MOSCOU: Le Kremlin a exclu jeudi la possibilité d'une médiation chinoise pour stopper les combats en Ukraine, estimant que la Russie, qui a connu une multitude de revers militaires, n'avait d'autre choix que de continuer son assaut.
"Bien sûr que la Chine dispose d'un potentiel formidable et efficace s'agissant de ses services de médiation", a estimé auprès de la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Mais la situation avec l'Ukraine est complexe, il n'y a pas de perspective de règlement politique. Et, pour le moment, nous n'avons pas d'autre solution que de continuer l'opération militaire spéciale", a-t-il ajouté, utilisant l'euphémisme des autorités russes pour décrire l'offensive en Ukraine.
M. Peskov était interrogé sur l'éventualité d'une médiation chinoise, après que le président français Emmanuel Macron a dit à Pékin compter sur son homologue chinois Xi Jinping, proche de Vladimir Poutine, pour "ramener la Russie à la raison".
Lors d'un sommet à Moscou en mars, MM. Poutine et Xi ont affiché leur bonne entente, se posant comme des alliés stratégiques déterminés à résister à un hégémonisme américain.
La Chine a esquissé de son côté les débuts d'un plan de paix ukrainien, mais celui-ci reste très vague et très théorique, Pékin insistant sur des principes contradictoires, comme le respect de l'intégrité territoriale des Etats, et donc de l'Ukraine, et la défense des intérêts diplomatiques et sécuritaires de la Russie.
Si Pékin se dit officiellement neutre, M. Xi n'a jamais condamné l'offensive russe et n'a jamais parlé au président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L'Ukraine a martelé à maintes reprises que la paix passe par le retrait des forces russes de tout son territoire. Moscou, de son côté, veut au minimum que Kiev renonce aux cinq régions dont M. Poutine a revendiqué l'annexion.
Le président russe Vladimir Poutine s'est de son côté entretenu jeudi au Kremlin avec les dirigeants installés par la Russie dans quatre régions ukrainiennes dont elle a revendiqué l'annexion en 2022.
M. Poutine a assuré que l'objectif de l'armée russe était de repousser les Ukrainiens "à une distance telle qu'ils ne pourront pas nous infliger de dégâts", malgré une ligne de front qui est restée très largement figée depuis l'automne dernier.
Lors de ces quatre courtes rencontres télévisées, Vladimir Poutine s'est appliqué à traiter les dirigeants d'occupation comme lors de ses traditionnelles réunions avec les gouverneurs des régions russes.
Ils ont ainsi évoqué les allocations sociales pour les familles nombreuses, l'état des routes après les chutes de neige ou encore le manque d'installations de stockage de légumes, sans dire mot des combats qui font encore rage.