MONTPELLIER: "Jacques Roseau s’engageait pour une relation entre les deux rives de la Méditerranée. C’est cela qu’ils ont voulu abattre": élus et proches ont rendu hommage dimanche à Montpellier à cette figure des rapatriés assassinée il y a 30 ans par des nostalgiques de l'Algérie française.
"Jacques Roseau, c’était une histoire française et algérienne", a déclaré au cours de la cérémonie Sébastien Cote, adjoint au maire PS de Montpellier Michaël Delafosse. "C’est l’histoire d’un engagement, lycéen, en Algérie, pour la défense de l’Algérie française, sans jamais céder à la violence, au racisme et aux appels aux meurtres. (...) Ses ennemis, ce sont ses meurtriers, ceux qui ont armé les bras de ses trois assassins : l’extrême-droite, le racisme, le rejet de l’autre".
A l'occasion de cette cérémonie qui a rassemblé une centaine de personnes, la Maison des rapatriés du quartier du Mas Drevon a été rebaptisée "Maison des Français rapatriés d’Outre-mer – Jacques Roseau". Inaugurée en 1978 par Georges Frêche, alors nouveau maire de Montpellier, cette structure était alors la première de France.
Jacques Roseau, né en 1938 à Alger, a été tué de trois balles dans la tête, le 5 mars 1993. Trois militants d'un syndicat de rapatriés proche de l'extrême-droite, avaient été condamnés en décembre 1996 pour assassinat à 20 ans de réclusion pour deux d'entre eux et 15 ans pour le troisième.
Leader de l’Association des lycées d’Algérie à l’âge de 20 ans, puis créateur de l'association de rapatriés le Recours avec Guy Forzy en 1975, pour défendre les droits des rapatriés d’Algérie, Jacques Roseau avait aussi fait campagne en 1977 aux côtés de Georges Frêche.
"Jacques Roseau, ami de Jacques Chirac, était une très grande figure du monde des rapatriés, il a défendu leurs intérêts, moraux et matériels. Nous n’avons toujours pas oublié son assassinat par des fous furieux. Il incarne le combat d’un homme sain, d’un républicain, pour les rapatriés d’Algérie, dont l’exode a été quelque chose de terrible", a déclaré à l'AFP le sénateur Jean-Pierre Grand.