AL-MOUKALLA: Des explosions de mines antipersonnel ont tué douze civils et en ont blessé neuf autres le mois dernier dans la province occidentale de Hodeïda, déclarent des observateurs de l’ONU.
La Mission des nations unies en appui à l’accord sur Hodeïda, signale que six enfants et une femme figurent parmi les morts et cinq enfants parmi les blessés. Le bilan a augmenté de 30% par rapport au même mois l’année dernière, mais il a diminué de 9% par rapport au mois de janvier.
Ces personnes ont perdu la vie à Hodeïda, notamment à Al-Garahi, Addurahimi, Bayt al-Faqih, Attuhayta et Hays.
Depuis 2017, les Houthis ont posé des dizaines de milliers de mines dans la province de la mer Rouge pour contrecarrer les attaques des troupes gouvernementales. Des centaines de civils yéménites ont été tués et blessés dans les champs de mines au cours des six dernières années.
Les experts du projet de déminage yéménite Masam, financé par l’Arabie saoudite, rapportent que le bilan pour le mois de février est de trente et un morts et blessés civils dans la province de Hodeïda.
Sami Hemaid, chef des équipes de déminage de Masam à Hodeïda, a déclaré jeudi à Arab News qu’au moins trente civils ont été tués ou blessés en février et que plus de 80% des décès de civils à Hodeïda ont été enregistrés dans des zones contrôlées par les Houthis, ce qui met en lumière les mines terrestres posées par la milice houthie et le manque d’efforts de déminage dans ces zones.
Grâce au programme Masam, soutient M. Hemaid, seules deux explosions mortelles de mines terrestres ont été documentées dans les zones contrôlées par le gouvernement depuis le début de cette année, contre des dizaines dans les zones contrôlées par les Houthis.
«Des dizaines de milliers de mines terrestres que les Houthis ont posées dans diverses parties de Hodeïda ont été récupérées par nos équipes. Grâce à ces efforts, relativement peu de décès liés aux mines antipersonnel ont été documentés», a précisé M. Hemaid, originaire d’une région de Hodeïda sous contrôle houthi.
«Les Houthis ont refusé les demandes répétées de déminage des habitants», poursuit-il. «Les agriculteurs paient les superviseurs houthis pour qu’ils retirent les mines terrestres de leurs propriétés.»
Masam a permis d’éliminer 390 586 mines terrestres, mines antichars, engins piégés et munitions non explosées sur une surface du territoire yéménite d’environ 45 100 000 mètres carrés depuis le début de ses activités, au milieu de l’année 2018.
Par ailleurs, le Centre exécutif pour l’action contre les mines du Yémen a signalé jeudi dernier que les inondations qu’a subies la province centrale de Marib avaient déterré des mines terrestres plantées par les Houthis. Il a averti les habitants de ne pas y toucher et de contacter les troupes de déminage s’ils en remarquaient la présence.
Saleh A-Chadadi, un habitant du district de Raghwan, dans la province de Marib, a expliqué à Arab News que, après les récentes inondations dans la région, des centaines de mines terrestres étaient apparues dans les champs et les terres. Les démineurs tentent désormais de les retirer.
«La peur des mines a poussé la majorité des agriculteurs à quitter leurs fermes. Les propriétaires d’équipements agricoles refusent de mener leurs activités sur des terres agricoles pour la même raison», conclut M. A-Chadadi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com