PARIS: Delacroix, Corot, Millet... 81 œuvres d'art, du XIXe siècle pour la plupart, composant la collection d'Alain Delon seront mises aux enchères le 22 juin, a annoncé mardi à Paris la maison de vente Bonhams-Cornette de Saint Cyr.
Estimée entre 4 et 5 millions d'euros, la collection comprend des tableaux, des sculptures mais aussi des dessins de la Renaissance italienne, dont une œuvre de Veronèse.
Elle sera présentée lors d'une exposition itinérante en mai et juin à New York, Hong Kong, Genève, Londres et Paris.
Parmi les pièces majeures résumant "60 ans de passion", une huile sur toile de Raoul Dufy, "La plage de Sainte-Adresse, 1906", estimée entre 600 000 et 800 000 euros, et un tableau d'Eugène Delacroix de 1825, "Cheval arabe attaché à un piquet" (400 000 à 600 000 euros), a précisé le commissaire-priseur Arnaud Cornette de Saint Cyr en présentant la vente.
"J'ai acheté mon premier dessin en 1964 exactement, à Londres. Au fil des années, j'ai acquis des dessins, des tableaux et des sculptures qui ont su m'émouvoir, me parler et même parfois me consoler. Ces œuvres m'ont accompagné pendant de nombreuses années et ont fait partie de ma vie", confie Alain Delon, 87 ans, dans le catalogue.
"Immense collectionneur avec un œil instinctif et animal qui le guide infailliblement vers les chefs-d'œuvre, de ses premiers dessins anciens aux grands maîtres modernes, en n'écoutant que son émotion", l'acteur "a été l'un des plus grands acheteurs de dessins des années 60 et 70, alors qu'ils n'étaient pas en vogue", a souligné le commissaire-priseur.
Un dessin de Veronèse, "Saint Georges terrassant le dragon", est estimé entre 40 000 et 60 000 euros. Une huile sur toile de Camille Corot pourrait atteindre les 150 000 euros. Quatre œuvres de Millet, dont "Jeunes filles à Barbizon" (200 000 à 300 000 euros) font aussi partie des pièces phares mises en vente.
En 2007, Alain Delon avait dispersé des œuvres modernes, expliquant au journal Le Monde "qu'il préfér(ait) régler ça maintenant" en raison de sa "détestation" des ventes posthumes.
Sept records mondiaux, pour des artistes comme Estève, Manessier ou Olivier Debré, avaient été enregistrés lors de cette vente, avec des enchères en partie démultipliées par la popularité de leur propriétaire.