Macron sur le terrain pour afficher sa détermination à «avancer» malgré la crise

Emmanuel Macron a dévoilé jeudi dans les Hautes-Alpes «un plan de sobriété sur l'eau» pour anticiper les effets du changement climatique, annonçant notamment l'objectif de 10% de réutilisation des eaux usées. (AFP)
Emmanuel Macron a dévoilé jeudi dans les Hautes-Alpes «un plan de sobriété sur l'eau» pour anticiper les effets du changement climatique, annonçant notamment l'objectif de 10% de réutilisation des eaux usées. (AFP)
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Publié le Jeudi 30 mars 2023

Macron sur le terrain pour afficher sa détermination à «avancer» malgré la crise

  • Citant «l'énergie, l'industrie, le tourisme, les loisirs, l'agriculture», le chef de l'Etat a appelé à la responsabilisation de chacun lors de la présentation au lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) de ce plan
  • Il a annoncé la mise en place d'un «EcoWatt de l'eau» sur le modèle de l'instrument mis en place pour réduire la consommation d'électricité pendant l'hiver

SAVINES-LE-LAC: Le pays doit "avancer": Emmanuel Macron est retourné jeudi sur le terrain pour marteler que rien ne l'arrêtera dans sa volonté de réformes malgré la crise des retraites et les slogans hostiles qui l'ont accompagné dans les Hautes-Alpes.

Le chef de l'Etat était venu présenter le "plan Eau" du gouvernement sur les bords du lac de Serre-Ponçon, alors qu'il n'était pas retourné en région depuis le début de la crise hormis un déplacement en Charente sur la vaccination contre le papillomavirus fin février.

"Macron démission", "Emmanuel Macron on ne veut pas de toi chez nous": dès sa descente de voiture à Savines-le-Lac, le ton de la contestation contre la réforme des retraites, qui le vise de plus en plus personnellement, était donné.

Quelque 200 manifestants, tenus à distance par les gendarmes, ont entonné un concert de sifflets, sirènes et slogans peu amènes audibles jusqu'aux oreilles du président.

Ce dernier, entouré d'élus locaux au bord du lac, est resté impassible, prenant le temps de se faire expliquer la situation, de plus en plus critique en matière d'eau dans la région avec le réchauffement climatique.

"Il y a 200 manifestants: est-ce que ça veut pour autant dire que la République doit s'arrêter ? La réponse est non", a-t-il lancé, sans ciller, lors d'un échange avec la presse confirmé à la dernière minute.

Face au manque d'eau, l'agriculture devra «diminuer sa consommation», prévient une chercheuse

"La nature n'est plus capable d'encaisser des prélèvements toujours plus nombreux" et l'agriculture, qui représente 58% de la consommation d'eau en France, devra être plus économe, estime l'hydro-climatologue Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.

Quels sont les impacts du stockage d'eau destiné à l'irrigation (barrages, retenues collinaires, bassines)?

Quelle que soit la retenue, quand on retient l'eau, cela change le régime d'écoulement, le débit, qui varie selon les saisons. Dans le cas de l'irrigation agricole, 80% de l'eau est absorbée par la plante, qui produit de la biomasse et va rendre cette eau sous forme de vapeur d'eau (évapo-transpiration).

Cette eau est considérée comme consommée et pas seulement prélevée. Du point de vue du cours d'eau, c'est une perte.

On considère que la pratique d'irrigation, qui vise à réduire la sécheresse des sols, aggrave la sécheresse des nappes et diminue le débit des cours d'eau.

Les prélèvements, cumulatifs au gré des ouvrages qui s'ajoutent, conduisent à un assèchement des cours d'eau, des petites rivières jusqu'aux grands fleuves. C'est le cas pour le Colorado ou les rivières qui alimentaient la mer d'Aral. Cela a un impact direct sur l'agriculture. Par exemple dans la vallée du Nil où il n'y a plus d'inondation et où la terre est moins fertile.

Quel est l'impact spécifique des "méga-bassines", ces réservoirs controversés au coeur d'un violent conflit d'usage dans les Deux-Sèvres ?

Contrairement aux retenues collinaires, alimentées par les eaux de ruissellement, les méga- bassines, vastes trous bâchés, sont des ouvrages déconnectés du réseau hydrographique.

Elles sont remplies par pompage de la nappe phréatique. Le principe est de pomper en hiver, quand la nappe est la plus haute, pour utiliser l'eau l'été.

Ce pompage a une incidence sur le débit des cours d'eau, qui sont eux-mêmes alimentés par la nappe. Quand le niveau est trop bas pour maintenir les écosystèmes, on prend des mesures de restriction: c'est ce qu'on a connu l'été dernier avec la sécheresse, jusqu'à cet hiver.

La bassine vise à se substituer à la nappe, en stockant l'eau en surface: l'eau étant dans un ouvrage privé, elle échappera aux mesures de restriction. Mais même en hiver, y en aura-t-il assez?

Cela veut-il dire que ces bassines ne sont déjà plus une solution adaptée dans le contexte du changement climatique?

Pendant longtemps, on a pu se dire que la ressource, plus rare l'été, se renouvelait l'hiver. Mais nous voyons que la nature n'est plus capable d'encaisser des prélèvements toujours plus nombreux. Il y a un effet cumulatif.

Avec le changement climatique, le niveau des nappes va baisser et il est possible que même la substitution ne soit plus possible. On le voit déjà en Espagne, où les sécheresses sont fréquentes et où de nombreuses retenues artificielles sont vides.

