Des devoirs signés ChatGPT ? Une PME vole au secours des universités

l est gratuit, rapide, polyglotte et excellente plume: comment dissuader les étudiants du monde entier de faire rédiger leurs devoirs par le révolutionnaire robot ChatGPT ? (AFP).
l est gratuit, rapide, polyglotte et excellente plume: comment dissuader les étudiants du monde entier de faire rédiger leurs devoirs par le révolutionnaire robot ChatGPT ? (AFP).
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Publié le Mardi 14 mars 2023

Des devoirs signés ChatGPT ? Une PME vole au secours des universités

  • La petite société Compilatio, près d'Annecy, a saisi sa chance
  • Elle a bousculé ses priorités et travaille à mettre rapidement au point un logiciel de détection des intelligences artificielles (IA) destiné aux universités

ANNECY: Il est gratuit, rapide, polyglotte et excellente plume: comment dissuader les étudiants du monde entier de faire rédiger leurs devoirs par le révolutionnaire robot ChatGPT ? Une société haut-savoyarde, spécialisée dans la détection du plagiat, a son idée.

Le succès foudroyant de ce logiciel lancé en novembre par OpenAI, une start-up américaine, a provoqué un certain émoi dans les universités, qui redoutent que la tentation de lui faire écrire les travaux non surveillés ne soit trop forte. Nombre d'établissements ont déjà banni son usage et la résistance s'organise peu à peu.

La petite société Compilatio, près d'Annecy, a saisi sa chance. Elle a bousculé ses priorités et travaille à mettre rapidement au point un logiciel de détection des intelligences artificielles (IA) destiné aux universités.

Lancée en 2003, elle fournit depuis des années aux enseignants un logiciel anti-plagiat qui débusque les passages copiés-collés. Commercialisé en plusieurs langues dans une quarantaine de pays, il équipe, selon elle, 98% des universités françaises.

Lorsque ChatGPT est apparu, "les enseignants se sont tournés vers nous car il s’agit d’une nouvelle forme de triche, c’est un cas de plagiat", indique son président et fondateur, Frédéric Agnès. "Aujourd'hui n’importe quel élève, n’importe où dans le monde, peut produire en cinq minutes un devoir de vingt pages, c’est un impact super lourd."

Compilatio dispose d'une technologie qui permet "de déceler dans plusieurs langues et à plus de 90% de fiabilité la distinction IA/humain", souligne-t-il. Un démonstrateur sur son site permet d'en faire l'expérience: testé avec une dépêche AFP, le logiciel a décelé "avec 99% de fiabilité (un texte) humain".

Une bonne partie de la trentaine d'employés du groupe, dont plusieurs docteurs en informatique, planche sur le logiciel, actuellement encore en "mode cuisine".

"D’ici à deux mois, on pourra envisager d’avoir une première version", explique la cheffe de produit, Laure Chabat.

"On sent qu’il y a une crainte des clients. Leur fournir une solution, c’est éviter qu’ils aillent trouver la solution ailleurs", souligne-t-elle.

« On ne réfléchit pas comme ça »

ChatGPT a été conçu pour produire le texte le plus probable possible dans un contexte donné, un peu comme l’outil +complétez la phrase+ des moteurs de recherche, en plus performant. "Il le fait tellement bien qu’on trouve ça magique", souligne M. Agnès.

OpenAI a lancé en février son propre outil de détection de l'AI en accès libre mais reconnaît qu'il n'est pas entièrement fiable à ce stade.

Comment faire la différence alors ? "Un humain ne réfléchit pas comme ça, il a des imperfections", relève M. Agnès.

Le système de détection, lui aussi basé sur l'intelligence artificielle, va donc consister à "mesurer la prévisibilité du texte, son niveau de langage, la largeur du champ sémantique, des indicateurs que nous, humains, ne saurons pas mesurer, mais qui produisent un signal", explique l'entrepreneur.

Mais au-delà du "jeu du chat et de la souris technologique", Compilatio a à coeur de fournir un accompagnement et promouvoir une culture d'"intégrité dans les établissements, plus que de taper sur les doigts des étudiants", insiste M. Agnès.

« Embrasser notre siècle »

Les logiciels anti-plagiat ont fait leurs preuves, abonde Alain Gay, enseignant à l’école d'ingénieurs ISARA, également coordinateur du groupe technique sur le plagiat à l’université de Lyon.

Leur seule existence a provoqué "en 2-3 ans une chute phénoménale de l’usage du copier-coller" parmi les étudiants, souligne-t-il.

"Avec ChatGPT, on ne sait pas encore exactement comment on va s’y prendre, mais on va maintenir la même logique: formation dans un premier temps et puis détection et répression, si nécessaire", poursuit-il.

Thomas Capron, étudiant en 2e année à l’ISARA, se sert "au quotidien" de ChatGPT. "Ca permet de bonnes recherches, précises et concises, sur des notions de cours (...). Mais une utilisation pour faire un devoir complet ce n’est pas très constructif", admet-il.

Les enseignants pourront toujours avoir recours aux devoirs surveillés, tempère Yann Demarigny, microbiologiste, enseignant-chercheur à l’ISARA. "Il ne faut pas avoir peur. C’est un outil qui va venir enrichir notre pédagogie", estime-t-il.

"C’est à nous d’embrasser notre siècle et de nous adapter (...) Je pense qu’on trouvera aussi des aspects positifs, constructifs pour la formation de nos jeunes", conclut M. Gay.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".