RIYAD: L’université Prince Sultan, en collaboration avec l’université Princesse Noura (PNU) et avec le soutien exclusif de l’ambassade de France en Arabie saoudite, a organisé un séminaire intitulé Femmes et sciences le jeudi 2 mars au sein de ses locaux.
Cet événement a été inauguré par le président de l’université, le Dr Ahmed S. Yamani, et par l’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille, en présence d’éminentes personnalités scientifiques nationales et internationales.
Le président de l’université et l’ambassadeur français ont salué cette excellente initiative qui honore la femme et coïncide avec la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain.
Ils ont aussi évoqué l’importance et la richesse de la coopération franco-saoudienne dans le domaine scientifique. Ils ont par ailleurs souligné qu’il était essentiel que soient enseignées aux filles les sciences et les mathématiques dans les différentes étapes de leur apprentissage.
Durant ce séminaire, Mme Valérie Levkov, vice-présidente principale pour l’Afrique, le Moyen-Orient et la Méditerranée orientale chez EDF, a mis en avant le rôle de la femme dans la société en général et dans la société saoudienne en particulier. Mme Levkov a salué et encouragé tous les projets inscrits dans le cadre de la Vision 2030.
Au cours de son intervention, elle a évoqué son parcours de scientifique en tant que femme et l’importance de son rôle de mère et sa responsabilité vis-à-vis de sa famille. Elle a invité les femmes à surmonter leurs éventuelles appréhensions au sujet des sciences et des mathématiques et à choisir les études qu’elles souhaitaient suivre.
La majorité des intervenantes présentaient toutes un parcours remarquable. Elles ont réussi à s'imposer dans les secteurs des sciences et des hautes technologies, domaines qui étaient jusqu’alors exclusivement réservés aux hommes.
Elles ont là-dessus précisé que les femmes ne représentent que 28% de la main-d'œuvre en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (Stem), tandis que les hommes qui se spécialisent dans ces domaines à l'université sont nettement plus nombreux que les femmes. Elles ont évoqué avec fierté leurs cheminements d’étudiantes et de scientifiques.
Durant ce séminaire, de jeunes femmes saoudiennes sont venues évoquer leur parcours estudiantin et leur carrière scientifique avec beaucoup de détermination et d’émotion. Citons parmi ces personnalités scientifiques Mme Isabelle Vauglin, présidente de l’association Femmes et sciences; le Dr Maha al-Moziani, scientifique principal et responsable de la recherche sur les hôtes immunodéprimés au sein de l’Hôpital et centre de recherche du roi Faisal; la Dr Tanzila Saba, présidente du service des systèmes d’information à l’université Prince Sultan; la Dr Najla al-Twaijry, doyenne du Collège de pharmacie; Mme Amel Kefif, présidente de l’association Elles bougent. Chacune d’elles a expliqué leurs actions et présenté des programmes susceptibles de promouvoir la carrière scientifique et technique des étudiantes.
La Dr Nouf al-Mousa, professeure agrégée de génie nucléaire, est d’ailleurs la seule femme saoudienne à avoir choisi ces études difficiles. Au micro d’Arab News en français, elle a estimé que «l’énergie nucléaire est capable de régler les problèmes liés à l’énergie dans le monde. Et que nous pouvons produire de l’énergie pure gratuitement».
Au cours de son entretien, elle a en outre évoqué ses études aux États-Unis, les efforts qu’elle a dû fournir pour réussir. «J’étais la seule femme, ils étaient tous célibataires; moi, j’étais mariée et j’avais déjà une famille. Et je ne souhaite plus être la seule. J’encourage donc les Saoudiennes à oser choisir, sans hésiter, les filières scientifiques», a-t-elle expliqué à Arab News en français.