ALGER: Le chef d'état-major de l'armée algérienne, Saïd Chengriha a entamé une visite officielle au Brésil ce lundi suite à l'invitation de Rui Chagas Mesquita, secrétaire aux produits de défense, pour participer au Salon de la sécurité LAAD-2023, comme l'a annoncé le ministère algérien de la Défense.
Selon le communiqué, Chengriha représentera le président de la République et le ministre de la Défense, lors de cette 13e édition du LAAD-2023, organisée à Rio de Janeiro à partir de demain et jusqu'au 14 de ce mois.
La visite vise à renforcer la coopération entre les armées des deux pays.
Cette 13e édition du Salon de La Défense et de la sécurité, considéré comme le plus grand et le plus important d'Amérique latine, présentera des expositions sur tous les fronts : marine, armée, armée de l'air, sécurité publique et corporative.
L'événement, qui se tient tous les deux ans, réunira 310 exposants et 160 délégations nationales et internationales. Son objectif est de promouvoir la base industrielle de défense brésilienne (IDB), d'accroître l'autonomie technologique et productive du pays et de développer des technologies qui profitent ainsi à la société civile.
Consolidation des partenariats
Les liens entre les plus grands pays d’Amérique latine et d’Afrique ne datent pas d’hier.
Lors de son premier mandat, Lula avait indiqué que l’Algérie était le deuxième partenaire du Brésil dans le monde arabe et le troisième en Afrique.
«Je crois que nos relations peuvent être un exemple de coopération Sud-Sud, en particulier par la voie du partenariat économique et de coopération pour développer nos propres technologies, indispensables pour une véritable autodétermination économique» , avait-il déclaré.
Plus récemment, en août dernier, le Sénat brésilien a ratifié un accord de coopération de défense avec l’Algérie, signé en 2018.
Cette collaboration a pour objectif de fluidifier l’échange d’informations entre les deux pays ainsi que la formation de personnel et l’acquisition d’armes, d’équipements militaires et de systèmes d’armes.
De plus, l'Algérie qui avait annoncé en novembre avoir déposé officiellement sa demande d'adhésion au groupe des BRICS, semble bien lancée pour rejoindre cette instance.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué dans une interview accordée la chaîne Al Jazeera la semaine dernière que le pays est «sur le point de rejoindre le bloc».
Le chef d’État algérien a assuré, dans son entretien, que les pays du bloc «ne voient pas d’inconvénient à ce que l’Algérie devienne membre à part entière». Tout en affirmant que la Russie, la Chine, l’Afrique du Sud et le Brésil ont exprimé leur accord.
Une enveloppe convoitée
Voté par l’Assemblée algérienne, le budget du ministère de la Défense pour 2023 atteint le niveau record de 23 milliards de dollars. Au cours des dix dernières années, pas moins de 103 milliards de dollars ont été alloués à l’armée algérienne.
Cette enveloppe colossale intéresse les puissances mondiales qui défilent à Alger dans l’espoir de tisser des partenariats.
En février, le ministre britannique des Forces armées, James Heappey, était en Algérie. Un mois plus tard, c’était au tour de la sous-secrétaire d’État américaine en charge du contrôle des armements de descendre à Alger où elle resta deux jours.
Parallèlement, le président Abdelmadjib Tebboune rendra visite à Vladimir Poutine en mai prochain, Moscou ayant toujours été un important fournisseur d'armes de ce pays d’Afrique du Nord.
Janvier dernier, Chanegriha avait également fait un déplacement très discret à Paris où il a été reçu par le chef d’État-major des armées françaises, le général de corps d’armée Thierry Burkhard.
Les deux hommes ont évoqué les voies et moyens de dynamiser le partenariat militaire et sécuritaire entre les deux nations.