GAZA: Des milliers de Palestiniens se sont rendus à la frontière orientale de la bande de Gaza à l’occasion de la Journée de la terre. Les dirigeants palestiniens ont exhorté à l'unité et au soutien indéfectible du droit au retour des réfugiés.
Un sit-in et un festival ont été organisés jeudi à la frontière, tandis que d'autres activités ont eu lieu à l'intérieur de l'enclave, dans les territoires palestiniens et dans les villes arabes d'Israël.
Pendant que des représentants des factions prononçaient des discours, de jeunes hommes brandissant des drapeaux palestiniens se sont rassemblés le long de la barrière séparant la bande de Gaza d'Israël. En réponse, l'armée israélienne a tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants.
La Journée de la terre est une journée de commémoration des événements du 30 mars 1976 en Israël. Une grève générale et des marches ont été organisées dans plusieurs villes arabes en réponse à l'annonce d'un plan d'expropriation de milliers de dounams de terres par le gouvernement israélien.
Six citoyens arabes non armés ont été tués, 100 ont été blessés et des centaines d'autres ont été arrêtés lors d'affrontements avec les forces israéliennes.
Lors de la Grande Marche du retour, une série de manifestations organisées chaque vendredi entre 2018 et 2019 près de la frontière entre Gaza et Israël, 217 personnes, dont 48 enfants, avaient été tuées.
Les manifestants ont demandé que les réfugiés palestiniens soient autorisés à retourner sur leurs terres ancestrales dans ce qui est aujourd'hui Israël. Ils ont également protesté contre le blocus israélien de la bande de Gaza et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les États-Unis.
Pour Khaled al-Batch, du bureau politique du Djihad islamique «l’unité face à la confrontation est le seul choix dont nous disposons pour se frayer un chemin de libération qui passe par les canons de fusils.»
Le chef du Hamas, Ismail Radwan, a également réagi : «Nous affirmons notre adhésion au droit au retour, et nous appelons au pèlerinage à la mosquée Al-Aqsa et à l'escalade à tous les points de contact avec l'occupation.»
Les manifestations de la Journée de la terre ne devraient cependant pas prendre une tournure violente cette année, a estimé Moustafa Ibrahim, analyste politique.
«Le retour aux manifestations quotidiennes ou hebdomadaires à la frontière n’est pas prévu, mais les factions palestiniennes tiennent à maintenir la pression sur l’occupant et lui rappeler ce qui pourrait à nouveau se produire à la frontière de Gaza», a-t-il expliqué.
«Les manifestations se sont déroulées sur une certaine période et ont atteint leurs objectifs. Je ne pense pas que nous reviendrons à ce modèle dans la période actuelle, et nous ne pouvons pas nier que les pertes palestiniennes ont été importantes», a-t-il précisé.
Lors d'un discours prononcé à la frontière de Gaza, Mohsen Abou Ramadan, président du Comité national, a déclaré : «L'anniversaire de la Journée de la terre a lieu cette année sous un gouvernement de droite fasciste, ce qui constitue une occasion de soulever la question palestinienne sur la scène internationale.
«La leçon la plus importante de l'immortelle Journée de la terre est l'unité nationale autour d'une stratégie nationale pour faire avancer notre cause.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com