Les fidèles d'Al-Aqsa pris d’assaut par la police israélienne pour la 2e journée consécutive

Des policiers israéliens prennent position près de l'enceinte d'Al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem, le 5 avril 2023 (Photo, Reuters).
Des policiers israéliens prennent position près de l'enceinte d'Al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem, le 5 avril 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Les fidèles d'Al-Aqsa pris d’assaut par la police israélienne pour la 2e journée consécutive

  • Les attaques surviennent après que des musulmans ont été expulsés de force du lieu saint mercredi
  • Selon le directeur de la mosquée, plusieurs fidèles ne sont pas en mesure d'accomplir leurs prières quotidiennes

RAMALLAH: Les fidèles palestiniens de la mosquée Al-Aqsa ont une fois encore été attaqués par la police israélienne jeudi, au lendemain de leur expulsion de force de l'enceinte pour permettre à des dizaines de colons israéliens d'entrer pour la fête de la Pâque juive.

Les restrictions mises en place ont entraîné une forte baisse du nombre de fidèles à la mosquée, ont indiqué des responsables, avec seulement 20 000 personnes assistant à la prière des tarāwīḥ mercredi, contre 80 000 la veille.

Des centaines de fidèles ont été expulsés de l’enceinte d'Al-Aqsa par les forces israéliennes aussitôt la prière du fajr achevée.

La police a autorisé moins de 40 Palestiniens à entrer dans la mosquée jeudi matin.

Les organisations extrémistes israéliennes du Temple ont appelé leurs partisans à prendre d'assaut Al-Aqsa pendant la Pâque juive qui s'achève la semaine prochaine.

Omar al-Kiswani, directeur de la mosquée Al-Aqsa, a confirmé auprès d’Arab News que plusieurs musulmans n'avaient pas pu effectuer la prière du fajr jeudi en raison des restrictions israéliennes, d'un important déploiement militaire aux portes de la mosquée et d'un bouclage en Cisjordanie qui restera en place jusqu'à samedi.

Près de 200 colons ont pris d'assaut Al-Aqsa sous l’égide de la police israélienne jeudi, a-t-il révélé.

Selon les experts, le coût des dommages causés mercredi par la police israélienne à l'intérieur de la mosquée pourrait s'élever à des dizaines de milliers de dollars. Des vitres précieuses, des portes, des bibliothèques coraniques et une clinique ont été endommagées.

Al-Kiswani a indiqué que les forces d'occupation avaient pris l'habitude d'agir de la sorte au cours des opérations de répression menées sur le lieu saint.

Le troisième vendredi du ramadan se déroulera dans un contexte sécuritaire strict en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. On ignore si les autorités israéliennes autoriseront les fidèles à se rendre à Al-Aqsa.

Le sermon du troisième vendredi constituera un défi pour l’Imam qui pourrait être accusé d'incitation à l'encontre des autorités israéliennes.

Al-Kiswani a affirmé que l’Imam d'Al-Aqsa, Mohammed Sarandah, avait été convoqué par les autorités de sécurité israéliennes avant le début du ramadan pour cette raison. L’accès à Al-Aqsa lui avait été interdit pendant deux mois.

«Nous sommes plus préoccupés par le retour au calme à Al-Aqsa que par les Israéliens, parce que la quiétude attire plus de fidèles durant le ramadan», a souligné Al-Kiswani, ajoutant qu'une intervention des pays arabes et islamiques pourrait mettre fin aux incursions israéliennes dans la mosquée.

Ce jeudi, la Jordanie et la Palestine ont demandé conjointement au Conseil de sécurité des Nations unies de tenir une session d'urgence à huis clos vendredi pour discuter des violations israéliennes de la mosquée d'Al-Aqsa.

Selon des habitants de Jérusalem interrogées par Arab News, ces mesures répressives ont pour but de jeter l’opprobre sur la Jordanie et de montrer que ses dirigeants sont incapables de protéger le site sacré.

Depuis 1924, la Jordanie est le gardien officiel des lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem. Pour les musulmans, Al-Aqsa est le troisième lieu saint du monde.

Pour le principal dirigeant du Fatah à Jérusalem-Est, Ahmed Ghuneim, l'altération par Israël du statu quo à Al-Aqsa constitue une menace pour la Jordanie et pourrait ébranler sa sécurité et sa stabilité internes.

L'analyste politique Ghassan al-Khatib a expliqué à Arab News que le gouvernement israélien de droite trompait la Jordanie en lui promettant de préserver la paix à Al-Aqsa, les Israéliens profitant visiblement de son laxisme.

D’après les habitants interrogés, l'occupation israélienne a usé de différentes méthodes pour réduire le nombre de fidèles palestiniens à Al-Aqsa au cours des deux dernières décennies. Dans le but, selon eux, de permettre aux colons de la prendre d'assaut et d'y accomplir leurs rituels religieux sans rencontrer de résistance significative.

Un jeune Palestinien de 15 ans, Khader Ghurab, a été blessé par les tirs d'un colon dans la vieille ville de Jérusalem, mercredi en fin de journée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".