Les Philippines et les Etats-Unis démarrent leurs plus grandes manoeuvres militaires conjointes

Des manifestants protestent contre les exercices militaires conjoints lors d'un rassemblement devant le quartier général militaire de Camp Aguinaldo à Quezon City, aux Philippines, le mardi 11 avril 2023. (AP)
Des manifestants protestent contre les exercices militaires conjoints lors d'un rassemblement devant le quartier général militaire de Camp Aguinaldo à Quezon City, aux Philippines, le mardi 11 avril 2023. (AP)
Le directeur de l'exercice militaire philippin, le général de division Marvin Licudine (à gauche), et le représentant du directeur de l'exercice militaire américain, le général de division Eric Austin (à droite), se croisent les bras lors de la cérémonie d'ouverture de l'exercice militaire conjoint "Balikatan" au quartier général de l'armée à Quezon City, dans la banlieue de Manille, le 11 avril 2023. (AFP).
Le directeur de l'exercice militaire philippin, le général de division Marvin Licudine (à gauche), et le représentant du directeur de l'exercice militaire américain, le général de division Eric Austin (à droite), se croisent les bras lors de la cérémonie d'ouverture de l'exercice militaire conjoint "Balikatan" au quartier général de l'armée à Quezon City, dans la banlieue de Manille, le 11 avril 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Les Philippines et les Etats-Unis démarrent leurs plus grandes manoeuvres militaires conjointes

  • Quelque 18 000 soldats, soit environ le double de l'an dernier, prennent part à ces exercices annuels d'une durée de deux semaines baptisés "Balikatan"
  • La proximité avec Taïwan pourrait faire des Philippines un partenaire-clé des Etats-Unis en cas d'invasion par la Chine de l'île démocratique qu'elle considère comme faisant partie de son territoire

MANILLE : Les Philippines et les Etats-Unis ont débuté mardi les plus grandes manoeuvres militaires conjointes de leur histoire, au moment où les deux alliés historiques cherchent à contrer l'influence de la Chine dans la région.

Quelque 18 000 soldats, soit environ le double de l'an dernier, prennent part à ces exercices annuels d'une durée de deux semaines baptisés "Balikatan" ("Côte à côte" en philippin). Pour la première fois, les opérations comprendront des tirs à munitions réelles en mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité.

Ces manoeuvres conjointes interviennent alors que la Chine a mené de samedi à lundi de vastes exercices militaires autour de Taïwan, simulant des frappes ciblées et un blocus total de l'île, pour protester contre une visite aux Etats-Unis de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.

Ces exercices chinois ont officiellement pris fin lundi, mais Taïwan a encore détecté mardi plusieurs navires de guerre et aéronefs chinois à proximité de son territoire.

"Balikatan" prévoit l'atterrissage d'hélicoptères sur une île philippine au large de l'extrémité nord de l'île principale de Luzon, à environ 300 km de Taïwan.

Exercice de reconquête

"Pour protéger notre territoire souverain, nous devons vraiment nous exercer à reprendre une île qui nous aurait été enlevée", a expliqué aux journalistes le colonel Michael Logico, porte-parole des forces armées philippines, après la cérémonie marquant le début des manoeuvres dans un camp militaire à Manille.

C'est la première fois que ces exercices ont lieu sous le mandat du président philippin Ferdinand Marcos Jr, qui cherche à améliorer les relations avec Washington, mises à mal par son prédécesseur Rodrigo Duterte.

Ces derniers mois, Manille et Washington ont relancé leurs patrouilles maritimes conjointes en mer de Chine méridionale, et ont conclu un accord visant à accroître la présence militaire américaine aux Philippines.

En vertu de cet accord, les troupes américaines seront autorisées à utiliser quatre bases militaires philippines supplémentaires, dont une base navale située non loin de Taïwan.

Proximité de Taïwan

La proximité avec Taïwan pourrait faire des Philippines un partenaire-clé des Etats-Unis en cas d'invasion par la Chine de l'île démocratique qu'elle considère comme faisant partie de son territoire.

Lors de leur conférence de presse conjointe mardi, les deux armées n'ont cependant pas évoqué cette question.

Après l'accord américano-philippin sur les bases, la Chine avait accusé les Etats-Unis de "mettre en danger la paix et la stabilité régionales".

"Les pays de cette partie du monde doivent préserver leur indépendance stratégique, et résister fermement à la mentalité de guerre froide et de confrontation entre blocs", avait protesté la semaine dernière l'ambassadeur de Chine à Manille, Huang Xilian.

"Balikatan" mobilise quelque 12 200 militaires américains, 5 400 Philippins et un peu plus d'une centaine d'Australiens.

Les exercices simuleront notamment un débarquement amphibie sur l'île de Palawan, dans l'ouest de l'archipel, proches des îles Spratleys revendiquées à la fois par la Chine et les Philippines.

Les militaires américains utiliseront également des missiles Patriot, considérés comme l'un des meilleurs systèmes de défense anti-aérien au monde, et le système de roquettes de précision Himars, qui a aidé les forces ukrainiennes à lutter contre les envahisseurs russes.

Les deux armées avaient initialement prévu des tirs à munitions réelles en mer au large de la province septentrionale d'Ilocos Norte, à environ 355 kilomètres de la côte sud de Taïwan. Mais cet exercice aura finalement lieu en mer de Chine méridionale, a déclaré général de division l'armée philippine Marvin Licudine.

Le site initial n'était "pas suffisamment préparé" pour décharger l'équipement nécessaire, a-t-il justifié.

Le nouveau site se trouve à moins de 300 km à l'est du récif de Scarborough, que Pékin et Manille se disputent également.

Les exercices permettront d'améliorer "les tactiques, les techniques et les procédures dans un large éventail d'opérations militaires", a déclaré le colonel Medel Aguilar, porte-parole de l'armée philippine.

Une cinquantaine de manifestants de gauche se sont rassemblés mardi devant le lieu de la cérémonie d'ouverture, appelant le gouvernement philippin à annuler les exercices.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.