PARIS: Le Sénat à majorité de droite a prolongé dans la nuit de lundi à mardi jusqu'à plus de 03H00 le débat sur la réforme des retraites, après avoir rejeté toutes les propositions de taxation des superprofits ou des dividendes présentées par la gauche.
La chambre haute reprendra la discussion mardi à 14H30 en examinant l'article 6 de la réforme, a annoncé le président Gérard Larcher. "Il nous reste 2.460 amendements à examiner" d'ici dimanche minuit, a-t-il précisé.
Les sénateurs avaient auparavant longuement débattu autour des propositions de la gauche pour financer le système des retraites comme alternative au relèvement de l'âge de départ de 62 à 64 ans prévu par le gouvernement.
"En gros, vous dites aux Français, travaillez deux ans de plus parce qu'il faut protéger les revenus financiers des entreprises, les revenus du patrimoine, ceux des milliardaires, les dividendes, les superprofits, la flat tax et les fonds de pension", s'est emporté le sénateur communiste Pierre Laurent.
"Nous avions les députés playmobil lors du précédent mandat à l'Assemblée, nous avons donc maintenant des sénateurs playmobil", s'est agacé l'écologiste Thomas Dossus, reprochant à la majorité de droite de ne pas accepter le moindre amendement de la gauche.
Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal s'est opposé à toutes les propositions de la gauche, assurant qu'elles mettaient en danger l'emploi. Il a notamment refusé de taxer des profits des entreprises qui servent à "investir, créer de l'emploi et dynamiser les territoires".
La sénatrice écologiste Raymonde Poncet-Monge a demandé au ministre d'arrêter "de servir des propos idéologiques" et lui a reproché de chercher "la clé" pour le financement à la lumière du "lampadaire du paramètre de l'âge légal de la retraite que vous avez allumé".
"Vous, vous ne cherchez pas les clés, vous cherchez comment taxer le lampadaire. C’est ça la différence entre vous et moi", a répliqué M. Attal du tac au tac.