Manifestations en Géorgie: Moscou dénonce une «tentative» de coup d'Etat

Ce mouvement illustre la crise politique qui agite depuis plusieurs années la Géorgie, pays du Caucase candidat à l'UE (Photo, AFP).
Ce mouvement illustre la crise politique qui agite depuis plusieurs années la Géorgie, pays du Caucase candidat à l'UE (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 mars 2023

Manifestations en Géorgie: Moscou dénonce une «tentative» de coup d'Etat

  • La présidence russe a dit voir dans la mobilisation «la main» des Etats-Unis
  • «L'Allemagne soutient la Géorgie sur le chemin de l'Europe»

TBILISSI: La Russie a présenté vendredi comme une "tentative" de coup d'Etat occidentale les manifestations massives en Géorgie qui ont contraint le gouvernement à abandonner un projet de loi comparé par ses détracteurs à une législation russe répressive.

La présidence russe a dit voir dans la mobilisation "la main" des Etats-Unis s'efforçant de provoquer "un sentiment antirusse".

Après trois jours de manifestations de dizaines de milliers de personnes, parfois émaillées de violences, le Parlement géorgien a finalement révoqué vendredi le texte controversé. Comme l'avait promis la veille le gouvernement qui avait aussi annoncé la libération de toutes les personnes arrêtées mardi et mercredi.

Ce mouvement illustre la crise politique qui agite depuis plusieurs années la Géorgie, pays du Caucase candidat à l'UE où une partie de la population redoute une dérive autoritaire sur le modèle russe.

Les manifestants et l'opposition comparaient d'ailleurs le projet de loi abandonné à un texte en vigueur en Russie sur les "agents de l'étranger" et utilisé pour faire taire les opposants du Kremlin.

Concrètement, le texte prévoyait de classer comme "agents de l'étranger" les ONG et médias recevant plus de 20% de leur financement de l'étranger, sous peine d'amendes.

Pour Moscou, la mobilisation est un "prétexte pour lancer une tentative de changement de régime par la force", a affirmé vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Il a comparé les manifestations à la révolution de 2014 en Ukraine, considérée par Moscou comme un coup d'Etat fomenté par l'Occident qui soutient l'Ukraine face à l'invasion russe depuis un an.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait auparavant attaqué la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili - une pro-occidentale critique du gouvernement mais dont les pouvoirs sont limités - soulignant qu'elle avait salué comme une "victoire" l'annonce du retrait du texte "non pas depuis la Géorgie, mais depuis l'Amérique".

«Pressions très fortes»

C'est donc le signe que "la main bien visible de quelqu'un cherche à provoquer un sentiment antirusse", a estimé M. Peskov, dans une accusation visant clairement Washington.

"Ca fait plus de deux siècles (...) (que les Russes) attaquent, qu'ils agressent, qu'ils occupent des territoires de pays souverains (...), ce qui est important c'est ce que la population géorgienne a voulu dire lorsqu'elle est sortie dans la rue une fois de plus", a déclaré vendredi sur la chaîne LCI Mme Zourabichvili, depuis New York.

"Nous avons déjà des troupes russes chez nous (...) cela n'a pas empêché la Géorgie de rester indépendante et de poursuivre sa voie vers l'Europe (...) rien ne pourra nous en empêcher", a-t-elle poursuivi, martelant que c'est "la seule voie qui existe pour une Géorgie souveraine et indépendante".

«L'Allemagne soutient la Géorgie sur le chemin de l'Europe», dit le président allemand

"L'Allemagne soutient la Géorgie sur le chemin de l'Europe", a déclaré le président allemand Frank-Walter Steinmeier, selon un tweet publié vendredi par sa porte-parole, Cerstin Gammelin.

Lors d'un entretien téléphonique avec la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, M. Steinmeier a assuré que "l'Allemagne soutenait la Géorgie sur le chemin de l'Europe. Ce chemin inclue la liberté de la presse et de la société civile".

"Je suis reconnaissant de votre voix claire et forte pour la liberté et la démocratie. Les Géorgiens choisissent le chemin de l'Europe", a dit le président allemand, dont la parole est très écoutée dans son pays même si ses fonctions sont essentiellement honorifiques.

La présidente Zourabichvili est une pro-occidentale critique du gouvernement de Tbilissi mais ses pouvoirs sont limités.

La Maison Blanche, dont le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, a rencontré la présidente géorgienne dans la matinée, a fait savoir que Washington "saluait" la décision du gouvernement de Tbilissi de retirer le projet de loi.

Le responsable américain a également appelé la Géorgie à respecter les sanctions imposées par une trentaine de pays à la Russie depuis son invasion de l'Ukraine. "M. Sullivan a souligné que la Géorgie devait éviter d'être utilisée pour échapper aux sanctions ou les compenser", souligne un communiqué de l'exécutif américain.

Auparavant, le président français Emmanuel Macron avait dénoncé des "pressions très fortes" pesant sur la Géorgie, "traversée par des mouvements préoccupants", souhaitant "un apaisement par rapport aux tensions régionales".

La Géorgie, une ex-république soviétique défaite lors d'une courte guerre contre la Russie en 2008, ambitionne officiellement de rejoindre l'Union européenne et l'Otan.

Mais l'emprisonnement de l'ex-président géorgien Mikhaïl Saakachvili fin 2021 et plusieurs récentes mesures controversées du parti au pouvoir ont jeté le doute sur ses aspirations pro-occidentales.

M. Saakachvili a loué la "brillante résistance" des manifestants face à "la force brutale utilisée contre eux".

Il a visé un ex-Premier ministre, Bidzina Ivanichvili, milliardaire qui a fait fortune en Russie avant de créer le parti au pouvoir, Rêve géorgien, à l'origine du texte controversé. "Aucune Russie avec son oligarque brutal n'est en mesure de les vaincre", a-t-il lancé sur Facebook.

Après le rejet du texte par le Parlement en deuxième lecture, près de 300 manifestants, selon un correspondant de l'AFP, se sont rassemblés vendredi dans le calme devant le Parlement, avec une légère présence policière.

"Le peuple géorgien a prévalu et continuera à se battre pour son avenir européen", s'est réjoui Saba Meourmichvili, un étudiant de 20 ans, au milieu de manifestants brandissant des pancartes "Nous sommes l'Europe".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.