Drone américain: Moscou réclame la fin des vols «hostiles», Kiev accuse Poutine d'escalade

Un avion piloté à distance MQ-9 Reaper vole au cours d'une mission de formation à Creech Air Force Base. (Dossier, AFP)
Un avion piloté à distance MQ-9 Reaper vole au cours d'une mission de formation à Creech Air Force Base. (Dossier, AFP)
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

Drone américain: Moscou réclame la fin des vols «hostiles», Kiev accuse Poutine d'escalade

  • Pour les autorités ukrainiennes, l'incident était délibéré du côté russe, afin de signaler que Moscou était prêt à une escalade du conflit
  • Plus tôt, l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, avait, lui, employé un langage martial et assené que son pays considérait la présence de drones américains dans la zone comme une menace

MOSCOU : La Russie a appelé mercredi Washington à cesser les vols "hostiles" de drones, après avoir été accusée d'avoir provoqué la chute d'un de ces appareils américains en mer Noire, au large de l'Ukraine, une première.

Pour les autorités ukrainiennes, l'incident était délibéré du côté russe, afin de signaler que Moscou était prêt à une escalade du conflit.

"L'incident avec le drone américain MQ-9 Reaper provoqué par la Russie en mer Noire est un signal de (Vladimir) Poutine qu'il est prêt à étendre la zone du conflit et à y impliquer d'autres parties", a déclaré sur Twitter le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, Oleksiï Danilov.

Plus tôt, l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, avait, lui, employé un langage martial et assené que son pays considérait la présence de drones américains dans la zone comme une menace.

"Nous partons du principe que les Etats-Unis (...) cesseront leurs vols près des frontières russes", a déclaré sur le réseau Telegram M. Antonov, après avoir été convoqué par le département d'Etat américain.

"Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile", a-t-il insisté, tout en niant chercher la "confrontation".

Mardi, le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe, avait indiqué qu'un Reaper MQ-9 effectuant "des opérations de routine dans l'espace aérien international" avait été intercepté par des chasseurs Su-27 puis "percuté par un avion russe, entraînant le crash et la perte" du drone.

Risque d'«escalade involontaire»

L'armée russe a démenti avoir provoqué la chute de l'appareil, tout en reconnaissant que deux de ses chasseurs l'avaient intercepté mardi.

C'est la première fois depuis le début de l'assaut russe contre l'Ukraine le 24 février 2022 qu'un pays de l'Otan reconnaît perdre un équipement opéré par lui-même dans cette région hautement inflammable.

La Russie, de son côté, accuse sans cesse les Occidentaux d'utiliser l'Ukraine pour lui mener une guerre par procuration.

Le général Hecker a dénoncé "un acte dangereux et non-professionnel des Russes" et assuré que "les drones des Etats-Unis et des alliés continueront à opérer dans l'espace aérien international".

"Les actions agressives des équipages russes pourraient aboutir à des malentendus et une escalade involontaire", avait insisté l'armée américaine.

Un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, avait dénoncé un "acte irréfléchi" des Russes.

En guise de protestation, le département d'Etat américain a convoqué M. Antonov, et l'ambassadrice des Etats-Unis à Moscou, Lynne Tracy, a adressé un message au ministère russe des Affaires étrangères.

Selon le ministère russe de la Défense, le drone américain avait été détecté "dans la zone de la péninsule de Crimée" un territoire ukrainien annexé par Moscou en 2014.

L'appareil avançait "en direction" des frontières de la Russie "avec des transpondeurs éteints" et avait violé "la zone du régime provisoire d'utilisation de l'espace aérien établie pour mener l'opération militaire spéciale" en Ukraine, selon le ministère.

Il a été intercepté par deux chasseurs russes qui ne l'ont pas heurté et n'ont pas entraîné sa chute, avait-il ajouté.

L'appareil "a commencé un vol non contrôlé avec une perte d'altitude et a heurté la surface de l'eau", selon la même source, qui assure que les chasseurs russes "ne sont pas entrés en contact avec le drone". Ce démenti a été réfuté par M. Kirby.

Interactions en mer Noire

Le drone Reaper est un aéronef de 20 mètres d'envergure piloté à distance, équipé de capteurs embarqués pour la surveillance, ainsi que d'armement. Volant à une vitesse de croisière de 335 km/h, il bénéficie d'une autonomie de plus de 24 heures.

Selon le porte-parole du Pentagone, le brigadier général Pat Ryder, le drone était "incapable de voler et incontrôlable, donc nous l'avons fait descendre".

Le ciel de la mer Noire est le théâtre de très régulières interactions entre des drones et des aéronefs des pays de l'Otan et les forces armées russes, en particulier depuis le début de la guerre en Ukraine.

"Avec la crise actuelle, on a une augmentation du nombre de vecteurs de reconnaissance vers la Crimée, avec du Reaper, que l'on n'avait pas avant. Et en fonction de la situation, cela peut énerver les Russes", souligne un expert français sous couvert d'anonymat.

Les alliés occidentaux de l'Ukraine, qui livrent depuis le début du conflit des armements à Kiev pour l'aider à se défendre, ne sont pas directement impliqués sur le territoire ukrainien, de crainte d'une escalade avec la puissance nucléaire russe.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.