Jusqu'à un an de prison ferme requis au procès en appel des agressions sexuelles contre Shaïna

Ce procès devant le tribunal pour enfants, qui se tient à huis clos, doit s'achever vendredi (Photo, AFP).
Ce procès devant le tribunal pour enfants, qui se tient à huis clos, doit s'achever vendredi (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 08 avril 2023

Jusqu'à un an de prison ferme requis au procès en appel des agressions sexuelles contre Shaïna

  • Pour le principal mis en cause, petit ami de l'adolescente âgé de 14 ans au moment des faits, l’avocate générale a requis deux ans de prison dont un avec sursis
  • La même peine a été requise contre le prévenu le plus âgé, jugé pour une agression sexuelle antérieure et relaxé en première instance

AMIENS: Jusqu'à un an de prison ferme a été requis vendredi au procès en appel de quatre jeunes hommes pour des agressions sexuelles à Creil (Oise) en 2017 contre Shaïna, assassinée deux ans plus tard à 15 ans, selon l'avocate de la famille.

La décision est attendue le 25 mai.

Pour le principal mis en cause, petit ami de l'adolescente âgé de 14 ans au moment des faits, l’avocate générale a requis deux ans de prison dont un avec sursis, a indiqué Me Negar Haeri. Il avait été condamné en première instance en 2022 à 12 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans.

La même peine a été requise contre le prévenu le plus âgé, jugé pour une agression sexuelle antérieure et relaxé en première instance.

Pour les deux autres prévenus, la magistrate a requis 15 mois, dont neuf avec sursis pour l'un, entièrement en sursis pour l'autre. Âgés de 16 et 17 ans lors des faits, ils avaient été condamnés à huit mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans en 2022.

Le parquet avait fait appel.

Le procès devant le tribunal pour enfants s'est déroulé à huis-clos quelques semaines avant un procès aux assises pour l'assassinat de la jeune fille, poignardée et brûlée vive en 2019 alors qu'elle était enceinte.

Selon Me Haeri, "cette première affaire est symboliquement très importante, parce que c'est le démarrage du calvaire de Shaïna".

Les prévenus, a-t-elle affirmé, ont campé sur leurs positions: "ils contestent les faits", et imputent à Shaïna d'avoir voulu se venger "parce que le principal mis en cause lui aurait refusé des faveurs sexuelles".

"Le fil rouge" de sa plaidoirie a été "la réhabilitation de la parole de Shaïna".

"J'espère une justice à la hauteur", a pour sa part tweeté à l'issue de l'audience le frère de Shaïna, Yasin Hansye.

Le principal mis en cause était absent vendredi de l'audience, qu'il avait quittée la veille après avoir, selon Me Haeri, insulté une avocate. "Il a passé la journée dans sa voiture à pleurer", a affirmé sa défense, Me Camille Radot.

Selon la plainte de Shaïna, l'adolescent l'avait fait chanter en se servant d'une photo dénudée pour la faire venir dans une clinique désaffectée, où le trio l'avait violentée.

Une vidéo la montrant alors partiellement dénudée, tentant de cacher son sexe sous les injures, a été projetée à l'audience.

La diffusion d'images de la scène sur Snapchat l'avait exposée, selon son frère, à un "acharnement" dans sa cité.

Le 1er mai 2019, elle avait à nouveau porté plainte pour un passage à tabac par le même ex-petit ami. Il vient pour ces faits d'être renvoyé devant le tribunal pour enfants pour violences aggravées et menaces de mort, a indiqué à l'AFP le procureur de Senlis.

Le 25 octobre 2019, l'adolescente était poignardée et brûlée vive, enceinte, dans un cabanon de sa cité.

Un autre jeune de 17 ans, avec qui elle avait alors une liaison, sera jugé pour ces faits à partir du 5 juin devant la cour d'assises des mineurs de l'Oise.

En France, le nombre de féminicides a augmenté de 20% en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon les derniers chiffres disponibles du ministère de l'Intérieur.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.