Le Qatar à la rescousse de la Turquie en dépit du tollé général

Rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani à Ankara, en Turquie, le 26 novembre 2020. (Reuters)
Rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani à Ankara, en Turquie, le 26 novembre 2020. (Reuters)
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Publié le Samedi 28 novembre 2020

Le Qatar à la rescousse de la Turquie en dépit du tollé général

  • Les relations entre les deux pays ont soulevé un tollé, et la vente d'actifs stratégiques turcs à ce pays du Golfe a été vivement critiquée
  • La Turquie a transféré 10 % des actions de la bourse d'Istanbul à l'Autorité d'investissement du Qatar

ANKARA : La Turquie et le Qatar ont signé jeudi des accords d'investissement de plusieurs millions de dollars, et ce, dans le cadre du développement des relations entre les deux pays.

Le financement extérieur permettra de soulager la crise monétaire de la Turquie, qui a vu la Livre se déprécier d'environ 40 % cette année en raison de l'épuisement de ses réserves de change.

Cependant, ces relations bilatérales ont soulevé un tollé, et la vente d'actifs stratégiques à ce pays du Golfe a été vivement critiquée.

Ainsi, la Turquie a transféré 10 % des actions de la bourse d'Istanbul à l'Autorité d'investissement du Qatar, ce qui a entraîné une baisse de la contribution du Fonds souverain turc à la bourse, estimée à 80,6 %.

Le Qatar, qui a consacré auparavant 15 milliards de dollars aux opérations de change, a également acheté, pour 1 milliard de dollars, le transfert de 42 % des actions de l'un des plus grands centres commerciaux de Turquie, le parc Istinye, situé rue Qatar à Istanbul. En outre, ce pays s'est même engagé à investir dans le projet du port fluvial de la Corne d'Or d'Istanbul.

« La meilleure offre du Black Friday »

Le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple, Kemal Kilicdaroglu, a reproché au gouvernement de signer des accords avec le Qatar. Il a affirmé qu’une vente du palais présidentiel à ce pays du Golfe ne devrait plus surprendre.

« D'où vient votre affection pour le Qatar ? Tout est à vendre », a-t-il déclaré vendredi lors d'une émission de télévision.

Les critiques voient dans les investissements qataris une tendance inquiétante pour l'économie turque ; ils estiment que ces accords sont « la meilleure offre du Black Friday ».

Hakan Kara est professeur d'économie à l'université Bilkent d'Ankara et ancien économiste en chef de la Banque centrale de Turquie. Pour lui, cette concentration des fonds issus de la même source, motivée principalement par des relations personnelles, contredit la position antérieure du gouvernement turc, qui insistait sur « la nécessité de limiter la dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers ».

« L'histoire montre que ce recours aux relations personnelles peut engendrer des compromis dans de nombreux autres domaines », explique-t-il à Arab News.

Les accords permettront à la Turquie de bénéficier de 300 millions de dollars de flux de capitaux. Le total des investissements en provenance du Qatar vers la Turquie représente 22 milliards de dollars.

Selon le Dr Robert C. Mogielnicki, chercheur résident à l'Institut des États arabes du Golfe à Washington D.C., si le Qatar a soutenu économiquement la Turquie ces dernières années, ses initiatives ont toutefois aussi une dimension politique.

« L'augmentation considérable des capitaux propres qataris investis en Turquie a contrebalancé la baisse des investissements saoudiens et émiratis au fil des ans », explique-t-il à Arab News. « Le Qatar a augmenté ses investissements en Turquie à partir de 2015-2016, ce qui suggère que le renforcement du partenariat économique a précédé le conflit entre les pays du Golfe de 2017 et a sans doute débuté plus tôt avec le contentieux régional de 2014 ».

Un montant à relativiser

La réalisation de nouveaux accords d'investissement avec le Qatar est certes importante dans le contexte économique difficile que connaît la Turquie ; néanmoins, les experts estiment qu'il est indispensable de diversifier l'économie du pays.

« La Turquie devrait encore étendre et consolider ses liens économiques avec d'autres pays. Les rapports entre le Qatar et la Turquie ne sont que l'un des nombreux maillons nécessaires au soutien de cette économie de masse. La politisation actuelle des accords de commerce et d'investissement risque de limiter les opportunités futures pour la Turquie », a ajouté M. Mogielnicki.

Selon Timothy Ash, stratégiste principal spécialisé dans les marchés émergents chez Bluebay Asset Management, basé à Londres, ces derniers accords s'inscrivent dans le cadre des liens solides de longue date entre l'administration du président Recep Tayyip Erdogan et le Qatar.

« Bien que le Qatar ait fait la preuve de son rôle d'investisseur actif et dynamique en Turquie, je pense que les 15 milliards de dollars de financement ne changeront pas la donne », confie-t-il à Arab News. « Ces fonds sont certes utiles, mais ils demeurent insignifiants en comparaison avec les besoins annuels de la Turquie en matière de financement extérieur qui se chiffrent à 200 milliards de dollars. Doha a promis de fournir 15 milliards de dollars pour soutenir la Turquie en 2018. Ce montant devait inclure 5 milliards de dollars d'échanges, 5 milliards de dollars de prêts et 5 milliards de dollars d'investissements. Au final, les prêts ont été remplacés par un total de 10 milliards de dollars en swaps et je pense que ce que nous voyons cette semaine est plutôt une mise en place d'investissements. A mon avis, ce n'est pas de l'argent frais».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 

 


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.