Mis KO par Kadhafi, les boxeurs libyens déterminés à se relever

Des boxeurs participent à une compétition à Tripoli (Photo, Reuters).
Des boxeurs participent à une compétition à Tripoli (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 18 mars 2023

Mis KO par Kadhafi, les boxeurs libyens déterminés à se relever

  • Au milieu d'une friche de Tripoli, sous le toit en tôle d'une grange, des jeunes s'affrontent sur un ring vieillissant et poussiéreux
  • Objectif: être sélectionnés au sein de l'équipe nationale qui participera aux qualifications africaines pour les Jeux olympiques à Paris en 2024

TRIPOLI: Sur une vieille photo en noir et blanc, un boxeur prend la pose en short et débardeur: ce garçon "plein d'ambition", c'était Omar Zlitni, avant que le sport qu'il a "dans le sang" ne soit interdit en Libye par le dictateur Kadhafi.

A Tripoli, cet homme affable de 63 ans tient à montrer à l'AFP ce cliché qu'il garde, avec fierté et nostalgie, en fond d'écran de son téléphone. En 1979, il a tout juste 19 ans lorsque Mouammar Kadhafi bannit la boxe, la lutte et, en pratique, tout sport de combat.

"Frustration, tellement de frustration! J'avais des rêves!", s'emporte-t-il, la colère troublant son visage paisible. "On était tout un groupe. On devait aller jouer en Italie. Et puis, soudainement, ils l'ont interdit. Pourquoi?".

"Il y avait des amitiés, de l'amour, la boxe représentait tout", se souvient, ému, le sexagénaire en survêtement. Et avec l'amertume de la privation, "chacun est parti de son côté".

Officiellement, ce sport est jugé trop violent par le pouvoir de Kadhafi, un régime pourtant accusé pendant plus de 40 ans des pires atrocités: terrorisme, torture, massacres de civils et assassinats ciblés.

Pour les Libyens, l'ancien "guide", obsédé par le culte de sa personnalité, voyait les sports individuels d'un mauvais oeil car susceptibles de faire émerger des "héros" lui volant la vedette.

Après la révolution de 2011, qui a entraîné la chute et la mort de Kadhafi, Omar Zlitni a retrouvé ses vieux amis. Ensemble, ils ont fait revivre la boxe "par leurs efforts personnels" et rétabli la fédération nationale. Depuis, des boxeurs libyens ont brillé dans diverses compétitions, sur le modèle de Malik Zinad, icône nationale, parti au Royaume-Uni.

«Brandir le drapeau»

Au milieu d'une friche de Tripoli, sous le toit en tôle d'une grange, des jeunes s'affrontent sur un ring vieillissant et poussiéreux. Objectif: être sélectionnés au sein de l'équipe nationale qui participera aux qualifications africaines pour les Jeux olympiques à Paris en 2024.

Devenu entraîneur, Omar Zlitni déplore un manque de soutien des pouvoirs publics, se désolant des équipements rudimentaires que lui et d'anciens champions ont dû payer "de leur poche".

Mais l'ancien boxeur exprime sa "joie" de voir tant de jeunes pratiquer librement sa passion et "brandir le drapeau de la Libye" post-Kadhafi sur les rings étrangers.

"Bloque!", "vas-y!", "encore!", s'écrient des dizaines de fans installés sur des chaises en plastique, alors qu'un boxeur enchaîne les crochets sur son adversaire.

Dans la foule, un visage féminin se distingue, celui de Mountaha Touhami, rare boxeuse dans ce pays musulman très conservateur.

A 25 ans, cette "amoureuse du sport" raconte avoir été encouragée par son père, qui, plus jeune, s'était exilé aux Etats-Unis pour la boxe. Mais, contrairement à son frère qui a pu s'entraîner en cachette avec d'autres, Mountaha Touhami doit souvent se contenter d'un punching-ball.

"Parmi les filles de ma génération, on ne savait pas que d'autres pratiquaient de leur côté", raconte l'athlète, venue soutenir un camarade. "Même ici, on est surpris de voir une femme", s'amuse-t-elle. "Mais le fait d'être une femme, enfant ou adulte, n'empêche pas de faire du sport".

«Persévérance et patience»

Depuis 2011, d'autres sports de combat sont apparus en Libye. Passionné de kick-boxing et de boxe thaïlandaise, Omar Bouhwiyah s'entraîne sur le tapis en mousse d'une salle de sport moderne de Tripoli.

Vêtu de gants et d'un short aux couleurs libyennes, il travaille ses abdominaux à grands coups de poing et de pied dans un punching-ball, une scène qu'il partagera avec ses 14 000 abonnés sur Instagram.

En 2013, ce fan de films d'action tombe "par hasard" sur un groupe Facebook consacré au kick-boxing à Benghazi (est), sa ville d'origine.

