MARSEILLE: Un sixième corps a été retrouvé lundi sous les décombres de l'immeuble effondré la veille à Marseille, dans le sud de la France, où les secours tentent dans des conditions difficiles de retrouver les personnes encore portées disparues.
Dans l'amas des gravats, les secouristes ont d'abord retrouvé deux corps dans la nuit de dimanche à lundi. Puis deux autres, dans la matinée. Et encore deux dans l'après-midi, ont indiqué les pompiers et le parquet de Marseille, qui a ouvert une enquête pour "homicides involontaires".
"Jusqu'au bout, nous croirons encore en cette capacité" de trouver des personne vivantes sous les gravats, "même si les chances s’amenuisent d’heure en heure, évidemment", a déclaré Yannick Ohanessian, adjoint au maire de Marseille chargé de la sécurité.
Une centaine de sauveteurs, aidés de chiens, de drones et de sondes thermiques, travaillent sans relâche, avec un feu qui couve sous les gravats, pour tenter de retrouver les personnes ensevelies.
"Poches de survie"
Contre l'incendie, le travail est difficile: "c'est un foyer enfoui profondément, difficile à atteindre avec les lances", explique le marin-pompier Adrien Schaller. "Et il ne faut pas trop arroser, pour éviter de créer une espèce de boue", poursuit-il. "Nous avons bien sûr espoir de trouver des poches de survie, c'est une course contre le temps".
"Le feu n'a pas sévi dans toutes les parties, l'espoir existe qu'il y ait des personnes encore vivantes", a également affirmé le commandant des marins-pompiers de Marseille, le vice-amiral Lionel Mathieu.
"Compte tenu des difficultés particulières d'intervention, l'extraction (des corps du site) prendra du temps", ont précisé les secouristes qui travaillent d'arrache-pied jour et nuit.
La procureure de la République de Marseille Dominique Laurens avait indiqué dimanche soir que parmi les disparus, il y avait "des personnes d'un certain âge et un jeune couple d'une trentaine d'années". Il n'y aurait pas d'enfants ou de mineurs, selon elle.
Dans une ville marquée ces dernières semaines par la multiplication de fusillades mortelles liées au narcotrafic ayant coûté la vie à plusieurs jeunes de quartiers populaires, l'effondrement de l'immeuble, situé dans un quartier résidentiel, proche de rues aux cafés et restaurants très animées, a causé un nouveau choc.
"Je partage l'angoisse des familles et des proches et je salue les efforts et la persévérance de tous les sauveteurs", a écrit dans un message aux habitants le cardinal de Marseille, Jean-Marc Aveline.
Environ 200 personnes, dont des familles, ont dû être évacuées des immeubles environnants par précaution, et la solidarité s'est organisée. Des associations de parents d'élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour leur proposer hébergement, vêtements et aide psychologique.
La mairie a organisé des hébergements et un centre d'accueil des familles, avec aide psychologique, pour les proches de personnes portées disparues, a été ouvert.
L'enquête se poursuit pour déterminer les causes de l'explosion. Le gaz fait partie des pistes, selon les autorités.
"On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu'on a encore sentie ce matin", avait ainsi indiqué à l'AFP Savera Mosnier, habitante d'une rue proche.
Même si le drame de dimanche a réveillé les images d'un précédent effondrement meurtrier (huit morts) de deux immeubles, insalubres ceux-là, en novembre 2018, rue d'Aubagne, dans un autre quartier du centre de Marseille, la situation est bien différente. Rue de Tivoli, "ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres", ont souligné maire, procureure et préfet.