BANGKOK: Les Nations Unies ont condamné mardi une attaque aérienne attribuée à la junte birmane contre un village dans une zone tenue par les rebelles, qui aurait fait des dizaines de morts.
Le secrétaire général de l'organisation Antonio Guterres "condamne fermement l'attaque menée aujourd'hui par les forces armées de Birmanie (et) demande que les responsables répondent de leurs actes", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.
M. Guterres "réitère son appel aux militaires pour qu'ils mettent fin à la campagne de violence contre la population" birmane, a ajouté le porte-parole.
Auparavant, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Turk s'était dit "horrifié" après cette attaque, attribuée à la junte.
"Il semble que des enfants qui dansaient, ainsi que d'autres civils, lors de la cérémonie d'ouverture d'un centre du village de Pazi Gyi, dans le district de Kanbalu, fassent partie des victimes", a indiqué M. Turk dans un communiqué.
Il a décrit comment "un hélicoptère de combat aurait ensuite tiré sur ceux qui fuyaient la salle", puis il a fait état d'informations selon lesquelles une centaine de villageois auraient été tués dans ces frappes tôt mardi matin dans la région de Sagaing, un bastion de l'opposition dans le centre du pays.
Des témoins contactés par l'AFP ont également fait état d'une centaine de morts. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux (dont l'AFP n'a pu confirmer l'authenticité) montrent des corps éparpillés dans les ruines de maisons.
M. Turk a accusé l'armée birmane d'avoir une fois de plus ignoré "les obligations juridiques claires (...) de protéger les civils dans la conduite des hostilités" et d'avoir fait preuve d'un "mépris flagrant pour les règles du droit international qui s'y rapportent".
La Birmanie est plongée dans le chaos depuis que les militaires ont pris le pouvoir à la suite d'un coup d'Etat il y a deux ans.
La région de Sagaing, proche de Mandalay, la deuxième ville du pays, oppose une farouche résistance à la junte, et d'intenses combats s'y déroulent depuis des mois.
M. Turk a estimé qu'il y avait "des motifs raisonnables de croire que l'armée et les milices qui lui sont affiliées sont responsables d'un large éventail de violations des droits humains et d'abus depuis le 1er février 2021".