BRUXELLES: Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, entamera dimanche une visite de deux jours en Algérie, afin de "consolider le partenariat" entre le pays - gros exportateur de gaz - et les Vingt-Sept, mais aussi d'évoquer la situation au Sahel, selon un communiqué de l'UE.
En visite officielle les 12 et 13 mars, le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité rencontrera le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, précise le communiqué diffusé samedi.
"Cette visite sera l'occasion de discussions approfondies pour consolider et élargir le partenariat entre l'Union européenne et l'Algérie" et d'"explorer des domaines d'intérêt mutuel couverts par l'Accord d'association UE-Algérie, dans le but de relancer ou renforcer davantage le dialogue et la coopération", ajoute-t-il.
M. Borrell prévoit par ailleurs d'échanger "autour de questions régionales et internationales, y compris notamment la situation au Sahel et les défis communs dans le contexte mondial actuel suite à l'agression russe contre l'Ukraine", conclut-il.
L'Algérie, qui craint les risques d'instabilité à ses frontières, s'efforce ces dernières années de réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale et d'endosser un rôle de médiateur dans les crises en Libye et au Mali.
Alger avait notamment pris une part active à l'accord de paix signé en 2015 avec la rébellion indépendantiste au Mali pour mettre fin à la guerre dans le pays, mais dont l'application reste aléatoire.
L'Algérie est par ailleurs le premier exportateur africain de gaz naturel: soucieux de diversifier leurs approvisionnements pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes, plusieurs pays européens - notamment l'Italie - se sont tournés vers le gaz algérien.
Avant le déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, l'Algérie, dont les réserves prouvées de gaz naturel s'élèvent à près de 2.400 milliards de m3, fournissait environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.
Fin décembre, l'Algérie s'était cependant opposée au mécanisme temporaire adopté par l'UE pour plafonner les prix de gros du gaz, plaidant pour "des marchés de l'énergie libres" tout en réaffirmant être "un fournisseur fiable et sûr pour l'Europe".