RAWALPINDI, Pakistan : Une expérience inattendue attendait Joe Hattab, blogueur jordanien, lorsqu'il a visité le Pakistan pour la première fois il y a deux ans : une hospitalité exceptionnelle qui l'a amené à revenir au pays plus d'une fois.
Ce réalisateur de 30 ans dirige sa propre chaîne consacrée aux voyages sur YouTube. Elle compte plus de 5,7 millions d'abonnés, pour la plupart originaires de pays arabophones. Depuis 2018, il s'est rendu trois fois au Pakistan, visitant à chaque fois une région différente du pays et réalisant des vidéos portant sur le patrimoine, les paysages et les habitants du pays.
« Ali, mon ami au Pakistan, m'a accueilli et m'a dit : ‘Je vais te faire découvrir quelque chose que tu n'as jamais vu auparavant'. C'est de l'hospitalité qu’il parlait», confie M. Hattab à Arab News lors d'une récente interview réalisée depuis Dubaï, où il est basé.
« J’ai été impressionné par l'hospitalité des gens, lors de nos déplacements d'une ville à l'autre», explique-t-il.
« Ils voulaient être filmés, ils voulaient partager leurs histoires avec moi et avec la chaîne ».
« Revenir au Pakistan a donc été une décision facile à prendre. Il reste tant de lieux à découvrir et à filmer, et je suis ravi de les partager avec mon audience, avec le peuple arabe et avec tous ceux qui parlent arabe. Chaque visite au Pakistan me surprend de plus en plus », affirme M. Hattab.
L'hospitalité pakistanaise a également submergé Kasem Hato, un autre blogueur de voyage jordanien qu’Arab News a interviewé à Islamabad samedi dernier.
« On m'avait parlé de l'hospitalité pakistanaise. La meilleure hospitalité au monde », raconte ce jeune homme de 26 ans, qui se fait appeler Ibn Hattuta, en référence au célèbre explorateur et conteur musulman marocain du XIVe siècle, Ibn Battuta.
« Les Pakistanais ne veulent pas seulement que vous voyiez le meilleur de leur pays. Ils veulent que vous sentiez que le pays est aussi le vôtre ».
Un pays tout à fait sûr
Hato a entrepris de documenter ses voyages en 2015 et a, depuis lors, visité plus de 50 pays. Sa chaîne YouTube, Ibn Hattuta Travels, compte plus de 760 000 abonnés.
« La beauté du nord du Pakistan était si inattendue », raconte M. Hato, en évoquant son voyage dans le nord-ouest de la province de Khyber Pakhtunkhwa.
« J'espère que lorsque les gens - y compris les Pakistanais - regarderont mes vidéos, ils réaliseront combien il y a de choses à découvrir ».
Mais s'est-il senti en sécurité au Pakistan ?
« Il est triste que les gens pensent que le Pakistan est un pays dangereux, un pays qui leur est interdit », affirme Hato.
« C'est un pays tout à fait sûr. De nombreuses personnes visitent l'Inde toute proche. Le Pakistan peut offrir des expériences semblables, ainsi que d'autres expériences que vous ne pouvez pas avoir en Inde ».
La « vlogueuse » saoudienne Ragdah Al-Howaish, qui a voyagé seule au Pakistan en novembre de l'année dernière, a également été interrogée sur la sécurité du pays, par ses amis et sa famille.
Beaucoup de gens m'ont demandé : « Ragdah, tu es allée au Pakistan! Tu es folle ? Comment as-tu pu ? Pourquoi as-tu fait ça ? », explique-t-elle à Arab News. Elle précise que beaucoup lui ont même conseillé de ne pas y aller.
Selon elle, ils ont changé d'avis lorsqu'elle a partagé ses vidéos du Pakistan.
« Quand je leur ai envoyé des vidéos, ils ont compris que le Pakistan était en réalité comme n’importe quel autre pays et qu'il ne fallait certainement pas en avoir peur ».
Al-Howaish, qui a fait des études sur le cinéma et les médias, estime qu'elle a voyagé dans environ 90 pays, mais c'est seulement au Pakistan qu'elle a commencé à s'intéresser sérieusement au « vlogging ». Ses vidéos, vues par des centaines de milliers de personnes, retracent ses aventures quotidiennes et ses commentaires sur la cuisine de rue.
« Les gens me guidaient, me donnaient des conseils sur les choses à faire. C'était incroyable », dit-elle. « Les gens de ce pays ne vous ignorent pas, ils cherchent à vous aider », ajoute-t-elle, qualifiant son voyage au Pakistan de « bouleversant ».
« J'aime le Pakistan. J'ai voyagé partout dans le monde, mais je ne me suis jamais retrouvée dans un endroit qui m'a ensorcelée comme le Pakistan», affirme Mme Al-Howaish.
« Aujourd'hui encore, où que je me rende, je pense au Pakistan. Ce pays a laissé une empreinte dans mon cœur, et je ne voulais pas m'en séparer ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.