LE CAIRE: Le Dr Zahi Hawass, archéologue et égyptologue de renommée mondiale, a demandé que la statue de l’archéologue français Jean-François Champollion, située dans la cour du Collège de France, soit retirée ou déplacée, la considérant comme offensante pour le peuple égyptien.
La statue représente Champollion debout, le pied posé sur la tête de la statue de Ramsès. Le Dr Hawass a formulé cette demande lors d’une conférence donnée récemment dans le cadre d’une grande exposition d’antiquités à Paris intitulée «Ramsès et l’or des pharaons», qui se poursuit jusqu’au 17 septembre.
«Cette statue témoigne d’un mépris et d’un manque d’appréciation que ne partagent pas les Égyptiens, qui reconnaissent le rôle de Champollion dans le domaine de l’égyptologie et qui ont donné son nom à une rue. C’est pourquoi nous exigeons le même respect», a expliqué le Dr Hawass.
Outre le cercueil de Ramsès II, l’un des plus anciens pharaons de l’Égypte ancienne, l’exposition présente une série d’objets égyptiens anciens, notamment des bijoux en or et en argent massif, des statues, des amulettes, des masques et d’autres sarcophages.
Des reproductions multimédias ultramodernes mettent en valeur la civilisation égyptienne ancienne et permettent aux visiteurs de découvrir la vie et les réalisations de Ramsès II. L’exposition itinérante s’est tenue dans plusieurs grandes villes. Elle a été inaugurée à Houston en novembre 2021 avant d’être organisée à San Francisco en août 2022.
La statue de Champollion, sculptée par Frédéric Auguste Bartholdi en 1875, est fabriquée à partir d’un seul bloc de pierre calcaire. Champollion est le chercheur français qui a percé les secrets des hiéroglyphes de l’Égypte ancienne.
Par ailleurs, le Dr Hawass a également demandé à la France de restituer d’autres antiquités. «Le plafond du zodiaque (zodiaque de Dendérah) actuellement exposé au musée du Louvre doit être restitué à son lieu d’origine, pour être placé dans le temple de Dendérah, dans le gouvernorat de Qena (sud de l’Égypte)», a-t-il expliqué.
Le zodiaque de Dendérah est une ancienne représentation égyptienne du ciel et des étoiles. Il s’agit d’un bas-relief circulaire sculpté dans le plafond du temple d’Hathor, situé à Dendérah. Le plafond du zodiaque est l’une des plus anciennes représentations connues des constellations.
Le général Louis Desaix, membre de l’expédition de Napoléon en Égypte, a été tellement captivé par ce plafond qu’il a demandé à l’artiste Denon de le dessiner pour la Description de l’Égypte, le compte rendu de l’exploration de l’Égypte par les membres de l’expédition.
La beauté et la signification du plafond ne sont pas passées inaperçues pour le collectionneur français Sébastien Saulnier, qui a décidé qu’une pièce aussi remarquable devait appartenir à la France. Cependant, Saulnier tenait à garder son projet secret. Il a donc annoncé qu’il effectuait des fouilles à Thèbes, où il a acheté des momies et des antiquités pour brouiller les pistes.
Durant cette période, des visiteurs anglais réalisaient également des croquis à Dendérah, et ce n’est qu’après leur départ que Saulnier est revenu. Avec l’aide de son agent français, Saulnier a retiré le plafond du temple et l’a transporté à Paris. Le plafond a finalement été vendu au roi Louis XVIII pour 150 000 francs.
En octobre dernier, Le Dr Hawass a lancé une pétition en ligne pour demander la restitution de la pierre de Rosette, qui se trouve actuellement au British Museum de Londres, et du plafond du zodiaque, qui se trouve au musée du Louvre en France.
Le Dr Hawass avait alors déclaré que «le plafond du zodiaque est considéré comme un artefact égyptien unique et important» et que «le retirer de son emplacement d’origine constitue un acte immoral car il s’agit d’un symbole de la civilisation égyptienne qui doit être remis à sa place légitime».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com