Contre la précarité rurale, les Restos du coeur battent la campagne

Un bénéficiaire reçoit des marchandises d'un bénévole de l'association caritative française "Les Restaurants du Cœur" (alias les Restos du Cœur) lors d'une tournée dans des villages reculés avec un camion de distribution mobile à Rougemont-le-Château, dans l'est de la France, le 3 avril 2023. (Photo, AFP)
Un bénéficiaire reçoit des marchandises d'un bénévole de l'association caritative française "Les Restaurants du Cœur" (alias les Restos du Cœur) lors d'une tournée dans des villages reculés avec un camion de distribution mobile à Rougemont-le-Château, dans l'est de la France, le 3 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 avril 2023

Contre la précarité rurale, les Restos du coeur battent la campagne

  • Durant les campagnes d'été 2022 et hiver 2022-2023, près de 495 000 repas ont été distribués. Sur la même période, la distribution itinérante en a proposé 12 970
  • Plus de mille familles sont bénéficiaires rien qu'à Belfort, ville de 45 000 habitants, où l'association distribue environ 10 000 repas par semaine

ROUGEMONT-LE-CHÂTEAU: "Ou on met de l'essence, ou on mange" : près de Belfort, les Restos du Coeur sillonnent les routes à la rencontre d'un public rural et précaire, dans un contexte d'inflation qui voit bondir le nombre de bénéficiaires.

Oeufs, légumes, lait en poudre, boîtes de conserves, pâtes, riz, produits hygiéniques... Devant le centre Bartholdi de Belfort, l'un des quatre de l'association dans le petit département, des bénévoles remplissent les étagères d'un camion frigorifique aménagé.

"Un vrai camion-épicerie", sourit Philippe Sarrazin, 63 ans, avant de s'installer au volant, avec deux autres bénévoles.

Trois fois par semaine, le véhicule dessert six communes éloignées des points de distribution fixes pour aller à la rencontre d'un public rural, des personnes pour lesquelles se déplacer est compliqué, soit en raison de la hausse du coût du carburant, soit tout simplement parce qu'elles ne possèdent pas de véhicule.

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Ce jour-là, direction Rougemont-le-Château, une bourgade de 1 500 habitants au pied des Vosges.

En chemin, petite halte chez une famille qui souhaite être livrée, faute de pouvoir se rendre à Rougemont.

Chloé, 25 ans, s'approche. "En viande, vous avez une préférence? Vous voulez un camembert? Une +Vache qui rit+", l'interroge Philippe.

"Nous sommes sept dans la famille", explique à l'AFP la jeune femme, qui ne souhaite pas donner son nom. Sa mère est au foyer, son beau-père travaille sur des chantiers mais est actuellement sans activité : le quotidien est difficile, surtout avec l'inflation.

"Tout a augmenté, quand on arrive à la caisse, on regarde à deux fois", confie la jeune femme, en recherche d'emploi.

Les Restos, sa famille les fréquente "depuis plusieurs années". "Avant, ma mère allait (à la distribution) à Belfort en bus", soit un vingtaine de kilomètres aller-retour.

"Avec les sacs, en revenant, c'était lourd!", se souvient Chloé. Alors forcément, le camion qui s'arrête pile devant chez eux, "c'est bien plus pratique..."

Livraison faite, le véhicule file vers Rougemont où une dizaine de personnes patientent devant le foyer rural.

A l'intérieur, d'autres bénévoles ont apporté thé, café et gâteaux pour un moment de convivialité, au chaud, en marge de la distribution.

"Il faut parfois aller chercher les gens" qui ne viennent pas volontiers s'asseoir autour de la table, explique Rachel Rizzon, vice-présidente du centre communal d'action sociale (CCAS).

Ces moments, qui permettent de créer du lien social, peuvent aussi être l'occasion de glisser une information sur telle ou telle demande d'aide sociale qu'ils n'auraient pas pensé à déposer, poursuit-elle.

Guillaume, 44 ans, vit à Rougemont avec sa compagne et leur fils de 8 ans. Sans emplois, ils fréquentent "depuis septembre" cette distribution.

La hausse des prix, le couple la subit de plein fouet : "il faut faire un choix : ou on met de l'essence, ou on mange", lâche-t-il.

«Jeunes et retraités»

"Des gens viennent ici alors qu'ils travaillent, mais ils ont quand même besoin du camion. La vie est trop chère..."

Dans le Territoire de Belfort, le nombre de bénéficiaires a bondi de "30%" par rapport aux dernières campagnes, largement en raison de l'inflation, qui a elle-même succédé à la période déjà très compliquée de la crise sanitaire, note Dominique Ory, président de l'antenne départementale.

Durant les campagnes d'été 2022 et hiver 2022-2023, près de 495 000 repas ont été distribués. Sur la même période, la distribution itinérante en a proposé 12 970.

Plus de mille familles sont bénéficiaires rien qu'à Belfort, ville de 45 000 habitants, où l'association distribue environ 10 000 repas par semaine, selon M. Ory.

"Il y a de plus en plus de jeunes, mais aussi des retraités", précise Marlène Mathon, la vice-présidente, qui rappelle que l'association intègre désormais le coût de l'énergie dans ses critères, ce qui a mécaniquement élargi le périmètre de ses bénéficiaires potentiels.

Bientôt, "en sortant du magasin, on va se faire +planter+", glisse Guillaume, dans un sourire amer. "On va plutôt nous piquer nos +caddies+ que nos bijoux..."


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.

 


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.