WASHINGTON: Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé lundi l'ouverture d'une ligne de crédit de cinq milliards de dollars à destination du Maroc afin de permettre au pays nord-africain de disposer de fonds nécessaires en cas de crise.
Le royaume chérifien avait adressé début mars une demande en ce sens à l'institution alors que le pays fait face à une situation économique difficile en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, notamment consécutive de l'invasion russe de l'Ukraine, depuis un an.
"Les politiques macroéconomiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc ont permis à son économie de rester résiliente face aux multiples chocs négatifs qui se sont produits au cours des trois dernières ", a relevé la directrice générale adjointe du Fonds, Antoinette Sayeh, citée par le communiqué.
L'aide se fait sous la forme d'une ligne de crédit modulable, qui permet aux pays de faire face aux chocs extérieurs en ayant accès immédiatement aux ressources du Fonds, sans conditionnalité a posteriori.
Elle doit permettre d'apporter "au pays une assurance supplémentaire" contre ces risques et renforcer "les coussins extérieurs", a précisé Mme Sayeh.
"Les autorités ont l'intention de considérer le dispositif de la LCM comme une mesure de précaution et d'y mettre fin dès que la période de 24 mois sera écoulée, en fonction de l'évolution des risques", a-t-elle ajouté.
Le Maroc est l'un des pays africains les plus endettés d'Afrique et avait déjà bénéficié d'une ligne de crédit, dans le cadre de "ligne de précaution et de liquidité" cette fois, de trois milliards de dollars, qui a été notamment utilisée pour atténuer le choc provoqué par la pandémie de Covid-19, en 2020.
Le royaume reste par ailleurs confronté à une inflation importante, de 10,1% en 2022, qui a forcé le 21 mars la Banque centrale marocaine à augmenter ses taux de 50 points de base à 3%.
Un nouveau resserrement monétaire qui survient dans un contexte de forte poussée inflationniste, source de grogne sociale, alors que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 20% sur un an.
Ces dernières semaines, la flambée des prix a été vivement critiquée par les partis d'opposition, les syndicats et jusque dans certains médias locaux.