La musique, la culture et l’esprit persans à l’honneur dans la région d’AlUla en Arabie saoudite

Andy, le prince de la pop persane, sourit à la foule qui l’acclame, alors qu’il chante ses tubes persans les plus célèbres pendant les emblématiques Nuits persanes en 2020. (Photo fournie)
Andy, le prince de la pop persane, sourit à la foule qui l’acclame, alors qu’il chante ses tubes persans les plus célèbres pendant les emblématiques Nuits persanes en 2020. (Photo fournie)
La célèbre chanteuse iranienne Leila Forouhar séduit la foule lors de l’événement Nuits persanes au festival Winter at Tantora en 2020. (Twitter/@AlUlaMoments)
La célèbre chanteuse iranienne Leila Forouhar séduit la foule lors de l’événement Nuits persanes au festival Winter at Tantora en 2020. (Twitter/@AlUlaMoments)
Le chanteur iranien iconique Ebrahim Hamedi, mieux connu sous son nom de scène «Ebi» éblouit le public avec ses chansons classiques persanes. (Twitter/@AlUlaMoments)
Le chanteur iranien iconique Ebrahim Hamedi, mieux connu sous son nom de scène «Ebi» éblouit le public avec ses chansons classiques persanes. (Twitter/@AlUlaMoments)
Le chanteur et producteur irano-suédois Arash Labaf rayonne d’amour et de joie en chantant ses tubes populaires comme Temptation et Boro Boro, entre autres. (Photo fournie)
Le chanteur et producteur irano-suédois Arash Labaf rayonne d’amour et de joie en chantant ses tubes populaires comme Temptation et Boro Boro, entre autres. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 21 mars 2023

La musique, la culture et l’esprit persans à l’honneur dans la région d’AlUla en Arabie saoudite

  • Les stars iraniennes ont chanté de nombreux airs romantiques, partageant leur amour, leur joie et leur gratitude avec une foule internationale
  • Les emblématiques Nuits persanes faisaient partie de l’événement annuel Winter at Tantora, le premier festival musical et culturel d’Arabie saoudite

RIYAD: Pour marquer la fête de Norouz, nous revivons les moments où les musiciens iraniens les plus appréciés ont apporté leur richesse culturelle persane à AlUla. 

L’événement Nuits persanes, musique sans frontières a eu lieu en mars 2020 au Maraya Concert Hall à AlUla, joyau archéologique d’Arabie saoudite.

Parmi les sept chanteurs iraniens légendaires qui se sont produits, on compte le roi de la pop persane Shahram Shabpareh, la chanteuse pop classique Leila Forouhar, Ebrahim Hamedi (connu sous son nom de scène «Ebi»), Sasy, Shadmehr Aghili, Andy et Arash Labaf. Tous sont venus des États-Unis et d’Europe, où ils vivent désormais, afin de faire partie de ce moment historique.

Shadmehr Aghili a ouvert la soirée avec Royaye Ma, l’une de ses célèbres chansons, avec Ebi. Le duo chante son rêve d’un monde meilleur.

Leila Forouhar, éblouissante dans une robe marron magnifiquement ornée, a diverti la foule avec d’élégants mouvements persans tout en interprétant des classiques comme la chanson bandari populaire Jooni Joonom.

Shahram Shabpareh a présenté son célèbre tube Pariya et a même fait la preuve de quelques compétences en arabe sur scène en souhaitant ahlan wa sahlan (expression arabe de bienvenue) à ses fans.

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La performance d’Ebi a incité le public de la salle de concert Maraya à danser au rythme de ses célèbres chansons persanes. (Photo fournie)

Les stars iraniennes ont chanté de nombreux airs romantiques, partageant leur amour, leur joie et leur gratitude avec une foule internationale.

Dans le public, des Saoudiens vêtus de robes arabes traditionnelles dansaient au rythme des chansons persanes, incarnant le slogan de cette rencontre, selon lequel la musique dépasse vraiment les frontières.

Sur scène, Andy, le prince de la pop persane, a déclaré aux spectateurs dans le public qu’ils seraient accueillis chez lui, à Los Angeles, avec l’hospitalité dont lui-même avait bénéficié dans le Royaume.

Pour le citer, «l’événement est comme les jeux Olympiques». Il n’avait sans doute pas tort… Cette rencontre a eu le pouvoir de mettre de côté la politique en l’honneur des talents mondiaux.

Ebi a expliqué aux spectateurs à quel point il était «heureux et fier» qu’il y ait deux femmes dans son groupe. Puis il a chanté son hit de 1989 Khanom Gol, dédié aux femmes en Iran, qu’il souhaite d’ailleurs voir sur scène un jour.

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Sasy, le célèbre chanteur pop iranien très apprécié de la génération Z, a enflammé les Nuits persanes de l’édition 2020 du festival Winter at Tantora. (Photo fournie)

Les deux nuits magiques représentent une lueur d’espoir pour les artistes et une fenêtre sur les possibilités infinies que l’avenir réserve à la région.

Dans les coulisses, Leila a expliqué à The Independent que le fait d’assister aux réformes sociales au sein du Royaume – en particulier dans le domaine de l’autonomisation des femmes saoudiennes – a été une source de fascination et de joie pour elle.

Leila n’est pas la seule qui s’est mobilisée pour les changements sociaux, Ebi a exprimé des sentiments similaires à Arab News. «Beaucoup de belles choses se passent en Arabie saoudite. Nombre de grands changements se produisent», dit-il, citant ce rendez-vous comme un exemple de cette transformation.

Les emblématiques Nuits persanes faisaient partie de l’événement annuel Winter at Tantora, le premier festival musical et culturel d’Arabie saoudite. Depuis son lancement en 2018, il est devenu synonyme d’échange culturel, en accueillant le compositeur grec de renommée mondiale Yanni, le ténor italien Andrea Bocelli et le légendaire chanteur du Royaume Mohammed Abdu.

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Shadmehr Aghili a inauguré les Nuits persanes lors de l’édition 2020 du festival Winter at Tantora avec un spectacle passionnant et chargé d’émotion. (Twitter/@AlUlaMoments)

La ville hôte d’AlUla – qui a rejoint cette année les Sept Merveilles du monde de Conde Nast Traveler et abrite un site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco – joue un rôle symbolique. Elle est située sur l’ancienne route commerciale de l’encens qui reliait l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Ainsi, la région d’AlUla est connue dans le monde comme une incarnation de l’interaction culturelle. Il n’est donc pas surprenant que ce soit le lieu où deux des cultures les plus riches du monde – arabe et perse – se sont croisées.

Arash a été impressionné par AlUla qu’il décrit comme un endroit «fou et magnifique», qui lui donne l’impression d’être sur le plateau d’un «vieux film occidental», galopant sur les chevaux à proximité.

Il explique à Arab News qu’il a participé à cette rencontre pour représenter la culture persane dans le monde et «répandre l’amour persan».

C’est précisément ce qui s’est passé les 5 et 6 mars 2020. L’amour persan a marqué l’histoire de l’Arabie saoudite moderne, réunissant différentes cultures qui partagent une profonde passion pour la musique, la danse et la romance.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.