdent... parce qu'elles coûtent trop cher

Des invités se rassemblent pour assister à une célébration de mariage traditionnelle dans le village de Shamma, dans la province de Menoufia, dans le nord du delta du Nil en Égypte, le 21 août 2020 (Photo, AFP).
Des invités se rassemblent pour assister à une célébration de mariage traditionnelle dans le village de Shamma, dans la province de Menoufia, dans le nord du delta du Nil en Égypte, le 21 août 2020 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 12 avril 2023

En Egypte, les traditions se perdent... parce qu'elles coûtent trop cher

  • «Les familles sont obligées d'utiliser leur argent pour la vie courante plutôt que pour des dépenses uniquement faites pour respecter les traditions»
  • En Egypte, la crise économique n'a pas seulement changé les habitudes de consommation, elle est en train de bouleverser des traditions pluricentenaires

LE CAIRE: Funérailles sans repas, fêtes de mariage écourtées et même alliances en or plus fines... En Egypte, la crise économique n'a pas seulement changé les habitudes de consommation, elle est en train de bouleverser des traditions pluricentenaires.

Jusqu'à récemment, à Qouissna et dans tous les autres villages du delta du Nil, personne n'aurait imaginé célébrer son mariage sans organiser la veille un enterrement de vie de garçon.

Mais aujourd'hui, et aussi dur que cela ait été car mariages et enterrements sont l'un des principaux rendez-vous de socialisation, "ça ne se fait presque plus", témoigne auprès de l'AFP Mohammed Chedid, ingénieur de 33 ans.

Car rares sont ceux qui peuvent payer cette journée de fête durant laquelle, la veille de la noce, les amis et les proches du marié se retrouvent autour d'un groupe de musiciens embauchés pour la journée dans une salle aménagée pour l'occasion.

Surtout, alors que manger de la viande est déjà devenu un luxe que ne se permettent quasiment plus les 60% d'Egyptiens pauvres ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, acheter un boeuf entier pour nourrir les convives comme le veut la tradition est désormais hors de portée pour beaucoup.

«Petite» bague

Dans le plus peuplé des pays arabes, les 105 millions d'habitants habitués de longue date à s'endetter pour les grandes occasions, ne sortent plus la tête de l'eau: ils sont écrasés sous une inflation à 33,9%, sans cesse exacerbée par une dévaluation de la monnaie, aujourd'hui à près de 50%.

A l'autre bout du pays, dans le sud nubien où des touristes du monde entier viennent admirer les colosses pharaoniques d'Abou Simbel, la crise économique a aussi "changé les mariages comme les funérailles", abonde Omar Maghrabi, professeur de langue nubienne de 43 ans.

"Les familles sont obligées d'utiliser leur argent pour la vie courante plutôt que pour des dépenses uniquement faites pour respecter les traditions", assure-t-il à l'AFP.

Finis donc les mariages de trois jours --et donc neuf repas gargantuesques-- auxquels la totalité des habitants du village étaient invités.

La situation était devenue tellement intenable que "les villages nubiens se sont entendus il y a quelques mois pour réduire drastiquement le coût du mariage: désormais les hôtes n'ont plus qu'à offrir un dîner léger" au lieu des festivités qui pouvaient atteindre jusqu'à sept jours pour les plus riches avant, raconte M. Maghrabi.

Quant aux mariées, elles sont désormais bien moins regardantes sur les bagues: "avant, il fallait un certain poids d'or pour sceller une union, aujourd'hui une bague bien plus fine suffit", assure-t-il encore.

Pain subventionné

Les funérailles ne sont pas épargnées non plus par les restrictions budgétaires. Dans le village d'al-Adhadhiya, en Haute-Egypte, une région agricole et traditionaliste, les familles se pressaient naguère pour apporter des plateaux de victuailles aux proches d'un défunt.

Mais aujourd'hui, "on s'est mis d'accord pour que seule la famille proche le fasse", rapporte Mohammed-Rifaat Abdelal, ancien député de 68 ans.

Si tout le monde a réduit la consommation de viande, de poulet ou de pâtisseries des grandes occasions, une denrée se maintient: le pain.

Parce qu'elles sont toujours subventionnées dans les boulangeries d'Etat, les petites galettes cuites au four sont désormais sur toutes les tables, rapporte M. Abdelal.

"Avant, les familles s'enorgueillissaient de manger du pain pétri à la main à la maison", explique-t-il. Pour elles, "c'était honteux de manger du pain fait à l'extérieur".

Mais maintenant que le prix de la farine et des céréales a officiellement grimpé de 70% en un an, "tout le monde fait la queue devant les boulangeries".


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

Short Url
  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Short Url
  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La marque de luxe égyptienne Okhtein ouvre une boutique à Dubaï en prévision de son ouverture en Arabie saoudite

Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Short Url
  • La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025

DUBAÏ: La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025.

Fondée par les sœurs Aya et Mounaz Abdel Raouf, Okhtein allie l'art du Moyen-Orient à l'attrait de la mode mondiale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A post shared by OKHTEIN (@okhtein)

Aya a expliqué à Arab News la décision d'ouvrir à Dubaï: "Dubaï est la plaque tournante de la mode au Moyen-Orient et est facilement accessible aux clients internationaux. C'est une ville clé de la scène de la mode dans la région du CCG et elle occupe une place particulière pour nous".

Mounaz a déclaré que les éléments de conception caractéristiques d'Okhtein, tels que le placage d'or, les cristaux et les embellissements Swarovski, correspondent à la préférence de la clientèle du Golfe pour les pièces détaillées et opulentes. Cet élément "bling" est quelque chose que nos clients apprécient vraiment", a-t-elle déclaré.

Après l'ouverture de la boutique de Dubaï, Okhtein prévoit de poursuivre son expansion en ouvrant une boutique dans le Kingdom Mall de Riyad, prévue pour le début de l'année 2025. Mounaz a décrit le marché saoudien comme une "étape naturelle".

"Le marché du luxe en Arabie saoudite représente une énorme opportunité. Il s'agit d'un marché important et en pleine croissance, avec une clientèle qui connaît bien notre marque. De nombreux clients saoudiens achètent déjà chez nous lorsqu'ils visitent l'Égypte, nous sommes donc convaincues que nous serons accueillies à bras ouverts", a déclaré Mounaz.

Aya s'est exprimée sur la présence internationale croissante d'Okhtein: "Nous sommes honorées de cette reconnaissance internationale, qui nous fait pousser la marque encore plus loin. C'est à la fois un sentiment de joie et d'humilité".

"Nous nous sommes engagées à montrer au monde le rêve du luxe arabe, et bien que nous ayons parcouru un long chemin, il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté.

L'un des moments les plus marquants pour les sœurs a été lorsque la mannequin américaine Gigi Hadid a montré les sacs Okhtein sur les réseaux sociaux.

"Elle a stylisé trois de nos sacs d'une manière très cool et inattendue. Gigi est la fusion parfaite des influences arabes et internationales, et son style et sa personnalité ont rendu ce moment encore plus spécial pour nous. Voir nos sacs sur elle était vraiment excitant", a déclaré Mounaz.

La marque a également collaboré avec la marque de luxe française Balmain pour sa collection printemps/été 2023, créant un bustier à partir de résine usée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com