Les Arabes dans l’imaginaire français

Les habitants de la communauté maghrébine à Toulouse se consolent 27 janvier 1984 après la mort d’un jeune immigré à la suite d’une intervention policière (Photo, Georges GOBET/AFP).
Les habitants de la communauté maghrébine à Toulouse se consolent 27 janvier 1984 après la mort d’un jeune immigré à la suite d’une intervention policière (Photo, Georges GOBET/AFP).
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Publié le Dimanche 29 novembre 2020

Les Arabes dans l’imaginaire français

  • La représentation collective de l’Arabe en France est incontestablement un héritage de la période coloniale
  • Au gré des circonstances, le regard porté sur les Arabes est marqué par une ambivalence où se mêlent rejet et attirance

PARIS: Contrairement à une idée reçue, la présence arabe en France n’est pas liée aux vagues d’immigration économique des années 1960. Elle remonte plutôt au haut Moyen Âge, vers 717, lorsque les armées arabo-berbères – sous commandement omeyyade – franchissent les Pyrénées pour ravir la Septimanie aux Wisigoths. Elle deviendra l’une des cinq provinces d’Al-Andalus, avec Arbûna (Narbonne) pour capitale. Souvent éclipsé, cet événement constitue pourtant une étape clé dans l’histoire de France.

C’est donc au viiie siècle que l’Arabe fait irruption dans l’imaginaire français. Perçu comme l’Infidèle (non chrétien), on le désigne indifféremment comme «le Maure», «l’Ismaélien» ou encore «le Mahométan». Il sera visé par la propagande de l’élite «cultivée» de l’époque, qui n’y fait référence que par des épithètes insultantes et des représentations dégradantes.

Quant à la religion musulmane, qualifiée d’hérétique, elle fera l’objet de toutes sortes de calomnies et de désinformations. Relayés et alimentés par des hommes du pouvoir ecclésial, des écrivains et autres chroniqueurs, ces clichés perdureront des siècles durant et «nourriront» les esprits au cours des croisades et au-delà.

Toutefois, au gré des circonstances, le regard porté sur les Arabes est marqué par une ambivalence où se mêlent rejet et attirance. En témoigne l’admiration portée aux soldats arabes qui ont combattu pour la France. Sébastopol, Sedan, Verdun, Monte Cassino… ils furent de toutes les batailles. Parfois même du mauvais côté de l’histoire, comme à Diên Biên Phu. Une fois démobilisés, les rescapés regagneront leurs pays… sous domination coloniale.

Les clichés négatifs ressurgissent avec force pendant la période coloniale, comme pour justifier la violence faite aux populations dominées. Ces «indigènes sauvages», que la République se charge de guider vers les lumières de la «civilisation». Sous la IIIe République, la propagande antiarabe s’invite à l’école. Les manuels scolaires de l’époque vantent «l’œuvre civilisatrice de la colonisation» et se fondent sur la raciologie du xixe siècle pour concilier préjugés dominateurs et principes républicains.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France manque de bras pour sa reconstruction. Elle fait venir 100 000 travailleurs par an, majoritairement des colonies. C’est le début de l’immigration de masse favorisée par les Trente Glorieuses et le plein emploi : de 50 000 en 1946, ils passent à 3 868 000 en 1975. Les migrants de cette période (1945-1975) représentent un enjeu majeur pour les grands groupes. Non sans paternalisme, Francis Bouygues dira: «Les étrangers ont beaucoup de qualités, et ce sont des gens courageux.»

Pour le patronat, les travailleurs immigrés sont un simple facteur de production. Leur présence en France est nécessaire à condition qu’elle soit temporaire. Cette vision «idéale» de l’immigration économique, qui nie l’aspect social de la question, volera en éclats dans les années 1970 avec le regroupement familial.

Pour la frange raciste de la population, l’idée que les «Arabes» puissent s’installer durablement en France est insupportable. Cela déclenche une série de crimes racistes, entre 1971 et 1983, qui feront des dizaines de victimes. À l’origine économique, l’immigration devient progressivement un enjeu politique et électoral. Toutes les tendances politiques essayeront de la contrôler, à l’exception de l’extrême droite qui exploite le moindre fait divers pour réveiller les vieux démons.

La représentation collective de l’Arabe en France est incontestablement un héritage de la période coloniale. Si les anciens stéréotypes semblent passés de mode, il n’en demeure pas moins que le regard sur l’autre oscille entre rejet et attirance au gré des crises et des évènements.

