Migrants: Dans un parking parisien, la survie à l'abri des regards

Des personnes en difficulté administrative, dont des sans-papiers et des migrants et demandeurs d'asile, arrivent sur un parking transformé en abri temporaire de nuit par l'association humanitaire Utopia 56 près de l'Arc de Triomphe à Paris le 1er mars 2023. (Photo Emmanuel DUNAND / AFP)
Des personnes en difficulté administrative, dont des sans-papiers et des migrants et demandeurs d'asile, arrivent sur un parking transformé en abri temporaire de nuit par l'association humanitaire Utopia 56 près de l'Arc de Triomphe à Paris le 1er mars 2023. (Photo Emmanuel DUNAND / AFP)
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Migrants: Dans un parking parisien, la survie à l'abri des regards

  • L'Ivoirienne Ange, enceinte de huit mois, fait partie des exilés à qui «on interdit même la rue»
  • Elle dort donc cachée dans un parking parisien, transformé en campement

PARIS: Son bébé pourrait bien naître et grandir là, au milieu des tentes, et c'est sa plus grande hantise. L'Ivoirienne Ange, enceinte de huit mois, fait partie des exilés à qui "on interdit même la rue". Elle dort donc cachée dans un parking parisien, transformé en campement.

Tous les soirs depuis quelques semaines, Ange, qui a refusé de donner son nom pour "ne pas inquiéter la famille", s'engouffre dans le parking à deux pas de l'Arc de Triomphe, monte péniblement la rampe circulaire réservée aux voitures et prend place dans l'une des quarante tentes de la plateforme, où vivotent environ 70 migrants à l'abri des regards.

Une kitchenette improvisée, deux toilettes, quelques prises électriques, un emplacement de voiture qui sert de débarras à des valises, pour certaines montées sur des chariots à roulette. Surtout, une température supportable, alors qu'elle est négative à l'extérieur, en ce 1er mars.

"C'est mieux que d'être dehors", résume la jeune femme de 29 ans, qui a "toujours été à la rue" depuis son arrivée en France en décembre. "Etre hébergée, c'est mon plus grand souhait. Mais quand j'appelle le 115 (le numéro d'urgence dédié aux sans-abri, Ndlr), on me dit que c'est plein."

La veille encore, pour sa grossesse, elle s'est rendue à l'hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière. "Mais le médecin ne peut rien faire. Tout ce que je souhaite c'est que ma fille ne dorme pas dehors", dit-elle, assise dans sa tente.

«Dignité»

Le lieu, mis à disposition de l'association Utopia 56 par un particulier, est aussi insolite que symptomatique de la "volonté politique d'+invisibiliser+ les personnes exilées", estime Nikolaï Posner, un responsable de l'organisation.

"Ce n'est pas un hôtel 4 étoiles, c'est un lieu de transition, qui permet d'offrir un peu de dignité à ces personnes (...) pour qu'elles puissent se reposer et se concentrer sur leur reconstruction", justifie-t-il.

Utopia 56 estime qu'un "harcèlement policier est mis en place pour que les personnes ne s'installent pas sur l'espace public". "Aujourd'hui on leur interdit même d'être à la rue", dénonce-t-il.

L'association estime à "des milliers" le nombre d'exilés cachés dans des squats ou des lieux comme ce parking, depuis les démantèlements des campements dans le nord-est parisien, synchrone de la volonté des autorités de ne plus laisser s'installer d'autres "points de fixation", depuis 2020.

Résultat: "Nous recensons 400 migrants à la rue en ce moment sur la région parisienne, alors que les arrivées restent significatives. On est conscients que c'est très sous-estimé", convient Delphine Rouilleault, directrice de France terre d'asile, dont les comptages font référence pour les autorités.

Une volonté de "disperser" qui s'accompagne d'une autre "réalité", abonde Pascal Brice, le patron de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe les principales organisations d'aide aux sans-abri: "On a des hôtels qui mettent fin à leur conventionnement d'hébergement d'urgence et qui remettent des personnes à la rue afin d'accueillir les visiteurs pour les Jeux olympiques".

Portail clos ?

"Construire un meilleur accueil passe par une meilleure répartition sur le territoire", défend le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) Didier Leschi, assurant que "75% des demandeurs d'asile sont mis à l'abri", dont 1.800 personnes "orientées en région chaque mois".

Reste que des centaines de personnes demeurent sans solution, comme Khadija Koné, maman Ivoirienne de 26 ans. Tous les soirs depuis deux mois, le même rituel: errer dans les rues le jour, jusqu'à ce que le portail du parking s'ouvre vers 20 heures.

"La rue, c'est très dur", bafouille-t-elle, dans la tente qu'elle partage avec sa fille de 3 ans. Son t-shirt bleu, son pantalon kaki, son gilet, c'est "tout ce qu'(elle) possède", après avoir fui les "maltraitances" en Libye et en Tunisie.

Sima Hamala, un primo-arrivant malien de 27 ans, trouve que le lieu, aussi sommaire soit-il, offre "l'essentiel: être à l'abri, pouvoir se reposer, avoir un café chaud".

Lui aussi n'a connu que la rue à Paris, avec sa femme, après un périple à travers l'Afrique, la Méditerranée et l'Europe.

Courant avril, l'association devra quitter le parking.
Sima Hamala le craint: "S'ils ferment, ça va être très, très difficile pour nous".


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
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  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
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  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.