C'est ce qu'on appelle la maladaptation. Deux erreurs sont commises en même temps: on augmente des périmètres de stockage en artificialisant des terres, en contradiction avec la politique de zéro artificialisation nette, et on augmente les périmètres irrigués. Entre 2010 et 2020, les surfaces irriguées en France ont augmenté de 15%.

Il y a des incitations de développement complètement contradictoires avec les limites physiques de l'environnement.

Il est nécessaire que l'agriculture la plus consommatrice d'eau diminue sa consommation. Cela remet en cause la place du maïs irrigué (culture gourmande en eau quand elle est la plus rare, en été, NDLR) et celle de l'élevage: les animaux sont destinataires du maïs et boivent beaucoup d'eau.

D'un point de vue climatique, il faut réduire l'élevage intensif. Il faut rééquilibrer le système par rapport à des ressources en eau qui vont continuer à diminuer.

«Se retrousser les manches»

Le déplacement avait lui-même été annoncé au dernier moment mercredi, y compris aux journalistes devant l'accompagner, comme pour mieux prévenir toute mobilisation. Et les contrôles de sécurité ont été démultipliés, avec barrages de gendarmes, pour empêcher tout manifestant d'approcher.

"En termes de sécurité, il faut faire quand même attention dans la période", glisse un ministre de premier plan pour justifier ces précautions.

Les membres du gouvernement ont d'ailleurs eu comme consigne de réduire leurs déplacements au strict nécessaire.

Le chef de l'Etat et sa Première ministre sont englués dans une crise politique et sociale depuis le vote au forceps de la réforme, qu'ils entendent maintenir envers et contre tout. Mais ils tentent de montrer qu'ils ne sont pas bunkérisés.

Elisabeth Borne effectuera aussi un déplacement vendredi dans la Nièvre, son premier en région depuis deux mois. Au programme, l'éducation, un des thèmes que l'exécutif entend porter, au plus près des préoccupations des Français, pour tenter de tourner au plus vite la page des retraites.

"Qu'est-ce que vous voudriez qu'ils fassent d'autre ? La Première ministre reste à Matignon, le président reste à l'Elysée et on ne parle d'aucun autre sujet en attendant la prochaine manif ? Non, bien sûr que non", insiste ce même ténor du gouvernement. "Les affaires continuent."

C'était aussi le plaidoyer d'Emmanuel Macron, qui a assuré, comme pour conjurer le sort, s'atteler à "des chantiers immenses". "On est en train de tous se retrousser les manches pour notre école, notre santé. On fait la transition écologique", a-t-il insisté.

Sainte-Soline: des «  milliers de gens » étaient «  simplement venus pour faire la guerre», affirme Macron 

Des "milliers de gens" étaient "simplement venus pour faire la guerre" à Sainte-Soline, a affirmé jeudi Emmanuel Macron en déplacement dans les Hautes-Alpes pour présenter un plan visant à améliorer la gestion de l'eau.

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Des manifestants et des syndicalistes affrontent des gendarmes français lors d'une manifestation contre la visite du président français à Savines-le-Lac, dans les Alpes françaises, pour présenter son plan, le 30 mars 2023. (AFP)

"Vous avez des milliers de gens qui étaient simplement venus pour faire la guerre. C'est inacceptable", a déclaré le chef de l'Etat alors que la manifestation interdite, samedi, contre la méga-bassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), a été ponctuée d'affrontements très violents entre militants et forces de l'ordre avec deux manifestants toujours dans le coma.

Le président a dénoncé "des scènes de violences inacceptables" du côté des manifestants. "Chez certains une forme d'habitude de la violence s'installe, il faut la combattre avec beaucoup de fermeté", a-t-il commenté, demandant à "toutes les forces politiques républicaines d'être parfaitement clair sur ce sujet".

De 6.000 à 8.000 personnes selon les autorités, 30.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi.

Dans deux rapports, préfecture et gendarmerie défendent une riposte ciblée et proportionnée face à 800 à 1.000 manifestants "radicaux".

La Ligue des droits de l'homme dénonce au contraire "un usage immodéré" de la force sur l'ensemble des manifestants, dès qu'ils ont approché la réserve d'eau. Les organisateurs ont dénombré 200 blessés, dont au moins une personne éborgnée en plus des deux manifestants dans le coma.

Les familles des deux hommes ont déposé plainte notamment pour "tentative de meurtre".

Pour le député Renaissance Gilles Le Gendre, "le président de la République peut se déplacer en France quand il veut, où il veut, c'est essentiel", et le "plan eau" un "excellent motif".

"C'est bien qu'il montre qu'il soit sur le terrain avant de partir" en Chine la semaine prochaine, abonde un cadre du parti présidentiel à l'Assemblée nationale. "On a entendu dans les manifestations, mais aussi chez nous, chez nos militants, qu'il ne s'occupait pas assez de nous et trop de l'étranger."

En quête désespérée d'alliés pour gouverner malgré l'absence de majorité absolue, Emmanuel Macron a assuré vouloir "continuer de travailler avec beaucoup de respect, de calme".

Filant la métaphore avec l'histoire de Savines, dont l'ancien village fut noyé pour permettre la construction d'une retenue d'eau, il a pointé du doigt tous ceux qui s'opposent au recul de l'âge légal de la retraite de 62 à 64 ans.

"Ceux qui expliquent à la Nation qu'il ne faut rien changer pour bien vivre, ce sont comme ceux qui auraient décidé il y a 62 ans ici de ne rien bouger", a-t-il lancé. "Nous ne serions sans doute pas là pour en parler. La terre serait sèche", a-t-il asséné.


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.