Les voix émouvantes et apaisantes de la Grande Mosquée sont attendues dans le monde entier pendant le ramadan

La Grande Mosquée de La Mecque au début du Hajj, le 4 décembre 2008 (Photo, Wikimedia Commons).
La Grande Mosquée de La Mecque au début du Hajj, le 4 décembre 2008 (Photo, Wikimedia Commons).
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Publié le Lundi 27 mars 2023

Les voix émouvantes et apaisantes de la Grande Mosquée sont attendues dans le monde entier pendant le ramadan

  • Les prières et les appels résonnent depuis des siècles à La Mecque
  • Bilal ben Rabah a lancé le premier appel à la prière depuis le toit de la Kaaba en l’an 630 (an 8 de l’Hégire)

LA MECQUE: Depuis des siècles, elles résonnent dans la Grande Mosquée de La Mecque: les voix émouvantes et apaisantes des muezzins appelant les croyants et des imams animant les prières cinq fois par jour.

Le Dr Mansour al-Dajani, chercheur sur l’histoire de La Mecque, a récemment expliqué à Arab News que le premier appel à la prière, à midi dans la Grande Mosquée, a été lancé depuis le toit de la sainte Kaaba par Bilal ben Rabah, compagnon du prophète Mahomet. Cet appel a été lancé sur l’ordre du Prophète le jour de la conquête de La Mecque, en l’an 630 (an 8 de l’Hégire).

«À l’époque, la Grande Mosquée était aussi grande que le Mataf (aire de circumambulation autour de la Kaaba de La Mecque) et n’était entourée d’aucun mur, ni d’aucun minaret. Les minarets sont apparus pour la première fois en l’an 754 (an 137 de l’Hégire) sous le règne du calife abbasside Abou Jafar al-Mansour, qui a construit le premier minaret, connu sous le nom de Bab al-Omra, dans l’angle ouest du côté nord de la Grande Mosquée.»

Ce minaret était une haute tour attachée ou adjacente à la mosquée. Il faisait partie intégrante de la mosquée et était conçu pour que l’appel à la prière puisse être entendu haut et fort dans toute la ville.

«Ce minaret et ceux qui ont été construits après lui étaient utilisés pour réciter l’appel à la prière dans la Grande Mosquée. Le chef des muezzins lançait l’appel à la prière depuis le minaret de Bab al-Omra, puis tous les muezzins le suivaient sur les autres minarets. Par la suite, le minaret de Bab al-Salam est devenu la plate-forme du chef des muezzins pour l’appel à la prière, et au XVIe siècle (Xe siècle de l’Hégire), le chef des muezzins a utilisé le dôme de Zamzam pour lancer l’appel à la prière», précise le Dr al-Dajani.

Les haut-parleurs de la Grande Mosquée ont été installés pour la première fois en 1947, sous le règne du roi Abdelaziz.

Feu le professeur Ahmed Ali Asad Allah al-Kazemi, historien et écrivain mecquois, a écrit dans ses mémoires, intitulées The Daily Events in Makkah (Les événements quotidiens à La Mecque), qu’en 1947, le cheikh Abd al-Zahir Abou al-Samh, imam et prédicateur de la Grande Mosquée, avait demandé au ministre des Finances, Abdallah ben Suleiman al-Hamdane, de lui fournir des haut-parleurs et un microphone.

Il raconte que cette année-là, les haut-parleurs de la Grande Mosquée ont été utilisés pour les sermons du vendredi et de l’Aïd, qui tombaient le même jour. Le sermon était généralement prononcé par le fils du cheikh Abou al-Samh, Abderrahmane, et seuls quelques fidèles dans la mosquée pouvaient l’entendre. Cependant, le vendredi 31 octobre 1947, le cheikh Abou al-Samh a prononcé le sermon du vendredi à l’aide d’un microphone et a été entendu par des milliers de fidèles dans la Grande Mosquée.

En 1957, l’emplacement des haut-parleurs a été modifié lors du premier élargissement du Mataf dans la Grande Mosquée. En 1963, les haut-parleurs ont été placés dans un bâtiment privé séparé, appelé Almukbariya, d’où l’appel à la prière est effectué et d’où le muezzin chante ou répète en réponse aux prières de l’imam.

Récemment, de nouvelles modifications ont été apportées au bâtiment Almukbariya par l’Agence des projets et des études d’ingénierie de la présidence générale des affaires des deux Saintes Mosquées, afin de garantir l’efficacité opérationnelle pour le ramadan 2023.

L’ingénieur Mohammed al-Waqdani, sous-secrétaire de l’agence, a mentionné que la nouvelle forme d’Almukbariya prenait en compte les changements architecturaux de la Grande Mosquée au niveau des couleurs et du style.

Elle permet d’améliorer la clarté du son et d’amplifier la voix des muezzins. Il y a également des salles de contrôle et des studios pour le son et la télévision, des bureaux d’attente spéciaux pour les muezzins et leurs remplaçants, ainsi que des salles pour les services publics. Le Mataf et la Kaaba sont visibles depuis la partie sud d’Almukbariya.

