PARIS : Le député européen EELV Yannick Jadot a demandé samedi qu'Emmanuel Macron »entende» les «garants de l'Etat de droit» et favorise le retrait de la proposition de loi «Sécurité globale», réclamé aussi par le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Comme le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, M. Jadot a réclamé aussi le départ du préfet de police Didier Lallement «qui incarne toutes ces dérives liberticides», et souhaité que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) devienne un organisme «indépendant».
«Ce que j'attends, c'est que le président de la République entende toutes les organisations - la commission européenne, la commission des Droits de l'homme des Nations unies, le Conseil constitutionnel, la défenseure des Droits -, toutes celles et tous ceux qui sont garants de l'Etat de droit et des libertés fondamentales, et qu'il retire cette loi de Sécurité globale, qui est liberticide», a déclaré sur BFMTV l'élu des Verts au départ de la manifestation parisienne contre ce texte de loi.
Le débat, déjà vif, sur ce texte, qui pénalise dans son article 24 la diffusion malveillante de l'image des forces de l'ordre, a été attisé cette semaine par une succession d'interventions policières violentes, révélées par des vidéos.
En pleine crise sanitaire et économique, Emmanuel Macron «provoque une crise démocratique et institutionnelle», a ajouté l'eurodéputé. Il faisait référence à la création, annoncée par l'exécutif, d'une commission qui devait revoir le texte, provoquant l'ire du Parlement.
«Il faut qu'il sorte de cet enfermement du pouvoir solitaire. Il est quasiment bunkerisé avec des Conseils de défense qui décident de tout, sans les élus locaux. Il humilie même le parlement».
A ses côtés le patron du Parti socialiste Olivier Faure a demandé une «clarification» à Emmanuel Macron. « Il faut remettre de l'ordre républicain. Ca veut dire que le président de la République doit choisir s'il est Darmanin, Lallement, ou si au contraire il est un républicain qui s'assume».
Il a jugé «pas admissible» que le gouvernement puisse encore imaginer nous imposer un article 24 qui, lui-même, nous interdit de filmer (…) et qu'on soit témoin de scènes» qui peuvent «être condamnées».