RIYAD: Pour marquer la fête de Norouz, nous revivons les moments où les musiciens iraniens les plus appréciés ont apporté leur richesse culturelle persane à AlUla.
L’événement Nuits persanes, musique sans frontières a eu lieu en mars 2020 au Maraya Concert Hall à AlUla, joyau archéologique d’Arabie saoudite.
Parmi les sept chanteurs iraniens légendaires qui se sont produits, on compte le roi de la pop persane Shahram Shabpareh, la chanteuse pop classique Leila Forouhar, Ebrahim Hamedi (connu sous son nom de scène «Ebi»), Sasy, Shadmehr Aghili, Andy et Arash Labaf. Tous sont venus des États-Unis et d’Europe, où ils vivent désormais, afin de faire partie de ce moment historique.
Shadmehr Aghili a ouvert la soirée avec Royaye Ma, l’une de ses célèbres chansons, avec Ebi. Le duo chante son rêve d’un monde meilleur.
Leila Forouhar, éblouissante dans une robe marron magnifiquement ornée, a diverti la foule avec d’élégants mouvements persans tout en interprétant des classiques comme la chanson bandari populaire Jooni Joonom.
Shahram Shabpareh a présenté son célèbre tube Pariya et a même fait la preuve de quelques compétences en arabe sur scène en souhaitant ahlan wa sahlan (expression arabe de bienvenue) à ses fans.
Les stars iraniennes ont chanté de nombreux airs romantiques, partageant leur amour, leur joie et leur gratitude avec une foule internationale.
Dans le public, des Saoudiens vêtus de robes arabes traditionnelles dansaient au rythme des chansons persanes, incarnant le slogan de cette rencontre, selon lequel la musique dépasse vraiment les frontières.
Sur scène, Andy, le prince de la pop persane, a déclaré aux spectateurs dans le public qu’ils seraient accueillis chez lui, à Los Angeles, avec l’hospitalité dont lui-même avait bénéficié dans le Royaume.
Pour le citer, «l’événement est comme les jeux Olympiques». Il n’avait sans doute pas tort… Cette rencontre a eu le pouvoir de mettre de côté la politique en l’honneur des talents mondiaux.
Ebi a expliqué aux spectateurs à quel point il était «heureux et fier» qu’il y ait deux femmes dans son groupe. Puis il a chanté son hit de 1989 Khanom Gol, dédié aux femmes en Iran, qu’il souhaite d’ailleurs voir sur scène un jour.
Les deux nuits magiques représentent une lueur d’espoir pour les artistes et une fenêtre sur les possibilités infinies que l’avenir réserve à la région.
Dans les coulisses, Leila a expliqué à The Independent que le fait d’assister aux réformes sociales au sein du Royaume – en particulier dans le domaine de l’autonomisation des femmes saoudiennes – a été une source de fascination et de joie pour elle.
Leila n’est pas la seule qui s’est mobilisée pour les changements sociaux, Ebi a exprimé des sentiments similaires à Arab News. «Beaucoup de belles choses se passent en Arabie saoudite. Nombre de grands changements se produisent», dit-il, citant ce rendez-vous comme un exemple de cette transformation.
Les emblématiques Nuits persanes faisaient partie de l’événement annuel Winter at Tantora, le premier festival musical et culturel d’Arabie saoudite. Depuis son lancement en 2018, il est devenu synonyme d’échange culturel, en accueillant le compositeur grec de renommée mondiale Yanni, le ténor italien Andrea Bocelli et le légendaire chanteur du Royaume Mohammed Abdu.
La ville hôte d’AlUla – qui a rejoint cette année les Sept Merveilles du monde de Conde Nast Traveler et abrite un site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco – joue un rôle symbolique. Elle est située sur l’ancienne route commerciale de l’encens qui reliait l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Ainsi, la région d’AlUla est connue dans le monde comme une incarnation de l’interaction culturelle. Il n’est donc pas surprenant que ce soit le lieu où deux des cultures les plus riches du monde – arabe et perse – se sont croisées.
Arash a été impressionné par AlUla qu’il décrit comme un endroit «fou et magnifique», qui lui donne l’impression d’être sur le plateau d’un «vieux film occidental», galopant sur les chevaux à proximité.
Il explique à Arab News qu’il a participé à cette rencontre pour représenter la culture persane dans le monde et «répandre l’amour persan».
C’est précisément ce qui s’est passé les 5 et 6 mars 2020. L’amour persan a marqué l’histoire de l’Arabie saoudite moderne, réunissant différentes cultures qui partagent une profonde passion pour la musique, la danse et la romance.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com