"Ce sport m'a permis d'avoir plus confiance en moi, d'évacuer les énergies négatives, d'avoir un sens de la responsabilité, de me sociabiliser davantage", confie l'athlète de 29 ans, qui a remporté plusieurs compétitions locales et régionales.

A cause du retard pris sur les pays voisins, "notre niveau reste faible", reconnaît-il. Mais "la persévérance et la patience" de ces dernières années a déjà permis de "casser les préjugés" sur les Libyens.

Omar Bouhwiyah rêve même de devenir champion du monde: "rien n'est impossible".


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.


La gastronomie française : dans l'attente des nouvelles étoiles du Michelin

Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
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  • C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz.
  • tous les chefs étoilés de France ont été conviés et personnes seront récompensées.

METZ, FRANCE : C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz, lors d'un événement auquel tous les chefs étoilés de France ont été conviés, ainsi que les personnes qui seront récompensées.

« Comme toujours, on va jouer à guichets fermés, puisque l'immense majorité d'entre eux seront au rendez-vous », a indiqué à l'AFP Gwendal Poullennec, le patron du guide rouge qui célèbre cette année ses 125 ans.

Le chef Vincent Favre-Félix, lui, ne sera pas de la partie. À la tête d'un établissement étoilé à Annecy-le-Vieux, en Haute-Savoie, il a décidé de rendre son macaron, devenu trop pesant pour lui et ses clients.

« On s'aperçoit que nos clients aujourd'hui n'attendent plus forcément ce qu'on propose. Ils n'ont plus forcément envie de passer trois heures à table, avec un menu carte blanche imposé, des menus en 8-10 séquences, ni de payer entre 100 et 500 francs par tête", explique-t-il à l'AFP, tout en assurant toutefois "ne pas cracher dans la soupe". 

Sébastien Hisler, le second du restaurant étoilé Chez Michèle à Languimberg en Moselle, n'est pas de cet avis. « Quand on est dans des établissements comme ça, c'est un lâcher prise et il faut profiter de l'instant. Si c'est juste +bien+, oui, ça fait cher. Il faut le moment « waouh ». »

« Les étoiles n'appartiennent pas aux chefs. (...) Ce n'est en aucun cas au chef de faire une demande au guide Michelin pour être ajouté ou retiré », a de son côté répondu M. Poullennec, interrogé par l'AFP.

Pas de quoi gâcher la fête cependant. Les festivités ont commencé dimanche soir, avec un match de football opposant des chefs étoilés, parmi lesquels Fabien Ferré, qui a obtenu l'an dernier trois étoiles d'un coup pour la réouverture de la Table du Castellet (Var), et le triplement étoilé Arnaud Donckele, face à des anciens du FC Metz, dont le champion du monde Robert Pirès, avant un dîner des chefs réunissant professionnels et journalistes.

« C'est une grande cousinade. C'est vraiment l'esprit bon enfant, on passe un bon moment, on partage de bons plats bien cuisinés, on ne se prend pas la tête », affirme Benoît Potdevin, chef du K au domaine de la Klaus à Montenach (Moselle), qui, après sa première étoile remportée l'an dernier, assure être là « sans pression ».

La cérémonie des étoiles aura lieu à 17 heures au Centre des Congrès de Metz. En attendant, le détail du palmarès est tenu secret.

La presse a toutefois déjà fait ses pronostics et les noms de Hugo Roellinger à Cancale (Le Coquillage), de Giuliano Sperandio (Taillevent) et de Hélène Darroze (Marsan) à Paris sont régulièrement cités comme potentiels trois étoiles. 

Les rétrogradations ont, elles, déjà été annoncées dix jours avant ce rassemblement, sans susciter de tempête médiatique, comme ce fut le cas pour Marc Veyrat en 2019 ou Guy Savoy en 2023. Cette année, c'est la maison Georges Blanc à Vonnas, dans l'Ain, qui a perdu sa troisième étoile, après 44 ans au sommet.

Autant décrié que respecté et craint par les chefs, le guide Michelin fait toujours la pluie et le beau temps sur la gastronomie mondiale.

« C'est clairement le seul guide que tout le monde cite en référence », estime auprès de l'AFP Rémi Dechambre, journaliste gastronomique au Parisien Week-end.

« Malgré lui, et avec lui, le Michelin incarne la gastronomie française », souligne Estérelle Payany, critique culinaire chez Télérama. « Il y a de plus en plus de chefs qui s'en méfient et qui s'en défient, parce que le guide Michelin conserve son opacité, qu'il fait des choix parfois un peu étonnants. Mais il n'en demeure pas moins que ça reste le maestro de la gastronomie française en termes de classement », estime de son côté Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef du média culinaire « Bouillant(e)s ».

Créé en 1900 par les frères André et Edouard Michelin à destination des automobilistes, le guide Michelin est aujourd'hui présent en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et se décline dans plus de 50 destinations.