PARIS : Les députés ont approuvé jeudi le budget alloué à l'immigration pour 2021, avec des crédits en hausse, dans le contexte « incertain » de la pandémie de Covid-19 qui a provoqué un « net retrait » du nombre de demandeurs d'asile en 2020.
Les débats se sont parfois tendus dans l'hémicycle, où la droite a fustigé une politique d'immigration « hors de contrôle », en mentionnant l'attentat de Nice, dont l'auteur présumé est un jeune Tunisien débarqué quelques jours plus tôt à Lampedusa (Italie).
Le député Fabien Di Filippo (LR) a réclamé des « réactions immédiates », comme un « plafond d'immigration légale voté par le Parlement » ou « l'expulsion des clandestins étrangers condamnés à de la prison ferme ».
« Sur les 30 derniers attentats sur le sol français, 22 ont été commis par des citoyens français », a souligné la ministre de la Citoyenneté Marlène Schiappa, alors que la députée Emmanuelle Ménard, proche du RN, l'interpellait sur le « lien entre immigration et terrorisme ».
La ministre a aussi confirmé que le débat, désormais annuel, sur l'immigration au Parlement aurait bien lieu en décembre et serait centré sur les négociations européennes entourant le nouveau Pacte sur la migration et l'asile.
En préambule, le rapporteur MoDem Jean-Noël Barrot a rappelé qu'en 2020, « pour la première fois depuis 2015, le nombre de demandes d'asile baissera en raison notamment des restrictions de déplacement » dues à la pandémie.
Selon ses chiffres, en 2020, « 100.000 demandes d'asile devraient être introduites à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) contre un peu plus de 130.000 en 2019. En 2021, 130.000 nouvelles demandes sont attendues ».
Les crédits de cette mission budgétaire immigration s'élèvent à 1,85 milliard d'euros pour 2021, en hausse de 2%.
Les 37 millions supplémentaires vont notamment permettre de créer 4.000 nouvelles places d'hébergement de demandeurs d'asile, auxquelles s'ajoutent « 2.000 places » dans le cadre de la mission du plan de relance, soit 6.000 au total, selon Marlène Schiappa.
Avec « 3.000 places en centres d'accueil des demandeurs d'asile, les CADA, 1.500 places en centres d'accueil et d'examen des situations (CAES), et 1.500 places pour les dispositifs de préparation aux retours (DPAR) », a détaillé la ministre.
Elle a par ailleurs rappelé les annonces d'Emmanuel Macron ce jeudi: le doublement des forces contrôlant les frontières de la France, de 2.400 à 4.800, pour lutter contre l'immigration illégale.