Le gouvernement britannique a mal géré les cas des détenus en Iran, selon un rapport

Nazanin Zaghari-Ratcliffe faisait partie des personnes arrêtées et emprisonnées en Iran. (Photo, AFP)
Nazanin Zaghari-Ratcliffe faisait partie des personnes arrêtées et emprisonnées en Iran. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 04 avril 2023

Le gouvernement britannique a mal géré les cas des détenus en Iran, selon un rapport

  • Les familles de Nazanin Zaghari-Ratcliffe et d’Anoosheh Ashoori ont subi des «souffrances importantes» en raison d’une approche «incohérente et maladroite»
  • L’ex-Première ministre Liz Truss a été critiquée pour avoir dit à la famille de l’activiste emprisonné Morad Tahbaz qu’il constituait désormais un problème pour les États-Unis

LONDRES: Un rapport de la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes a critiqué le gouvernement britannique pour sa gestion des cas de plusieurs binationaux détenus par l’Iran, suggérant que les détenus et leurs familles ont subi des «souffrances importantes».

Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Anoosheh Ashoori faisaient partie des personnes arrêtées et emprisonnées en Iran.

Selon le rapport, le gouvernement britannique a gaspillé de nombreuses occasions d’obtenir leur libération.

La commission explique que les raisons pour lesquelles les efforts du Bureau des affaires étrangères et du Commonwealth (FCO) pour libérer Zaghari-Ratcliffe ou Ashoori plus tôt se sont avérés «inefficaces» étaient entre autres la crainte de contrarier les États-Unis et l’obtention d’un avis juridique qui a été rejeté par la suite.

Elle ajoute que le désordre qui règne au sein du gouvernement – marqué par le secret, le manque de coordination et les nominations ministérielles successives – entravait la capacité du FCO à fonctionner efficacement.

Le rapport précise que dans de nombreux cas, la libération des détenus n’a pu être obtenue que grâce à la pression exercée sur les ministres par l’opinion publique.

Il a également constaté que le refus initial de dialoguer avec l’Iran au sujet du remboursement de 500 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro) de dettes résultant de l’échec d’un accord sur les chars d’assaut dans les années 1970 avait activement entravé les relations et les négociations sur les libérations individuelles.

«Plusieurs familles nous ont dit en privé qu’il y avait un manque de confiance important entre elles et le gouvernement, principalement dû à une mauvaise communication et à un manque de transparence de la part du gouvernement», indique le rapport. 

«Les fonctionnaires et les ministres assurent régulièrement aux familles qu’ils “font tout ce qui est en leur pouvoir” pour obtenir la libération des membres de leur famille qui sont détenus. Cette réponse est inadéquate.»

«Le fait de communiquer aux familles des détenus des représentations diplomatiques standard sous la forme de mesures concrètes avec peu ou pas de détails supplémentaires ne favorise pas un partenariat de travail constructif et actif.»

Deux anciens ministres des Affaires étrangères, Boris Johnson et Liz Truss – qui ont tous deux occupé le poste de Premier ministre par la suite –, ont été accusés d’avoir «laissé tomber» des familles pendant leur mandat et d’avoir fait des déclarations inexactes sur des cas précis.

Par ailleurs, Truss a été fortement critiquée pour son comportement lors des tentatives infructueuses visant à obtenir la libération de l'écologiste irano-américain Morad Tahbaz, qui devait être libéré en même temps que Zaghari-Ratcliffe et Ashoori, mais qui est toujours emprisonné en Iran.

Après que les conditions de la libération de Tahbaz ont changé, Truss «n’a pas informé la famille ou les responsables américains que Morad ne serait pas libéré», mentionne le rapport.

«Liz Truss a fini par appeler la famille pour leur annoncer que Morad constituait désormais un problème pour les États-Unis, laissant entendre qu’elle ne déploierait pas d’efforts supplémentaires pour le libérer et qu’elle n’avait pas le temps de leur parler plus longuement.»

Un autre ancien secrétaire d’État aux Affaires étrangères, l’actuel chancelier Jeremy Hunt, a été critiqué pour avoir déclaré à tort que Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait bénéficié d’une protection diplomatique de la part du gouvernement alors qu’elle était en prison.

«Cet épisode illustre l’approche incohérente et parfois maladroite du gouvernement», souligne le rapport.

La présidente de la commission, Alicia Kearns, a évoqué «des maladresses ministérielles, des erreurs graves et évitables et même des commentaires insensibles et blessants à l’égard des familles», signalés à maintes reprises par les familles de victimes lorsqu’elles décrivaient leur expérience.

Les noms des détenus étaient souvent mal orthographiés ou mal prononcés par les fonctionnaires, a déclaré Kearns, et «en ce qui concerne les personnes ayant une double nationalité, leur identité britannique était trop souvent, selon eux, remise en question».

Elle a ajouté que «l’échec le plus odieux d’un ministre» était de dire à la famille Tahbaz: «Vous n’êtes plus notre problème.»

Un porte-parole du FCO a affirmé au Guardian que «les agents consulaires [britanniques] sont disponibles jour et nuit pour permettre aux familles de bénéficier d’un soutien personnalisé. Le ministre des Affaires étrangères et les ministres [du FCO] sont pleinement engagés dans les cas complexes et font part de leurs préoccupations aux gouvernements étrangers.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.


Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
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  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.