PARIS: Des dizaines de milliers de manifestants sont attendus mercredi à Paris et dans une cinquantaine d'autres villes en France pour la journée internationale des droits des femmes, placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites et les inégalités salariales.
Ce 8 mars est "l'occasion d'appeler les femmes à investir massivement les rues pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites, qui va les pénaliser plus sévèrement", a déclaré lors d'une conférence de presse Youlie Yamamoto, cofondatrice du mouvement féministe "Les Rosies".
Les syndicats FSU, CGT et Solidaires, ainsi que 45 organisations féministes, appellent à la "grève féministe" pour exiger "l'égalité au travail et dans la vie". Ils ont déposé des préavis dans tous les secteurs d'activité.
Des manifestations sont prévues dans une cinquantaine de villes en France, dont Bordeaux, Lyon, Marseille et Nantes.
A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la République en direction de la place de la Nation.
Sophie Binet, dirigeante CGT en charge des droits des femmes, s'attend à une mobilisation d'une "ampleur inédite".
"L'égalité salariale permettrait de résoudre le déficit invoqué par le gouvernement pour justifier sa réforme des retraites", a-t-elle souligné.
Des débrayages seront également organisés dans des entreprises de plusieurs secteurs (commerce, industrie...), notamment à 15H40, heure théorique à laquelle les femmes cessent d'être rémunérées, compte tenu des écarts de salaires entre les sexes.
Les femmes gagnaient en moyenne près de 15% de moins que les hommes dans le secteur privé en 2021, selon une étude de l'Insee.
"Les femmes sont en première ligne, on veut montrer que quand elles s'arrêtent, tout s'arrête", a commenté Anne Leclerc, du collectif "On arrête toutes".
Le projet de réforme des retraites du gouvernement est vivement critiquée pour son manque d'équité envers les femmes, qui devraient allonger leur carrière davantage que celles des hommes. Même si cela leur permettrait de rattraper un peu le manque à gagner.
A l'heure actuelle, les inégalités de pension restent substantielles: fin 2020, les femmes avaient une retraite inférieure en moyenne de 40% à celle des hommes, différence ramenée à 28% en cas de réversion.
De son côté, le gouvernement d'Elisabeth Borne profitera du 8 mars pour dévoiler son nouveau plan "égalité femmes-hommes 2023- 2027" avec une kyrielle de mesures comme le doublement du nombre de Maisons des femmes, structures d’aide aux victimes de violences.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron présidera lui, mercredi un hommage national à l'avocate féministe Gisèle Halimi.