Le monde du sport français monte au créneau contre les violences policières

La vidéo du passage à tabac d'un homme noir par des policiers à Paris a suscité l'indignation de plusieurs grands noms (Photo, AFP).
La vidéo du passage à tabac d'un homme noir par des policiers à Paris a suscité l'indignation de plusieurs grands noms (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 27 novembre 2020

Le monde du sport français monte au créneau contre les violences policières

  • «J'ai mal à ma France», a écrit Griezmann jeudi, un tweet accompagné de la vidéo du média Loopsider
  • Killian Mbappé qui a dénoncé «une vidéo insoutenable» et «des violences inadmissibles»

PARIS: Et si les sportifs français, longtemps timides dès qu'il s'agissait de débat public, décidaient d'imiter les Américains? La vidéo du passage à tabac d'un homme noir par des policiers à Paris a suscité l'indignation de plusieurs grands noms, comme les footballeurs Antoine Griezmann et Kylian Mbappé, ainsi que le basketteur Rudy Gobert.

"J'ai mal à ma France", a écrit Griezmann jeudi, un tweet accompagné de la vidéo du média Loopsider montrant un producteur appelé "Michel" roué de coups par des fonctionnaires de police dans l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale.

L'attaquant-star des Bleus mentionne le compte du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lequel a annoncé la suspension de trois agents après le tollé suscité par la vidéo, retweetée plus de 125.000 fois.

C'est ensuite son coéquipier sous le maillot des Bleus Killian Mbappé qui a dénoncé "une vidéo insoutenable" et "des violences inadmissibles", en légende d'une photo du visage ensanglanté du producteur.

Le champion du monde 2018 a ajouté les paroles d'une chanson de Diam's intitulé "Ma France à moi" et a conclu son message en écrivant "STOP AU RACISME".

Ces prises de position interviennent alors que la France est plongée dans un débat houleux sur les violences policières et la proposition controversée de loi "sécurité globale", qui prévoit entre autres de pénaliser la diffusion malveillante d'images de policiers et est vivement combattue par des ONG et syndicats de journalistes.

"Continuez à tout filmer!"

"Sans les vidéos il se serait passé quoi pour Michel? On aurait préféré croire la version des policiers sous serment? #commedhab", tweete le champion du monde Benjamin Mendy, accompagné d'une photo du slogan "Qui nous protège de la police?" collé sur un mur.

"Contre cette frange de policiers qui outrepasse grandement ses droits en tabassant, en tuant même parfois. Nos caméras sont nos meilleures armes!", abonde l'international Espoirs Jules Koundé.

"Continuez à tout filmer! Ceux qui font bien leur boulot auront une bonne image. Et les laches et menteurs continueront d’être exposés. Que ça soit d’un sens ou d’un autre", a de son côté tweeté Rudy Gobert, le pivot-vedette d'Utah.

La France est régulièrement secouée et divisée par des affaires de violences commises par les forces de l'ordre, parfois mortelles, comme dans les cas de Cédric Chouviat, livreur mort étouffé après son interpellation en janvier 2020, ou d'Adama Traoré, mort en 2016 dans des circonstances controversées après son interpellation par des gendarmes et érigé en symbole des violences policières.

L'international français Samuel Umtiti et le basketteur NBA Evan Fournier se sont également immiscés dans les débats.

Leurs prises de position sont d'autant plus fortes qu'elles sont rares en France, où les sportifs engagés comme Dominique Rocheteau, Lilian Thuram ou Vikash Dhorasoo ont toujours été très minoritaires.

Un mouvement qui semble suivre la tendance aux Etats-Unis, où se positionner sur les sujets de société n'est plus tabou pour les sportifs.

Le joueur de football américain Colin Kaepernick, première star du sport à dénoncer le racisme et les violences policières aux Etats-Unis, avait ouvert la voie en 2016, au prix de sa carrière sportive. Tout comme la très militante footballeuse Megan Rapinoe, dont la victoire à la Coupe du monde 2019 a servi de porte-voix à son combat pour l'égalité salariale et contre Donald Trump.

"Black Lives Matter" s'exporte?

En 2020, la mort de George Floyd, père de famille noir tué lors d'un contrôle de police à Minneapolis, a fait sortir de leur silence de nombreux sportifs des ligues majeures nord-américaines.

En basket, les joueurs de NBA, la superstar LeBron James en tête, et les joueuses du Championnat WNBA se sont largement mobilisées pour le mouvement "Black Lives Matter" (La vie des Noirs compte). Rapidement rejoints par d'autres athlètes et franchises de baseball, football ou hockey sur glace.

Le genou à terre, geste symbole de cet engagement, a ensuite fait le tour du monde, y compris repris par des footballeurs français comme l'attaquant de Mönchengladbach Marcus Thuram, fils de Lilian.

Et fin octobre, plusieurs figures du foot français s'étaient immiscées dans le très sensible débat autour des caricatures de Mahomet, le prophète de l'islam, après l'assassinat du professeur Samuel Paty pour avoir montré ces dessins en classe.

Presnel Kimpembe, Karim Benzema ou Mamadou Sakho avaient "liké" un message sur Instagram du sulfureux lutteur russe Khabib Nurmagomedov dénonçant ces caricatures.

Kimpembe avait ensuite rétropédalé, retirant son "like" et affirmant sur Twitter "Je fais du sport, pas de la politique. Je ne parle pas russe non plus. Je condamne fermement le terrorisme, toutes formes de violence sans aucune réserve, et toutes les tentatives de manipulation nauséabondes".


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.