PARIS: La cérémonie de remise de la 21e édition du Prix des cinq continents a été organisée le 22 mars 2022 au siège l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) à Paris, en présence de Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la Francophonie, de diplomates et de nombreux auteurs francophones.
«Je suis ravie d’être ici ce matin, Mesdames et Messieurs les représentants des États, surtout Mesdames et Messieurs grands créateurs francophones. Le Prix des cinq continents est un prix spécial, particulier, qui nous permet de découvrir, de savourer, d’apprendre ce qui se passe dans le monde francophone […]. Le Prix des cinq continents qui, d’année en année, célèbre la qualité, la diversité, la générosité de celles et ceux qui portent et décrivent le monde en français», a souligné Mme Mushikiwabo dans son discours. «Cette 21e édition s’inscrit dans le thème de la pensée francophone et met à l’honneur les créateurs culturels francophones […]. Ce prix doit continuer à s’épanouir, à la hauteur de son ambition, pour refléter et promouvoir la diversité culturelle et éditoriale en langue française dans le monde.»
Le jury, présidé par l’écrivaine franco-égyptienne Paula Jacques et composé de quatorze autrices et auteurs représentants des pays francophones, a attribué le Prix des cinq continents 2022 à l’écrivaine québécoise Monique Proulx pour son roman Enlève la nuit, publié aux éditions Boréal (Canada, 2022). Quant à la mention spéciale du jury, elle a été décernée à l’auteur franco-algérien Yahia Belaskri pour son roman Le Silence des dieux, paru aux éditions Zulma (France, 2022).
Lors de son intervention, Belaskri a souligné: «C’est toujours réjouissant lorsque nos pairs nous distinguent. Ce texte que j’ai écrit bien avant le confinement parle de l’enfermement, des murs qui sont élevés dans les esprits, et partout les esprits se ferment aujourd’hui, en refusant l’autre parce qu’il est d’une croyance différente, de couleur différente ou de tradition différente […]. J’ai à cœur de mettre au centre le combat de ces femmes et hommes qui s’inventent et se créent dans la difficulté.»
Un Prix pour célébrer une francophonie plurielle
«Aujourd’hui, nous célébrons la littérature francophone dans sa particularité et dans sa ressemblance. Qu’il s’agisse du jeune Markus dans Enlève la nuit de Monique Proulx, qui s’enfuit de sa communauté fermée et se plonge dans la jungle urbaine, ou des habitants du village coupé du monde qui fait face au ‘silence des dieux’ dans le roman de Yahia Belaskri, les héros de ces romans démontrent comment l’humanité finit toujours par triompher de la barbarie. En décernant ce prix littéraire chaque année, l’Organisation internationale de la francophonie n’ajoute pas une récompense supplémentaire à la longue liste de celles qui célèbrent les chefs-d’œuvre de littérature en français; elle s’inscrit dans une démarche inclusive, plurielle, tournée vers la francophonie d’avenir que je porte résolument et avec joie», a déclaré Louise Mushikiwabo lors de remise des prix aux lauréats.
«Nous découvrons grâce au Prix de la francophonie des merveilles de la francophonie, ignorée ou peu vantée dans notre système (…). C’est un prix qui a une particularité, une spécificité exceptionnelle, car c’est le seul prix qui conjugue les voies de la francophonie dans toute la planète», explique de son côté Paula Jacques, la présidente du jury. «C’est une pure merveille d’entendre le bruit du monde, ailleurs, que nous ne connaissons pas mais auquel nous relie la langue française», conclut-elle.