Après avoir suspendu France 24, le Burkina expulse des correspondantes du Monde et de Libération

Des journalistes du quotidien français «Libération» travaillent au siège du journal à Paris, le 21 mars 2023. (AFP)
Des journalistes du quotidien français «Libération» travaillent au siège du journal à Paris, le 21 mars 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 02 avril 2023

Après avoir suspendu France 24, le Burkina expulse des correspondantes du Monde et de Libération

  • Seuls des médias français ont pour l'instant été ainsi sanctionnés par les autorités burkinabè
  • Ces expulsions surviennent après la publication par Libération le 27 mars d'une enquête sur «une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire» dans le nord du Burkina

OUAGADOUGOU: La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a expulsé samedi soir les correspondantes de deux grands quotidiens français, le Monde et Libération, nouveau signe de la dégradation de la liberté de la presse et des relations avec la France dans ce pays meurtri par la violence jihadiste.

Ces expulsions de Sophie Douce du Monde et d'Agnès Faivre de Libération, arrivées dimanche matin à Paris, sont intervenues cinq jours après la suspension de la chaine de télévision France 24 et quatre mois après celle de Radio France Internationale (RFI).

Seuls des médias français ont pour l'instant été ainsi sanctionnés par les autorités burkinabè.

Depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre 2022, second coup d'Etat en huit mois au Burkina, les relations avec Paris se sont dégradées, Ouagadougou ayant réclamé et obtenu le départ de l'ambassadeur de France et des 400 soldats français des forces spéciales basés dans le pays.

Début mars, le Burkina a en outre dénoncé un accord d'assistance militaire signé en 1961 avec la France.

Le Monde et Libération ont annoncé dimanche matin l'expulsion de leurs journalistes en dénonçant une mesure "inacceptable" et "arbitraire", qui confirme selon le second "que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée".

Le Monde pour sa part "condamne avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire", en soulignant que "Sophie Douce, comme sa consœur, exerce pour Le Monde Afrique un journalisme indépendant, à l’écart de toute pression".

Le directeur du journal, Jérôme Fenoglio, "demande aux autorités locales de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d’une information indépendante dans le pays".

Selon Libération, "Agnès Faivre et Sophie Douce sont des journalistes d’une parfaite intégrité, qui travaillaient au Burkina Faso en toute légalité, avec des visas et des accréditations valables délivrées par le gouvernement burkinabè".

"Nous protestons vigoureusement contre ces expulsions absolument injustifiées et l’interdiction faite à nos journalistes de travailler en toute indépendance", ajoute le journal.

24 heures pour partir 

Les deux journalistes avaient été convoquées vendredi à Ouagadougou à la sûreté nationale et ont ensuite reçu l'ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures.

Avant son départ, Agnès Faivre avait déclaré à l'AFP que cet ordre lui avait notifié "oralement".

"J’ai également été convoquée hier (vendredi) à la direction de la sureté de l’Etat. Puis un officier est venu ce matin (samedi) à mon domicile me notifier verbalement que j’ai 24h pour quitter le territoire. Aucune notification écrite, ni motif. J’ai du mal à comprendre et à réaliser", avait pour sa part dit Sophie Douce.

Les autorités burkinabè n'avaient dimanche matin faire aucune déclaration sur le sujet.

Ces expulsions surviennent quelques jours après la publication par Libération le 27 mars d'une enquête sur "une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat" dans le nord du Burkina.

Cette enquête "avait évidemment fortement déplu à la junte au pouvoir au Burkina Faso", souligne le quotidien.

"Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l'image du pays", avait écrit le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, après la publication de cette enquête, assurant que l'armée agit "dans le strict respect du droit international humanitaire".

«Absurde»

Lundi, le gouvernement de transition a coupé la diffusion de France 24 sur son territoire à la suite du décryptage d'un entretien du chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), quatre mois après avoir également suspendu la diffusion de RFI.

M. Ouédraogo avait indiqué que ces deux médias étaient accusés d'avoir "ouvert leurs antennes à des leaders terroristes pour qu'ils propagent l'idéologie du terrorisme, de la violence, de la division".

Dans la foulée du Mali et du Niger voisins, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), qui ne cessent de croître.

Elles ont  fait plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelques deux millions de déplacés internes.

Le secrétaire général de Reporters sans frontière (RSF), Christophe Deloire, a dénoncé auprès de l'AFP cette double expulsion "arbitraire, scandaleuse, indigne, qui n’est même pas notifiée par écrit publiquement".

"Après le renvoi d’ambassadeur, on est dans une logique du renvoi de journalistes comme s'ils étaient une variable d’ajustement des tensions diplomatiques: c’est absurde", a-t-il ajouté, affirmant que "le régime veut camoufler ses exactions".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.