RIYAD: La banque centrale turque a autorisé les banques à émettre des échéances à court terme pour les comptes de dépôt en livre protégés contre le risque de change. Cette décision entend promouvoir et protéger l'épargne.
Ces mesures visent également à limiter les transactions en devise dans le système bancaire du pays. La banque centrale déterminera les échéances de ces comptes de dépôt, qui ne seront autorisés qu'en cas de demande, selon le journal officiel de samedi.
Avec l'introduction de cette nouvelle règle, la banque centrale pourra ignorer l'échéance minimale de trois mois auparavant en vigueur dans le pays.
Le journal officiel précise que la modification ne concerne pas les dépôts convertis à partir des dépôts en livre payés par le Trésor. Le décret souligne par ailleurs que les échéances ne sont pas modifiées dans l'immédiat.
Il s'agit de la troisième modification apportée aux comptes de dépôt en livre protégés contre le risque de change en une semaine. Cette mesure accentue la pression exercée sur les banques afin de stabiliser la livre.
Le 30 mars, la Turquie a autorisé les entreprises ayant des obligations en devises à ouvrir des comptes de dépôt en livre protégés contre le risque de change à échéance d'un mois.
En outre, la banque centrale a autorisé les banques à fixer librement les taux d'intérêt pour les comptes de dépôt en livre protégés contre le risque de change vendredi dernier.
S&P revoit à la baisse les perspectives de la Turquie
L'agence de notation internationale S&P a révisé ses perspectives pour la Turquie de stables à négatives en raison des vulnérabilités de l'économie, mais a maintenu la note souveraine du pays à B.
L'agence a noté que ces vulnérabilités découlent de la faiblesse des taux directeurs, de l'orientation des prêts et du contrôle réglementaire sur les positions en devises et les taux d'intérêt.
La Turquie a dû faire face à une série d'obstacles qui ont contribué à son déclassement : le séisme de février, qui a entraîné des coûts de reconstruction, et la hausse continue de l'inflation.
La reconstruction nécessite un financement interne et externe s'élevant à 12% du produit intérieur brut du pays.
Le 23 février, la banque centrale a réduit son principal taux d'intérêt à 8,5% pour atténuer l'impact du séisme.
«Compte tenu des déficits courants élevés de la Turquie, de ses réserves utilisables limitées, de son inflation galopante et de sa dépendance à l'égard d'entrées de capitaux occasionnelles, les perspectives du taux de change sont, dans le meilleur des cas, incertaines», indique S&P dans un communiqué.
La note de crédit du pays ne s'est pas dégradée depuis septembre dernier, date à laquelle elle a été abaissée en raison des inquiétudes suscitées par la politique monétaire ultra-accommodante du pays.
Deux autres agences, Moody's Investors Service et Fitch Ratings, ont également abaissé la note de crédit de la Turquie en raison de risques liés à la balance des paiements et d'une hausse de l'inflation, respectivement.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com