MILAN: Le mannequin somalienne-américaine Halima Aden a annoncé qu'elle prend du recul par rapport à l'industrie de la mode, affirmant que le ralentissement de la pandémie lui a permis de voir des cas où son désir de maintenir son hijab n'était pas proprement respecté.
Dans une version détaillée sur Instagram, Aden a écrit cette semaine qu'elle «n’envisage pas un retour rapide dans l'industrie de la mode» et qu'elle avait finalement écoutée les appels de sa mère «à ouvrir bien les yeux».
«Ma mère m'a demandé d'arrêter le mannequinat il y a longtemps. Je regrette avoir été sur la défensive», a écrit le mannequin de 23 ans. «Grâce à la Covid-19 et à mon absence de l'industrie, j'ai enfin réalisé où je me suis trompé dans mon parcours en hijab».
Aden est devenu le premier mannequin à porter le hijab sur les podiums de Milan et de New York. Elle est apparue sur de nombreuses couvertures de magazines et dans des campagnes de publicité imprimée.
Née dans un camp de réfugiés au Kenya, elle a déménagé aux États-Unis avec sa famille à l'âge de 7 ans. Elle a été la première reine musulmane du retour au pays dans son lycée du Minnesota, la première sénatrice étudiante somalienne de son collège et la première femme à porter le hijab lors du concours Miss USA Minnesota.
Dans ses messages sur Instagram, Aden a détaillé les endroits où elle estimait que le hijab avait été respecté - par exemple dans une campagne pour la ligne de beauté Fenty de Rihanna - et où il s'était égaré, en montrant un exemple où sa tête avait été enveloppée dans un jean.
"J'étais tellement désespérée à l'époque pour toute 'représentation' que j'ai perdu le contact avec qui j'étais", a-t-elle écrit sur un post, et sur un autre, portant un foulard incrusté de cristal, elle a dit "J'aurais dû quitter le plateau parce qu'il est clair que le styliste n'avait pas en tête une femme portant le hijab".
Elle a dit que son acceptation de situations qui montraient un manque de respect pour ses croyances était due à un mélange de rébellion et de naïveté. "Ce que je reproche à l'industrie, c'est le manque de stylistes musulmans", a-t-elle écrit.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com