Lorsque la France devient championne du monde de football en 1998, elle célèbre Zinedine Zidane, fils de travailleur immigré algérien, fer de lance de l’équipe et six fois en tête des personnalités préférées des français. L’euphorie du moment accouche du slogan «black-blanc-beur» synonyme de «vivre ensemble», croit-on. Ce mythe finira par se briser sept ans plus tard avec les émeutes de Clichy-sous-Bois liées à la mort tragique de deux adolescents qui fuyaient, par peur, la police.

Devant l’étendue de la révolte, les autorités instaurent un couvre-feu, adossé à la loi sur l’état d’urgence. Ironie de l’histoire, cette loi référence a été votée en avril 1955, sous le gouvernement d’Edgar Faure, dans le contexte de la guerre d’Algérie. Durant cette période, elle a été également appliquée en métropole… aux seuls Nord-Africains. C’est l’origine du fameux «contrôle au faciès» qui a perduré jusqu’à nos jours.

Progressivement, on passe de «l’Arabe» au «musulman». Déjà en 1983, le socialiste Pierre Mauroy instrumentalise ce cliché pour discréditer les grèves aux yeux de l’opinion dans le secteur de l’automobile. Les ouvriers nord-africains qui y travaillent sont accusés d’être «agités par des groupes religieux», et le mouvement social taxé de «grèves saintes d’intégristes, de musulmans, de chiites». 

L’islamisation des regards se légitimera à travers la révolution iranienne, l’affaire du foulard et les attentats commis par des terroristes se réclamant de l’islam. Le microcosme politico-médiatique généralise le qualificatif de «musulman» et évoque une supposée «communauté musulmane», sans se soucier de savoir si les intéressés le sont vraiment. Nicolas Sarkozy n’hésitera pas employer la terminologie de «musulmans d’apparence» et de «préfet musulman» pour désigner l’ex-Préfet du Jura Aïssa Dermouche.

Les attentats du 11 septembre 2001 finiront par fixer définitivement l’image du terroriste islamiste dans l’imaginaire collectif. On assiste à la montée crescendo d’un racisme décomplexé, relayé de manière récurrente par des médias exhibitionnistes et des écrivains en mal de fonds de commerce. Gros paradoxe, lorsqu’on sait que les Français d’origine arabe, dans leur grande majorité, pratiquants ou pas, évoluent en parfaite harmonie avec les valeurs de la République. De plus, ils contribuent efficacement à l’essor de la France dans tous les domaines. L’exemple le plus emblématique est sans conteste celui des milliers de médecins d’origine arabe, généralement maghrébins, qui portent à bout de bras le système sanitaire français. Ceux-là comme d’autres se sentent pourtant stigmatisés en raison de leur origine, de la consonance de leur nom et de leur religion réelle ou supposée. Ce sentiment d’exclusion  est plus fort chez les femmes, comme le montre un sondage YouGov/Arab News réalisé en septembre 2020.

Force est de constater que le rejet aujourd’hui de cette catégorie de Français présente de nombreuses similitudes avec celui de l’Arabe hier. Les mêmes préjugés et les mêmes représentations biaisées subsistent. Jusqu’à quand?

 


L’eau et l’environnement au cœur d’un partenariat renouvelé entre la France et les pays arabes

Placée cette année sous le thème « L’eau, l’environnement : au cœur des besoins, des crises et des opportunités dans le monde arabe », cette édition a confirmé la place centrale qu’occupe désormais la transition écologique dans les relations économiques entre la France et le monde arabe. (AFP)
Placée cette année sous le thème « L’eau, l’environnement : au cœur des besoins, des crises et des opportunités dans le monde arabe », cette édition a confirmé la place centrale qu’occupe désormais la transition écologique dans les relations économiques entre la France et le monde arabe. (AFP)
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  • Pourtant, malgré « un monde arabe ralenti par les conflits », l’ambassadeur a insisté sur la résilience et la capacité d’action collective des pays arabes
  • L’un des moments les plus marquants du sommet a été l’intervention de Wissam Fattouh, secrétaire général de l’Union des banques arabes

PARIS: Le sixième Sommet économique France–Pays arabes, organisé par la Chambre de commerce franco-arabe, s’est ouvert à Paris pour deux journées de débats, de rencontres et d’échanges stratégiques.
Placée cette année sous le thème « L’eau, l’environnement : au cœur des besoins, des crises et des opportunités dans le monde arabe », cette édition a confirmé la place centrale qu’occupe désormais la transition écologique dans les relations économiques entre la France et le monde arabe.

Inauguré par le président de la CCFA, Vincent Reina, dont le retour a été chaleureusement salué par les participants, le sommet a donné lieu à trois grandes tables rondes réunissant responsables gouvernementaux, diplomates, experts économiques, dirigeants d’entreprises et représentants du secteur financier arabe.

