PARIS: Le préfet de police Laurent Nuñez a indiqué samedi que le démantèlement de la BRAV-M, une unité mise en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, n'est "évidemment pas à l'ordre du jour".
"Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années, et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité", a déclaré le préfet sur France Info.
Qu'est-ce que la BRAV-M ?
Les BRAV-M, ces policiers parisiens spécialistes du maintien de l'ordre circulant à moto, casqués et armés, interviennent en première ligne lorsque les manifestations dégénèrent et se retrouvent depuis plusieurs jours au coeur de polémiques sur la répression violente de manifestations.
Quelle est son origine ?
Les BRAV-M (Brigades de répression de l'action violente motorisées) ont été créées au printemps 2019 après le saccage d'une partie des Champs-Élysées et notamment le pillage et l'incendie de la célèbre brasserie Le Fouquet's.
"L'idée était de pouvoir intervenir vite, là où les grosses compagnies ne passent pas ou sont trop lourdes avec leurs kilos de matériel", a expliqué à l'AFP le commandant de police Patrick L., qui a participé à sa création.
La Brav-M est souvent comparée aux "voltigeurs", une unité de policiers également à moto créée dans la foulée de mai 68 et dissoute en 1986, après la mort de Malik Oussekine, tué sous les coups de trois d'entre eux, en marge d'une manifestation étudiante.
Vendredi soir, le préfet de police a annoncé avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après la diffusion d'un enregistrement audio, obtenu par Le Monde et Loopsider, dans lequel on entend des policiers, présentés comme des membres de la BRAV-M, tenir des propos insultants et humiliants envers sept jeunes manifestants qu'ils venaient d'interpeller.
Le parquet de Paris a de son côté ouvert samedi une enquête judiciaire pour "violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique et menaces de crime", à la suite d'un signalement reçu dans l'après-midi.
Deux autres enquêtes judiciaires ont été ouvertes cette semaine et confiées à l'IGPN à la suite de deux plaintes visant des policiers de la BRAV-M.
La première a été déposée par une femme qui reçu un coup de matraque lundi soir de la part d'un policier casqué, alors qu'elle semblait immobile, coincée contre un mur avec d'autres personnes dans le quartier de Châtelet, selon une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.
La seconde concerne le coup de poing asséné par un policier au visage d'un manifestant le même soir, capté par une vidéo largement relayée sur internet.
Plusieurs députés de la France Insoumise ont appelé cette semaine à la dissolution de la BRAV-M.