Angoisse d'un printemps à sec pour les agriculteurs des Pyrénées-Orientales

Le manque d'eau dans la Têt, comme dans le Tech et l'Agly, les deux autres fleuves de la plaine du Roussillon (Pyrénées-Orientales), empêche d'alimenter le vaste réseau de canaux indispensable à l'arrosage des cultures. (AFP).
Le manque d'eau dans la Têt, comme dans le Tech et l'Agly, les deux autres fleuves de la plaine du Roussillon (Pyrénées-Orientales), empêche d'alimenter le vaste réseau de canaux indispensable à l'arrosage des cultures. (AFP).
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Publié le Vendredi 24 mars 2023

Angoisse d'un printemps à sec pour les agriculteurs des Pyrénées-Orientales

  • Sur tout le territoire, la tension grandit avec l'inquiétude. "S'il n'y a pas de pluie, je ne vois pas comment les choses pourraient bien se passer dans les semaines à venir"
  • Face à l'urgence, la préfecture appelle à une mobilisation générale afin d'"éviter de prendre des décisions trop brutales"

CORBERE-LES-CABANES: Au pied des Pyrénées, les champs de pêchers de la plaine du Roussillon sont tout en fleurs rosées, image idyllique cachant une réalité alarmante: l'absence quasi totale de pluies qui, cette année, met l'agriculture en péril.

"On est en pleine floraison et dès que l'arbre se met à fonctionner, les feuilles poussent, il commence à y avoir des besoins en eau et c'est là qu'il faut commencer à irriguer", explique David Massot, en parcourant un des vergers de son exploitation de 200 hectares (pêches, nectarines et abricots).

Mais le problème, c'est que le manque d'eau dans la Têt, comme dans le Tech et l'Agly, les deux autres fleuves de la plaine du Roussillon (Pyrénées-Orientales), empêche d'alimenter le vaste réseau de canaux indispensable à l'arrosage des cultures.

"Si on n'irrigue pas suffisamment, on peut perdre totalement la récolte", s'inquiète cet agriculteur.

Même les deux barrages des Bouillouses et de Vinça sur la Têt, censés permettre de sécuriser la ressource en eau, n'y suffisent pas.

"C'est une situation très inquiétante parce qu'on a des nappes à un niveau globalement très bas, des cours d'eau très bas et un niveau de remplissage de nos barrages qui est au plus bas aussi", résume Jean Bertrand, référent eau à la chambre d'agriculture.

La tension monte

Depuis octobre, le département n'a enregistré que 159,4 mm de précipitations, un déficit de 60,8% par rapport à la normale, selon Météo-France. Et cet épisode de sécheresse "est le plus long et le plus intense depuis le démarrage des suivis de l'humidité des sols (...) en 1959", selon la préfecture.

Sur tout le territoire, la tension grandit avec l'inquiétude. "S'il n'y a pas de pluie, je ne vois pas comment les choses pourraient bien se passer dans les semaines à venir", alerte Sandrine Jaffard à la direction de l'Union des canaux d'Ille-et-Corbère, réseau en aval du barrage de Vinça.

Pour elle, ce ne sont pas seulement les fruits et légumes de cette année qui sont en danger, mais la survie des cultures.

"S'il n'y a pas de production, mais qu'on arrive à sauver les cultures pérennes et les arbres, on s'en sortira pas mal", déclare-t-elle à l'AFP.

"On est en alerte renforcée. On essaie de faire tous azimuts des économies d'eau pour justement protéger l'eau potable et l'eau pour les productions agricoles nourricières", insiste Nicolas Garcia, maire PC d'Elne et président du Syndicat des nappes de la plaine du Roussillon. Pour "marquer les esprits", il a provisoirement interdit la construction de piscines sur sa commune.

Face à l'urgence, la préfecture appelle à une mobilisation générale afin d'"éviter de prendre des décisions trop brutales".

Avec la tension, les rivalités s'exacerbent. Les agriculteurs reprochent aux écologistes d'avoir fait imposer par la voie judiciaire une hausse du débit réservé à la biodiversité dans la Têt, ce qui empêche l'utilisation du fleuve pour l'irrigation en-deçà d'un certain niveau.

« Débit de survie »

"Bien sûr, il y a l'environnement", admet David Massot, "mais en année exceptionnelle, tout le monde doit faire des efforts même le milieu. Il y a des débits de survie et des débits de confort. Quand on est dans des situations comme ça, il faut aller vers le débit de survie."

Les écologistes entendent "continuer à préconiser le maintien des débits biologiques", doutant que les principaux producteurs agricoles locaux fassent "évoluer leurs pratiques". "Ils veulent être prioritaires et ne sont pas prêts à une réorientation de leur activité", déplore Marc Maillet, responsable d'une association locale membre de France Nature Environnement.

Y a-t-il une voie médiane ? André Trives, petit maraîcher sur deux hectares à Elne, veut le croire.

Déçu que l'on "montre du doigt les agriculteurs" et conscient des contraintes économiques pesant sur les gros producteurs, il plaide néanmoins pour un autre fonctionnement, fondé sur une "régénération des sols" pour "redonner le gîte et le couvert" aux champignons, vers de terre et micro-organismes.

La terre devient "une super éponge", dit-il, affirmant: "aujourd'hui, j'ai besoin d'eau, mais beaucoup moins que mes confrères".

