Dans une église en Jordanie, des réfugiées irakiennes cousent pour «survivre»

Sur cette photo prise le 12 mars 2023 à Amman, Sarah Nael, une femme irakienne, inspecte les créations de "Rafedin", un projet de couture mis en place par des Italiens pour aider les réfugiées irakiennes en Jordanie. (AFP).
Sur cette photo prise le 12 mars 2023 à Amman, Sarah Nael, une femme irakienne, inspecte les créations de "Rafedin", un projet de couture mis en place par des Italiens pour aider les réfugiées irakiennes en Jordanie. (AFP).
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Publié le Mardi 04 avril 2023

Dans une église en Jordanie, des réfugiées irakiennes cousent pour «survivre»

  • Depuis le lancement de «Rafedin», plus de 120 femmes ont bénéficié de cette initiative
  • Le projet a vu le jour en 2016 sous l'impulsion du prêtre italien Mario Cornioli, assisté de designers et de tailleurs italiens. Il a pour cadre l'église catholique Saint-Joseph, à Amman

AMMAN : Dans une église à Amman, une réfugiée irakienne s'attelle à la confection d'une chemise pour un projet solidaire, qui aide des dizaines de femmes à gagner leur vie et à effacer les traumatismes de la guerre.

Parmi elles, plusieurs ont fui les exactions du groupe Etat islamique (EI) qui a fait régner la terreur en Irak et en Syrie avant d'être vaincu en 2019. Elles se sont ainsi retrouvées en Jordanie, sans travail et livrées à elles-mêmes.

"Ici, la vie est très très difficile. Si nous ne travaillons pas, nous ne pouvons pas vivre", raconte cette chrétienne de 25 ans venue de la ville irakienne de Qaraqosh (nord), qui a rejoint le projet de couture "Rafedin" il y a deux ans.

Le projet a vu le jour en 2016 sous l'impulsion du prêtre italien Mario Cornioli, assisté de designers et de tailleurs italiens. Il a pour cadre l'église catholique Saint-Joseph, à Amman.

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Sur cette photo prise le 12 mars 2023 à Amman, le prêtre italien Mario Cornioli et une femme irakienne vérifient une tenue dans l'atelier de "Rafedin", un projet de couture mis en place par des Italiens pour aider les réfugiées irakiennes en Jordanie. (AFP). 

Les produits --des robes, vestes, ceintures et cravates-- sont vendus à Amman et en Italie. L'accès au marché du travail est généralement fermé aux réfugiés, et ce projet leur permet de compléter les aides qu'ils perçoivent du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

"C'est un lieu sûr", souffle Sarah Nael, qui a appris à confectionner des vêtements en tissu et en cuir, alors que son frère travaille dans la cuisine de l'église. "Nous sommes des Irakiens, il nous est interdit de travailler ailleurs", en tant que demandeurs d'asile, dit-elle.

«Survivre»

Depuis le lancement de "Rafedin", plus de 120 femmes ont bénéficié de cette initiative.

"Nous essayons de les aider avec dignité", souligne le prêtre Mario Cornioli, à la tête de l'association Habibi Valtiberina, une organisation caritative italienne. "Beaucoup d'entre elles sont les seules à travailler dans leur famille", ajoute-t-il.

Des rouleaux de tissu colorés sont soigneusement disposés sur des tables de l'église, prêts à être coupés.

Père Cornioli espère que la marque "Rafedin", qui signifie "Les deux rivières", en référence aux deux fleuves historiques de l'Irak, le Tigre et l'Euphrate, trouvera sa place sur le marché.

Malgré la défaite de l'EI en Irak, de nombreux réfugiés craignent de revenir chez eux. Et beaucoup attendent que leurs demandes d'asile vers d'autres pays soient traitées.

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Sur cette photo prise le 12 mars 2023 à Amman, des femmes irakiennes travaillent dans l'atelier de "Rafedin", un projet de couture mis en place par des Italiens pour aider les réfugiées irakiennes en Jordanie. (AFP). 

"Ce projet leur permet de survivre durant cette phase", explique le prêtre italien, mais "ils n'attendent qu'une chose: partir."

Sarah Nael et sa famille sont revenus chez eux après la défaite du groupe ultra-radical, mais ont dû partir à nouveau après avoir reçu des menaces anonymes, pour finalement trouver refuge à Amman alors que leurs demandes d'asile en Australie ont été rejetées.

«L'opportunité d'apprendre»

"Mon père est vieux et ma mère a le cancer", raconte cette réfugiée, ajoutant qu'un retour en Irak n'était pas une option: "nous n'avons rien laissé là-bas pour (pouvoir) y retourner".

Diana Nabil, 29 ans, était comptable en Irak avant de fuir avec ses parents et sa tante en Jordanie en 2017, dans l'espoir de rejoindre sa soeur en Australie. Les portes se sont refermées et la famille se retrouve désormais coincée à Amman.

Pour survivre, cette comptable de formation a appris à coudre. "Certains de nos proches nous aident financièrement, et parfois les Nations unies nous aident un peu", confie celle qui "s'en sort" malgré tout grâce à des revenus certes modestes mais réguliers.

Le prêtre italien, lui, vante un projet qui offre "l'opportunité d'apprendre quelque chose", soulignant les "histoires à succès" de femmes ayant quitté la Jordanie pour travailler en Australie, au Canada ou aux Etats-Unis.

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Sur cette photo prise le 12 mars 2023 à Amman, une femme irakienne pose avec une création de "Rafedin", un projet de couture mis en place par des Italiens pour aider les réfugiées irakiennes en Jordanie. (AFP). 

Wael Souleiman, responsable de l'organisation humanitaire catholique Caritas en Jordanie, estime à environ 13 000 le nombre de réfugiés chrétiens irakiens présents dans le pays.

"Ils espèrent obtenir l'asile et être accueillis dans un autre pays (...) mais les portes semblent se fermer pour eux", dit-il.

"Ils ont peur de l'avenir, et personne ne peut leur reprocher cela."


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.