Doyen du corps diplomatique arabe en France, l’ambassadeur de Djibouti, Ayeid Yahya, a dressé un panorama lucide des tensions géopolitiques qui traversent encore la région : guerre au Soudan, trêve fragile au Yémen, bombardements persistants au Liban, effets prolongés de la crise syrienne, sans oublier la question centrale du conflit israélo-palestinien, qui continue de mobiliser les efforts diplomatiques et humanitaires.

Pourtant, malgré « un monde arabe ralenti par les conflits », l’ambassadeur a insisté sur la résilience et la capacité d’action collective des pays arabes. Il a salué les progrès diplomatiques des années 2024 et 2025, notamment la reconnaissance accrue de l’État palestinien et le rôle déterminant joué par la France, l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Jordanie dans les initiatives de médiation.

L'émergence d’une vision partagée

Son discours a également marqué le retour de la Syrie dans ce cadre multilatéral, un signal politique fort, selon lui, pour l’avenir du partenariat économique.

L’un des moments les plus marquants du sommet a été l’intervention de Wissam Fattouh, secrétaire général de l’Union des banques arabes, qui a rappelé l’ampleur inédite des défis hydriques auxquels fait face le monde arabe.
Selon Fattouh, 60 % de la population arabe souffre déjà d’un stress hydrique sévère et, d’ici à 2030, l’écart entre l’offre et la demande en eau dépassera les 40 %.

Pour faire face à cette situation critique, l’Union des banques arabes s’est engagée auprès de la CESAO à mobiliser 1 000 milliards de dollars de financements dédiés aux Objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030, une première dans l’histoire bancaire de la région.
Mais les chiffres actuels montrent que les financements réellement orientés vers l’eau, l’agriculture durable, la lutte contre la pauvreté ou le climat restent « encore très faibles ». Fattouh a pourtant rappelé que la région dispose de tous les ingrédients pour se transformer en un acteur clé de la transition, citant notamment les énergies renouvelables, les capitaux, la position géographique stratégique et des ressources humaines jeunes et qualifiées.

Il a appelé à repenser le modèle économique arabe, non plus fondé sur l’exportation brute de ressources, mais sur une intégration active dans la nouvelle économie mondiale, notamment dans l’hydrogène, l’agriculture intelligente et la diversification énergétique.

Pour Khaled Hanafy, secrétaire général de l’Union des chambres arabes, le monde arabe est prêt : « Le secteur privé est pleinement préparé à relever les défis. » Il a exhorté à « faire les choses différemment », afin de construire non seulement des marchés, mais aussi des relations porteuses de valeurs communes entre l’Europe et le monde arabe.
Dans un monde en mutation rapide, il a invité à dépasser les logiques traditionnelles d’échange pour entrer dans une ère de co-construction, fondée sur l’innovation, la compréhension mutuelle et la durabilité.

Intervenant avec force, Samira Sitail, ambassadrice du Maroc en France, a détaillé le rôle clé que joue son pays dans ces dynamiques. Elle a tout d’abord rappelé le soutien « stratégique et essentiel » de la France à la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud, un geste politique qu’elle a qualifié de « justice rendue ».

Mais c’est surtout la dimension économique qu’elle a mise en avant, saluant l’engagement du MEDEF International et des entreprises françaises dans les projets structurants des provinces du Sud, notamment le port de Dakhla, déjà construit à 50 %. Ce futur hub atlantique offrira aux pays enclavés d’Afrique de vastes débouchés, pouvant accroître de 30 à 35 % leurs exportations comme leurs importations.

Elle a plaidé pour un renforcement de la coopération France–Maroc–Afrique, citant l’exemple très concret de la coopération triangulaire Maroc–France–Burkina Faso dans la gestion de l’eau, présentée lors du dernier Sommet mondial de l’eau à Marrakech.

Face à l’impact du changement climatique, particulièrement sévère dans le monde arabe, où les températures augmentent 50 % plus vite qu’ailleurs, elle s’est montrée résolument optimiste.
Elle a salué les « visions à long terme » de pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, qui ont engagé des stratégies ambitieuses de transition hydrique et énergétique.

Cette sixième édition du Sommet économique France–Pays arabes a démontré l’émergence d’une vision partagée : la gestion de l’eau sera le défi stratégique de la région pour les prochaines décennies, et la transition écologique une opportunité majeure de développement.

Le partenariat France–monde arabe doit désormais se construire dans une logique d’intégration, de co-développement et de long terme, à l’heure où la région se prépare à une croissance de 0,7 % en 2026 dans un contexte international incertain.


