Face à la sécheresse, le marché des piscines privées en mutation

Les couvertures à laisser sur la piscine de jour comme de nuit afin de limiter l'évaporation sont également de plus en plus demandées. (AFP)
Les couvertures à laisser sur la piscine de jour comme de nuit afin de limiter l'évaporation sont également de plus en plus demandées. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 01 mars 2023

Face à la sécheresse, le marché des piscines privées en mutation

  • Avec 70.000 bassins livrés, l'année 2022 accuse une forte baisse par rapport à 2021 (244.000), mais reste bien supérieure à 2019 (55.000)
  • Une piscine moyenne demande environ 39 mètres cubes d'eau actuellement, contre une moyenne de 73 m3 dans les années 1980, avec des bassins alors plus volumineux, selon la fédération

PARIS: Avec plus de 70.000 bassins livrés en 2022, le marché des piscines privées reste dynamique, mais face à la sécheresse, la demande se concentre sur des produits plus petits et des experts appellent à réfléchir à son besoin avant de se décider à construire.

Le marché s'est tassé "après avoir atteint des niveaux tellement élevés" en 2021 en raison notamment du boom qu'il a connu durant la pandémie de Covid-19 , explique Stéphane Figueroa, président de la Fédération des professionnels de la piscine (FPP).

Avec 70.000 bassins livrés, l'année 2022 accuse une forte baisse par rapport à 2021 (244.000), mais reste bien supérieure à 2019 (55.000).

Au total, avec 3,3 millions d'installations recensées, la France est le premier marché européen de la piscine privée et le deuxième mondial, selon la FPP.

Le marché reste "dynamique", veulent croire les professionnels, mais la sécheresse inédite touchant la France depuis plusieurs semaines, à la suite d'une année 2022 déjà particulièrement pauvre en pluies, peut poser question.

"Il ne faudrait pas que le secteur soit touché par des mesures coercitives" empêchant la construction ou la première mise en eau des bassins, d'autant que la majorité des piscinistes sont des petites ou moyennes entreprises, s'inquiète Stéphane Figueroa.

Tensions sur l'eau 

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a appelé, lundi, les préfets à prendre des arrêtés de restriction d'eau "dès maintenant" pour anticiper d'éventuelles situations de crise pendant l'été.

Cinq départements sont déjà en alerte renforcée: l'Ain, l'Isère, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Pyrénées-orientales. Un chiffre qui va inévitablement grimper, a-t-il prévenu.

Face à cette situation de plus en plus criante depuis plusieurs années, les particuliers s'adaptent en commandant des bassins "beaucoup plus petits, moins profonds et mieux équipés". Une piscine moyenne demande environ 39 mètres cubes d'eau actuellement, contre une moyenne de 73 m3 dans les années 1980, avec des bassins alors plus volumineux, selon la fédération.

La FPP estime à 15m3 par an et par piscine la consommation en eau, soit 0,01% de la consommation en France. "Et contrairement à une chasse d'eau, les piscines n'ont pas de fuite", souligne sa déléguée générale, Joëlle Pulinx.

Les couvertures à laisser sur la piscine de jour comme de nuit afin de limiter l'évaporation sont également de plus en plus demandées, note-t-elle.

Surtout, "on ne vide pas sa piscine chaque année", insiste Joëlle Pulinx. Certains clients recherchent également la pointe de la technologie avec des pompes automatisées permettant de limiter leur consommation.

Mais malgré ces précautions, et notamment lors de tensions sur l'approvisionnement en eau, le remplissage et l'usage d'une piscine privée suscitent parfois des controverses, quand les prélèvements en eau doivent être fortement limités.

Économie du partage 

"Il ne faut pas céder à un phénomène de mode" en l'absence de besoin réel, estime Véronique Benony, chargée de mission au service consommation responsable à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Un particulier souhaitant implanter une piscine dans son jardin doit alors "se poser la question de son besoin" et rester conscient des "conséquences que cela peut engendrer" sur les plans économiques et écologiques, met-elle en garde.

Une solution pour profiter d'une piscine déjà implantée, mais sans créer de nouvelles constructions pourrait être de développer "une économie du partage" de ce bien entre voisins, comme cela a pu se voir durant la pandémie de Covid-19, note Mme Benony.

La possession de ces bassins peut néanmoins avoir l'avantage d'éviter des déplacements pour aller par exemple à la plage ou à la piscine publique, qui contribuent au réchauffement climatique, nuance-t-elle.

Stéphane Figueroa argue lui que les piscines sont aussi des réserves d'eau à disposition des pompiers pour éteindre les incendies.

"Les secteurs les plus [affectés] par la sécheresse sont aussi souvent plus [affectés] par les incendies", relève-t-il.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

Short Url
  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.