Ainsi, malgré la sécheresse, il a bon espoir que sa production de courgettes, aubergines, poivrons, tomates se maintienne, "peut-être seulement avec une petite baisse de rendement".

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.

 


Sexagénaire tué par balle à Paris dans un McDo: le suspect incarcéré

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement
  • Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier

PARIS: L'homme âgé de 77 ans soupçonné d'avoir tué un autre homme de 60 ans dans un restaurant McDonald's à Paris vendredi a été mis examen pour assassinat et placé en détention provisoire dimanche, selon le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement.

Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier.

L'auteur des tirs ne s'était pas enfui et avait été interpellé sur les lieux par la police, avait précisé une source policière.

Selon le parquet de Paris, la victime, née en avril 1964, "a été découverte présentant un impact de balle au visage".

"Un revolver et deux munitions dont une percutée ont été trouvés sur place", selon la même source, et "le suspect, né en juin 1947 à Lyon, est resté sur site et a été interpellé".

Le suspect reprocherait à sa victime de l'avoir menacé à cause d'une dette, selon une source proche de l'enquête.

Aucun n'avait d'antécédents judiciaires particuliers, selon cette source.

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement.


Budgets: Barnier en consultations, Marine Le Pen première reçue à Matignon

 Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
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  •  Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin
  • C'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas

PARIS: Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement.

Semaine chargée pour le gouvernement. Mardi, l'Assemblée débattra et votera sur le traité de libre-échange Mercosur, sur fond de colère des agriculteurs. Les ministres Annie Genevard et Sophie Primas porteront la parole du gouvernement. Et jeudi, un débat tendu est annoncé dans l'hémicycle dans le cadre d'une "niche" de La France insoumise sur l'abrogation de la réforme des retraites du gouvernement d'Elisabeth Borne, adoptée en 2023.

Mais c'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas.

Faute de majorité à l'Assemblée où, contrairement à Mme Borne, il a préféré laisser les débats se dérouler, Michel Barnier emploiera "probablement" dans les prochaines semaines cette arme constitutionnelle, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf si une motion de censure venait renverser le gouvernement. Ce qui supposerait que le RN joigne ses voix à une motion déposée par la gauche.

Cette "coalition des contraires", "je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd'hui la stabilité, la sérénité", a dit jeudi le Premier ministre. Comme Emmanuel Macron qui depuis l'Argentine a également dit souhaiter "la stabilité".

Mais selon un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche, 53% des Français souhaitent voir le gouvernement tomber. Et la cote de Michel Barnier chute dans un autre sondage Ifop pour le JDD, à 36% contre 45% lors de sa nomination début septembre.

Qu'advient-il en cas de budget et de gouvernement renversés ? Dans Le Parisien, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon met en garde contre "un scénario à la grecque" en pointant le risque de crise financière.

"Il n'y a personne de responsable dans le pays qui puisse souhaiter que tombe un gouvernement qui a été nommé il y a deux mois", abonde François Bayrou sur BFMTV.

"S'il y avait censure, il y aurait crise de régime", estime la LR Agnès Evren sur France 3.

 

-"Ne pas faire peur aux Français"-

 

"Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien", a répliqué le vice-président du RN Sébastien Chenu, évoquant l'adoption d'une "loi spéciale" budgétaire en cas de censure.

"Le président de la République a plusieurs possibilités: renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, démissionner s'il n'a plus d'autre solution, déclencher un référendum", a énuméré le député du Nord.

En attendant l'entretien de lundi matin, "Michel Barnier crée les conditions d'une censure", a jugé M. Chenu. Et le RN de lister ses griefs: revalorisation des retraites, taxe sur l'électricité, "hausse de la contribution de la France à l'Union européenne", ou encore l'absence d'économies sur "le millefeuille de l'Etat" et "sur l'immigration"...

Trois textes budgétaires sont susceptibles d'être soumis au 49.3. D'abord, le budget de la Sécurité sociale. Après un vote sur l'ensemble du texte mardi au Sénat, une Commission mixte paritaire députés-sénateurs (CMP) devrait être réunie mercredi. Le "socle commun" gouvernemental y est majoritaire. Mais les macronistes menacent de la faire capoter, vent debout contre la réduction des allègements de cotisations patronales sur les salaires.

Une CMP conclusive déboucherait sur un vote définitif dans les deux chambres, avec 49.3 probable à l'Assemblée.

Le budget de l'Etat, ensuite, qui arrive en séance lundi au Sénat, avec un vote solennel prévu le 12 décembre, prélude à la réunion d'une CMP, puis d'un vote final.

Le projet de loi de Finances de fin de gestion pour 2024, également: déjà rejeté en première lecture à l'Assemblée, il est examiné lundi matin au Palais du Luxembourg.

Lundi, après Mme Le Pen, Michel Barnier reçoit également Stéphane Lenormand (Liot), Eric Ciotti (UDR) puis Mathilde Panot (LFI), qui entend lui répéter "qu'il n'a pas de légitimité démocratique".

Le Premier ministre recevra aussi les socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner et les écologistes Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard mercredi, puis les communistes André Chassaigne et Cécile Cukierman jeudi.

Les responsables du "socle commun" (LR, Renaissance/EPR, MoDem, Horizons) seront reçus ensemble mardi matin, comme chaque semaine.

bpa/jmt/vk/lpa

© Agence France-Presse