Tentative de putsch au Bénin: des forces spéciales françaises sont intervenues en appui 

Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè. (AFP)
Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè. (AFP)
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  • Mardi, la présidence française avait indiqué avoir appuyé "en termes de surveillance, d'observation et de soutien logistique" le pouvoir béninois, à sa demande, sans confirmer ni démentir la présence de ses forces
  • "L'armée béninoise a été vraiment vaillante et a fait face à l'ennemi toute la journée" dimanche, a expliqué à l'AFP le colonel Tevoédjrè, précisant que des "forces spéciales françaises ont été envoyées depuis Abidjan"

COTONOU: Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè.

Mardi, la présidence française avait indiqué avoir appuyé "en termes de surveillance, d'observation et de soutien logistique" le pouvoir béninois, à sa demande, sans confirmer ni démentir la présence de ses forces.

"L'armée béninoise a été vraiment vaillante et a fait face à l'ennemi toute la journée" dimanche, a expliqué à l'AFP le colonel Tevoédjrè, précisant que des "forces spéciales françaises ont été envoyées depuis Abidjan, utilisées pour du ratissage après que l'armée béninoise ait fait le travail".

Le colonel Tevoédjrè - qui a personnellement dirigé sur place la riposte contre un assaut sur la résidence du chef de l'Etat Patrice Talon tôt dimanche matin - estime à une centaine le nombre de mutins, "avec beaucoup de moyens, des engins blindés".

Il note toutefois que les putschistes, qui ont compté sur "l'effet de surprise", n'ont pas reçu de soutien d'autres unités, saluant l'attitude "républicaine" de l'armée béninoise.

La Garde républicaine a "eu le soutien spontané d'autres unités qui ont été utilisées toute la journée pour reprendre possession de zones, de points stratégiques de Cotonou", détaille t-il.

C'est en fin de journée, alors que les mutins étaient retranchés dans un camp situé dans une zone résidentielle de la capitale économique, que des frappes aériennes du Nigeria voisin et des forces spéciales françaises ont aidé le Bénin, afin notamment "d'éviter des dommages collatéraux".

Le colonel n'a pas donné de bilan chiffré du nombre de victimes des évènements de dimanche, mais a précisé que les mutins étaient "repartis avec des corps et des blessés" de leur tentative d'assaut sur la résidence présidentielle, après un "rude combat".

Dimanche matin, huit militaires étaient apparus à la télévision béninoise, annonçant qu'ils avaient destitué Patrice Talon.

Après une journée d'incertitude à Cotonou, le chef de l'Etat avait déclaré que la situation était "totalement sous contrôle". Les autorités béninoises ont ensuite fait état de "plusieurs victimes", notamment dans des affrontements opposant mutins et forces loyales.


Procès libyen: la cour d'appel de Paris libère l'intermédiaire Djouhri sous contrôle judiciaire

 La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.
La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.
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  • L'homme d'affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d'emprisonnement dans l'affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d'Île-de-France
  • Il a également l'interdiction de mener une activité d'intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie

PARIS: La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.

L'homme d'affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d'emprisonnement dans l'affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d'Île-de-France, de s'absenter de son domicile en région parisienne entre 8H00 et 20H00, d'entrer en contact avec ses coprévenus.

Il a également l'interdiction de mener une activité d'intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie.

Le parquet général s'était opposé à sa libération en pointant notamment sa double nationalité et le risque de départ en Algérie où la coopération judiciaire avec la France est compliquée.

Selon son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, il devrait sortir de la prison parisienne de La Santé "dans les prochaines heures".

"La cour d'appel de Paris, par sa décision, a reconnu cette fois-ci qu'il y avait des garanties de représentation suffisantes, et a enfin admis qu'il n'y avait pas de risque de fuite ou de pression" sur les témoins, s'est-il félicité, soulignant que son client ne s'était "jamais dérobé à ses obligations".

Alexandre Djouhri avait déposé une première demande de mise en liberté qui avait été rejetée début novembre, la cour d'appel estimant qu'il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation "particulièrement faibles".

Dans ce dossier, deux autres personnes ont été condamnées en première instance à des peines d'emprisonnement avec mandat de dépôt: l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison, et le banquier Wahib Nacer.

L'ex-chef de l'Etat a été incarcéré vingt jours à la prison de la Santé, avant d'obtenir sa libération auprès de la cour d'appel. M. Nacer, qui avait été condamné à une peine de quatre ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt à exécution provisoire, a également été libéré de prison.

Alexandre Djouhri devrait donc comparaître libre, comme tous ses coprévenus, au procès en appel  prévu du 16 mars au 3 juin. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.