BEYROUTH: Le monde entier avait été ému par son histoire. Cham est l'une des rescapées des séismes en Syrie. Actuellement en traitement à Abu Dhabi, elle souffre du «syndrome de l’écrasement».
Comme beaucoup de survivants du séisme du 6 février qui a fait plus de 50 000 morts en Syrie et en Turquie, Cham al-Cheikh Mohammad souffre du «syndrome de l’écrasement».
La petite Syrienne de neuf ans, Cham, secourue après être restée coincée pendant quarante heures sous les décombres suite au séisme et dont la vidéo du sauvetage était devenue virale, était dans un état critique.
Potentiellement mortel, ce syndrome peut aboutir à l’amputation d’un membre, endommager les reins ou provoquer des complications cardiaques.
La petite fille avait été ensevelie sous les décombres de sa maison, à Armanaz, dans le nord-ouest de la Syrie. Les Casques blancs, secouristes civils qui œuvrent dans les zones rebelles en Syrie, l’avaient repérée.
La mère et la sœur de la petite Cham sont mortes dans l’effondrement de leur immeuble dans la province rebelle d’Idleb.
Cham, son père et ses deux frères ont survécu. La famille s’était installée à Armanaz après avoir fui il y a trois ans le régime syrien et les bombardements.
Une fois extraite des ruines, la fillette a été transportée dans un hôpital d’Idleb, ville tenue par les rebelles et les jihadistes.
Lorsque les Casques blancs ont appris que Cham pourrait être amputée, ils ont appelé sur les réseaux sociaux à prier pour elle ainsi que pour toutes les autres personnes touchées par ce syndrome.
Ils ont attiré, sur le réseau Tiktok, l'attention sur les enfants hospitalisés dans des conditions dramatiques après le séisme, et le manque de moyens des hôpitaux de campagne.
L'état de la petite fille nécessitait un traitement spécialisé qui n’était pas disponible dans cette région.
Cham al-Cheikh Mohammad, 9 ans, et son frère Omar, 15 ans, sont les premières victimes du séisme dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie à être autorisées à passer en Turquie pour y être soignés. Selon le père des deux enfants, un temps précieux a été perdu dans ce pays voisin.
Cham est ensuite transportée avec son frère à Abu Dhabi à l'initiative de Cheikha Fatima, épouse du fondateur et premier Président des EAU.
C’est dans ce pays du Golfe, que Cham et Omar reçoivent enfin les traitements adéquats et entament leur convalescence.
Et c’est durant son hospitalisation qu’ Asma el-Assad, épouse du président syrien Bachar el-Assad, entre en contact avec Cham, amputée des deux jambes sous les genoux, en vidéoconférence.
L’épouse du président syrien souhaite à la petite fille, allongée sur son lit d’hôpital, une poupée à ses côtés, un bon rétablissement et beaucoup de courage sur le chemin de la guérison, et exprime sa «joie» de lui parler.
Elle tente d’apporter à l’enfant un soutien émotionnel: «une combattante», selon ses termes, et lui fait promettre de venir la voir une fois de retour en Syrie. Ce que l’enfant promet, «dès qu’elle sera équipée de jambes».
Asma Assad dit à Cham avoir appelé et remercié Cheikha Fatima d'avoir facilité son hospitalisation à Abou Dhabi.
Polémique et colère ont enflé autour de l'intervention d’Asma Assad et sa «récupération» de la douleur et de la popularité de la petite Cham. Les internautes Syriens anti-régime ont fustigé l’«hypocrisie» de l’épouse du président, vu que l'enfant a été déplacée de son village à cause de la guerre menée par le régime syrien contre les opposants. De plus, ce sont les Casques blancs qui ont sauvé l'enfant. Ces mêmes secours civils qui ont attiré l'attention sur son cas ont été formés dès les premières années de la guerre syrienne pour porter secours aux victimes des bombardements massifs du régime sur les zones de l’opposition.