M. Al-Waqdani a ajouté qu’Almukbariya joue un rôle important, en coordination avec l’Autorité de la radio et de la télévision, dans la diffusion en direct «de tous les rituels et événements religieux qui se déroulent dans la Grande Mosquée tout au long de l’année, en particulier pendant la saison bénie du ramadan et du Hajj».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président syrien à la Maison Blanche le 10 novembre

Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
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  • Le président syrien Ahmad al-Chareh sera reçu lundi à la Maison-Blanche par Donald Trump, une première historique qui s’inscrit dans les efforts américains pour la paix mondiale
  • Les discussions porteront sur la levée des sanctions, la lutte contre l’État islamique et la reconstruction de la Syrie, après plus de 14 ans de guerre

WASHINGTON: La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué mardi que le président syrien Ahmad al-Chareh serait reçu lundi à la Maison Blanche par Donald Trump.

Il sera le premier chef d'Etat syrien à faire cette visite, qui "fait partie des efforts" du président américain "pour la paix dans le monde", a déclaré la porte-parole pendant une conférence de presse.

Elle a rappelé que Donald Trump, pendant un voyage dans le Golfe en mai, avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, un sujet qui figurera très haut sur l'ordre du jour de la réunion lundi.

Karoline Leavitt a par ailleurs jugé que la Syrie avait fait "des progrès" sur la voie de la paix avec ce nouveau dirigeant.

Ce sera la deuxième visite aux Etats-Unis d'Ahmad al-Chareh après son passage en septembre à l'ONU à New York, où cet ancien jihadiste est devenu le premier président syrien depuis 1967 à s'adresser à l'Assemblée générale.

Selon le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, la discussion avec Donald Trump portera aussi sur la lutte contre le groupe Etat islamique et sur la reconstruction en Syrie, après plus de 14 ans de guerre.

Le président américain avait dressé en mai un portrait élogieux d'Ahmad al-Chareh, parlant d'un "gars costaud" et assurant que leur première rencontre, qui a eu lieu en Arabie saoudite, s'était "très bien passée".

Il l'avait pressé à l'époque de rejoindre les accords d'Abraham, une initiative diplomatique dont Donald Trump est particulièrement fier, et qui avait vu plusieurs pays arabes reconnaître Israël en 2020.


Soudan: le ministre de la Défense affirme que la guerre va continuer

Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
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  • Le ministre soudanais de la Défense, Hassan Kabroun, a annoncé la poursuite de la guerre contre les paramilitaires des FSR, malgré une proposition américaine de cessez-le-feu
  • Depuis la chute d’El-Facher, des exactions massives sont rapportées, tandis que l’aide humanitaire reste bloquée

PORT-SOUDAN: Le ministre soudanais de la Défense a affirmé mardi que la guerre contre les paramilitaires allait continuer, après une réunion gouvernementale qui a discuté d'une proposition américaine de cessez-le-feu.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours", a déclaré le ministre, Hassan Kabroun, dans un discours télévisé.

"Nous remercions l'administration Trump pour ses efforts et ses propositions afin de parvenir à la paix", a-t-il dit, tous en affirmant que la guerre était "un droit national légitime".

Aucun détail sur la proposition américaine n'a été rendu public.

Le gouvernement américain "est tout à fait impliqué" pour tenter de trouver une issue "pacifique" au conflit qui ravage le Soudan, a assuré mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en reconnaissant que "la situation sur le terrain est très compliquée".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah Al-Burhane à son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR) qui ont pris le 26 octobre El-Facher, dernière ville de la vaste région du Darfour, dans l'ouest, qui échappait à leur contrôle.

Les combats se concentrent désormais sur la région voisine du Kordofan, dans le centre du Soudan, où l'ONU a fait état d'exactions et de déplacements massifs de population ces derniers jours.

- "Incontrôlable" -

Mardi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence, dès maintenant".

"La crise terrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il prévenu, alors que le Conseil de défense et de sécurité présidé par le général Burhane s'est réuni dans la journée pour étudier une proposition américaine de trêve.

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours des entretiens au Caire dans le but de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Le groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte. Jusqu'à présent, le général Burhane a accueilli négativement ce plan prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.

- "Ne tuez pas les enfants" -

Depuis la chute d'El-Facher, après 18 mois de siège par les paramilitaires, les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires, documentés par des images satellite et par des vidéos publiées par les combattants eux-mêmes.

Le général Burhane a affirmé sa volonté de "se venger" de la prise de cette grande ville, tandis que le chef des FSR s'est dit déterminé à poursuivre les conquêtes sur le terrain.

Mardi, la représentante de l'ONU en charge des questions humanitaires, Denise Brown, a déploré que la ville d'El-Facher reste "barricadée" et fermée à l'aide humanitaire.

"La livraison d'aide de survie cruciale reste bloquée par les FSR contrairement à leurs obligations à l'égard des lois internationales", a-t-elle déclaré.

Près de 71.000 civils ont fui la ville depuis sa prise par les FSR, certains ayant trouvé refuge à Tawila, à environ 70 km à l'ouest.

"Ne tuez pas les enfants, ne tuez pas les femmes", pouvait-on lire en arabe sur une pancarte écrite à la main lors d'une manifestation lundi d'enfants à Khartoum, la capitale du pays sous contrôle de l'armée.

Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU, se joue sur fond de rivalités régionales.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, d'après des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient leur implication.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.